mélodie
sur l'air de : Je vendis ma calebasse - Je vendis ma
calebasse : partition
01.
Pour à Dieu satisfaire,
Des
maux que j'ai commis,
Je
désire voeu faire,
Malgré
mes ennemis;
A
saint Jacques l'Apôtre,
En
Galice honoré,
Où
le Seigneur Dieu nôtre,
En
lui est adoré.
02.
Implorons la hautesse
De
Dieu souverain Père,
Je
tiendrai ma promesse,
Ainsi
comme je crois;
D'une
âme vertueuse,
Je
m'en vais pour le mieux,
Et
qu'enfin bienheureux,
J'ai
un retour joyeux.
03.
Avant que je m'en aille,
Il
faut penser à moi,
Je
romprai la muraille,
Qui
me retient en moi;
C'est
le temps de l'offense;
Où
je suis renfermé,
Tant
que par pénitence,
Sois
en bien confirmé.
04.
Des choses nécessaires,
Il
faut être garni,
A
l'exemple des pères,
N'être
pas défourni;
De
Bourdon, de Mallette,
Aussi
d'un grand chapeau,
Et
contre la tempête,
Avoir
un bon manteau.
05.
Je défendrai ma vie,
Etant
ainsi orné,
De
la cruelle envie,
Du
serpent animé;
Qui
toujours en embûche,
Et
pour nous décevoir,
Nonobstant
son astuce,
Je
ferai mon devoir.
06.
Ruminant mon voyage,
Ce
qu'il contient en soi,
J'aurai
en ce passage
L'arme
de vive foi;
Le
bâton d'espérance,
Ferré
de charité,
Revêtu
de constance,
D'amour
et chasteté.
07.
D'achever l'entreprise,
J'ai
le coeur désireux,
Quand
j'aurai la voie prise,
Je
fermerai les yeux,
Du
voile de prudence,
Afin
de ne voir plus
Du
monde l'insolence,
L'erreur
et les abus.
08.
J'avois perdu mon maître,
Mais
je l'ai recouvert,
Avec
lui je veux être,
Parce
qu'il m'a couvert,
Du
manteau de bonnes oeuvres,
Me
donnant ses trésors,
Que
je porte à toutes heures,
Tant
dedans que dehors.
09.
J'ai la Bourse et Mallette,
Où
ils sont renfermés,
Et
toutes choses honnêtes,
Parfois
sont employées;
D'eau
de vive fontaine,
Pour
me soulager,
Ma
calebasse est pleine,
Me
souvenant du danger.
10.
Allons par compagnie
A
Saint-Jacques le Grand,
Quant
à moi j'ai envie
De
passer plus avant;
Plusieurs
pèlerinages
Faisaient
nos pères vieux,
Et
de ces saints voyages
Estoient
fort désireux.
11.
Aucuns poussés de zèle
Alloient
à Montserat,
Pour
y voir la Pucelle
Qu'au
peuple servira;
Qui
va en cette place,
Ores
soit il pécheur,
Toujours
il trouve grâce
Envers
Notre-Seigneur.
12.
Oui, de coeur et pensée,
De
ce lieu serviteur,
J'ai
la voie passée
Pour
à Saint-Salvateur,
Aller
voir les reliques
De
ce célèbre lieu,
Des
corps saints et pudiques
Amis
de notre Dieu.
13.
N'appréhendons la peine,
Ni
le labeur aussi,
Car
ce n'est chose vaine
De
travailler ainsi;
Si
vous désirez vivre
Au
ciel heureusement,
Les
peines il faut poursuivre
De
votre sauvement.
14.
De votre volonté bien sainte,
Il
faut servir à Dieu,
Sans
aucune contrainte,
De
ce terrestre lieu;
Délaissant
père et mère,
Et
parents et amis,
Pour
mériter la gloire,
Ainsi
qu'il est promis.
15.
D'une âme libre et sainte,
Renoncez
aux plaisirs,
Que
vous preniez en France,
Or
vous aurez loisir;
Cheminant
en Espagne,
......................................
Bien
que maintes montagnes
Il
vous faudra monter.
16.
En ces tristes demeures,
Vous
n'aurez pas souvent
Pain
et vin à vos heures,
Quand
n'aurez pas de l'argent;
De
coucher sur la dure,
Ne
vous ennuyez pas,
Quoique
déjà vous dure,
Même
jusqu'au trépas.
17.
Pensez, je vous supplie,
De
quel contentement
On
a l'âme ravie,
Quand
bien et saintement,
L'on
peut à Compostelle,
Ses
faits purifier,
Et
dans l'Eglise belle,
Son
coeur sacrifier.
18.
De coutume ancienne,
On
y prend la portion,
Mangeant
le pain des Anges,
Par
grande dévotion;
Qui
descendit du Ciel,
Pour
notre salvation,
Rendant
mille louanges,
Au
grand Roi immortel.
19.
Puis après une chose,
Qui
ne veut séjourner,
Un
chacun en dispose,
A
vouloir retourner;
Lettres
de témoignage,
Et
d'attestation,
Qu'on
prend en ce voyage,
Pour
la confession.
20.
Qui fait ce saint voyage
Peut
beaucoup mériter,
Mais
si d'esprit volage,
Il
s'en voulait vanter,
Ne
lui prête l'oreille,
Corrigeant
doucement,
Soit
qu'il veuille ou ne veuille,
Son
coeur très promptement.
21.
S'il voulait par audace
A
tous les préférer,
Faut
qu'il entende et sache
Cela
se référer;
A
Dieu première cause,
Auteur
de notre bien,
Et
que l'orgueil nous cause
Nos
faits ne valoir rien.
22.
Prions Dieu par sa grâce,
Nos
prières ouir,
Là
sus au Ciel nous fasse
Après
la mort jouir
De
sa vision sainte,
Et
que par son amour,
Vivions
selon sa crainte,
Jusques
au dernier jour.
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