A
San Jaume vuy anà / à San Jaume de Galicia
(El
romero acusado de robo)
http://chrsouchon.free.fr/chants/composte.htm
A
San Jaume vuy anà / à San Jaume de Galicia
Amb
lo gayato à la ma, / y ‘ls rosaria à la cinta.
Quant
ne son un poquet lluny, / un poquet lluny de la vila
Ya
n’encontran un hostal / qu’hi havi auna fadrina.
Diu
la fadrina al romeu : / « Dom un bes per cortesia !»
«No
ho mana la lley de Deu / ni San Jaume de Galicia.»
N’agafa
una tassa d’or / dintre del sarrô li fica,
Y
quant eran al dinà / la tassa d’or no hi havîa.
«Que
s’es fet la tassa d’or / Que’ l Senyô oncle bevîa?
Diu
la mossa del hostal / que ‘l fadrinet la tenîa.
«Si
yo tinch la tassa d’or, / penjat siui al mateix dia.»
Li
fican la ma al sarrô, / la tassa d’or hi tenîa.
La
justicia rigurosa / ja lo penja al mateix dia,
Perô
son pare y sa mare / no deixan de fé sa via:
Quant
ne son a la tornada / al seu fill veure volîan.
Diu
la romera al romeu / que’l seu fill veure volîa.
«Dona
mia, ahont vols anà? Ahont vols anà dona mia?»
De
tan lluny com lo veuràs / à plorà t’en posarîas.
De
tan lluny com lo va veure / ya plora com si morîa:
San
Jaume lo té pels peus, / pel cap la Verge Maria,
Los
angelets pel entorn / que li feyan companyia:
«Ay
mare, la meva mare, / una cose os en dirîa:
Qu’en
anésseu à cal Batlle / a cal Batlle de la vila,
Y
allo al trobareu dinant / amb un gall y una gallina.
Quant
arrivareu alli / li direu amb cortesîa:
«
Deu la guart, lo senyor Batlle /amb tota sa companyia,
Vaji
à despenjà ‘l meu fill / que ya n’es tornat à vida.»
«Fugiu
d’aqui, dona loca, / no digau tal loquerîa,
Que
tant es viu vostre fill /com aquet gall y gallina!»
Lo
gall se posa à cantà / la gallina al plat ponîa.
Aixô
es miracle de Deu / y l’humil Verge Maria,
Ya
‘n despenjan al farî, / ya ‘n penjan à la fadrina,
Primé
la van assotà, / ells molt mes mereixia.
(N°31
P.36 du « Romancerillo » de Vila)
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Poème
catalan tiré du "Romancerillo..." de Vila.
Traduit
par Christian Souchon (c) 2013
Le
roumier (pèlerin) accusé de vol
A
Saint Jacques allaient bon train / A Saint Jacques de
Compostelle
Avec
le bourdon à la main, / Et le rosaire à l'escarcelle.
Alors
qu'ils ne se trouvaient plus, / Plus très éloignés de
la ville,
A
l’auberge ils sont descendus / Où servait une jeune
fille.
Laquelle
dit à leur garçon: / "Viens donc m’embrasser, c’est
l’usage!"
"Est-ce
là la loi de Dieu? Non! / Ni de Saint-Jacques, je présage."
Elle
prit une coupe d'or / La mit au fond de sa besace,
L’heure
du dîner vient alors. / La coupe n’est plus à sa place!
"Ma
coupe d’or n'est plus là!" / Dit l'oncle, à qui
voulait l'entendre.
La
fille d’auberge assura / Qu’elle a vu le garçon la prendre.
«Si
j’ai cette coupe d’or, moi, / Dès midi, pendu je veux
être. "
On
plongea la main dans son sac / Et l’on vit la coupe
paraître.
Sévère
comme est la justice, / On pend à midi l'homme sage.
Mais
ses parents vers la Galice / Ont poursuivi leur long
voyage:
Rentrant
par le même chemin / Ils ont voulu qu'on le dépende.
La
pèlerine au pèlerin / Dit: "C'est mon fils. Qu'on
me le rende!"
«Ma
femme, à qui donc s’adresser? / Où veux-tu donc aller,
ma femme?
D’aussi
loin qu'elle peut le voir / Elle verse d'amères larmes.
D’aussi
loin qu’elle peut le voir / Le croyant mort, elle sanglote:
Or
Jacques lui soutient les pieds / Et Marie sa tête conforte.
Et
les anges tout autour d'eux / Lui tiennent aussi compagnie:
"Prêtez-donc
l'oreille à ce que / Je vous dis, ma mère chérie:
Allez-donc
trouver le Bailli / De la ville. Loin de la foule,
Vous
le trouverez à dîner / D'un coq rôti et d'une poule.
Quand
chez lui vous arriverez, / veuillez bien poliment lui
dire:
«Dieu
vous garde, seigneur Bailli / Le représentant de l'empire,
Allez-donc
dépendre mon fils / Car il a recouvré la vie.
"
"Pauvre folle, partez d’ici, / Ne jouez point de
telles soties,
Votre
fils est aussi vivant / Que ce coq et cette poulette!"
Le
coq fit entendre son chant; / La poule pondit dans l’assiette.
C’était
là miracle de Dieu / Et de l'humble Vierge Marie.
"Qu’on
le dépende, je le veux/ Et que la fille soit pendue
Mais
qu’on la fouette auparavant, / Cette punition est bien
due!"
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at wanadoo.fr - 18/04/2016
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