ROMANCE
DE DON GAIFEROS
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¡
onde vai aquil romeiro, meu romeiro a donde irá,
camiño
de Compostela, non sei se alí chegará.
Os
pés leva cheos de sangue, xa non pode máis andar,
malpocado,
probe vello, non sei se alí chegará.
Ten
longas e brancas barbas, ollos de doce mirar,
ollos
garzos leonados, verdes como a auga do mar.
-
¿ onde ides meu Romeiro; onde queredes chegar?
-
Camiño de Compostela donde teño o meu fogar.
Compostela
é miña terra, deixeina sete anos hai,
relucinte
en sete soles, brillante como un altar.
Cóllase
a min meu velliño, vamos xuntos camiñar,
eu
son trobeiro das trobas da Virxe de Bonaval.
eu
chámome don Gaiferos, Gaiferos de Mormaltán,
se
agora non teño forzas, meu Santiago mas dará.
Chegaron
a Compostela; foron á Catedral,
Ali,
desta maneira falou Gaiferos de Mormaltán:
-
Gracias meu señor Santiago, aos vosos pés me tes xa;
si
queres tirarme a vida, pódesma señor tirar,
porque
morrerei contento nesta santa Catedral.
E
o vello das brancas barbas caíu tendido no chan,
Pechou
os seus ollos verdes, verdes como a auga do mar.
O
bispo que esto oíu, alí o mandou enterrar
E
así morreu señores, Gaiferos de Mormaltán.
¡
Iste é un dos moito miragres que Santiago Apóstol fai
!
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Romance
de Gaiferos de Montmaltan :
Où
peut bien aller ce pèlerin ? Mon pèlerin, où peut-il
bien aller ?
En
route pour Compostelle, je ne sais s'il y parviendra.
Les
pieds en sang, il ne peut guère marcher plus.
Pauvre,
pauvre vieux, je ne sais s'il arrivera.
Longue
barbe, blanche barbe, yeux au doux regard,
yeux
tristes, fauves, verts comme l'eau de la mer.
"Où
vas-tu pèlerin, où veux-tu arriver ?"
"Chemin
de Compostelle, où j'ai mon foyer.
Compostelle
est mon pays que j'ai quitté il y a sept ans,
reluisant
de sept soleils, brillant comme un autel."
Allez,
viens mon pèlerin, nous marcherons ensemble.
Moi,
je sais des chansons à la Vierge, à la Vierge de Bonaval.
"Moi,
je m'appelle don Gaiferos, Gaiferos de Mormaltan,
si
les forces me manquent, mon saint Jacques me les donnera"
Ils
parvinrent à Compostelle et se rendirent à la cathédrale.
Ainsi
parla Gaiferos de Mormaltan :
"Merci
mon saint Jacques, me voilà à tes pieds.
Si
tu veux me prendre la vie, à présent, tu peux l'avoir
car
je mourrais heureux dans ta sainte cathédrale".
Le
vieil homme à la barbe blanche s'écroula face à terre
il
ferma ses yeux verts, verts comme l'eau de la mer.
L'évêque
qui entendit cela, sur place le fit enterrer
Et
ainsi mourut, mesdames et messieurs, Gaiferos de Mormaltan
C'est
un genre de miracle que saint Jacques sait faire !
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Complainte
de Don Gaiferos de Mormaltán
(D.
Péricard Méa)
Où
peut-il bien aller ce pèlerin ?
Mon
bon pèlerin, où peut-t-il aller ?
Il
chemine vers Compostelle,
On
ne sait s'il y parviendra.
Ses
pieds sont ensanglantés
Et
il ne peut plus cheminer.
Malheureux
! pauvre vieillard !
Je
ne sais s'il y parviendra.
Il
a une longue et blanche barbe,
Des
yeux au doux regard,
Des
yeux pers, semblables aux fauves,
Bleus
comme l'eau de mer.
"Où
allez-vous, mon bon pèlerin ?
Où
allez-vous, pauvre vieillard ?"
"Je
chemine vers Compostelle,
Et
vous-même, mon bon soldat ?"
"A
Compostelle, ma terre,
Quittée
depuis sept ans déjà,
Et
que j'ai craint de ne plus revoir".
"Dites-moi
donc votre nom et
Tenez-vous
à moi, bon vieillard,
Songez
que vous êtes à bout de forces
Pour
poursuivre le chemin".
"Je
me nomme Don Gaiferos,
Gaiferos
de Mormaltan,
Si
pour l'heure, je n'ai plus de forces,
Mon
âme me les donnera".
Ils
arrivèrent à Compostelle,
Se
rendirent à la cathédrale,
Et
c'est ainsi qu'y parla
Gaiferos
de Mormaltàn :
"Merci,
Messire saint Jacques,
A
vos pieds me voici déjà,
Si
vous voulez m'ôter la vie,
Seigneur,
ôtez-la moi,
Car
je serai heureux de mourir
En
une tant sainte cathédrale"
Et
le vieil homme à la longue barbe
Aussitôt,
de tout son long tomba
Ses
yeux bleus à jamais fermés,
Bleus
comme l'eau de la mer.
L'évêque
en voyant cela
Le
fit enterrer juste là.
Ainsi
expira, mes Seigneurs,
Gaiferos
de Mormaltan.
Par
un des nombreux miracles
que
Messire saint Jacques fit là.
Traduction
Elvire Torguet, réalisée à partir de la version espagnole
de la complainte, soi-disant populaire, publiée par
Don Manuel Martinez Murguia, mari de Rosalia de Castro.
grande poétesse de langue galicienne du XIXe siècle.
Manuel
M Murguia serait, selon toute vraisemblance, l'auteur
de la version galicienne.
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