Fables
du paysage flamand
Bosch,
Bles, Bruegel, Bril
http://www.telerama.fr/art/fables-du-paysage-flamand,90865.php

Ou
comment, au tournant du XVIe, une poignée d'artistes
a révolutionné la représentation du paysage. Le
paradis - et l'enfer - sur terre comme au ciel !
Le
diable se cache dans les détails. Et des détails,
il y en a partout !
Prenez
le Pèlerin induit en erreur par le diable (anonyme,
vers 1530) : il résume à lui seul le propos de la
foisonnante exposition du Palais des beaux-arts
de Lille. Dans un paysage dense où forêt, rivière,
rochers, montagne se superposent, un voyageur ne
voit pas les pieds crochus et la queue de rat de
son interlocuteur, alors que celui-ci lui indique
la mauvaise route.
Moralité
? De l'infiniment petit à l'infiniment grand, la
nature, création divine par excellence, attirante
et terrifiante, domine l'homme. A lui de s'y soumettre
et non l'inverse, au risque de se perdre... Avec
son joli titre en forme d'invitation à la rêverie,
Fables du paysage flamand raconte l'irruption de
cette nature métaphorique dans l'art, ou comment
des artistes flamands, au tournant du XVIe siècle,
vont faire du paysage un sujet à part entière.
Conçu
comme un labyrinthe initiatique, le parcours propose
d'arpenter la géographie de ces peintres prolifiques
à travers une centaine de leurs oeuvres. Bruegel,
Met de Bles, Bril ou Patinir inventent des mondes
aux frontières du réel et de l'imaginaire, entre
enfer et paradis, merveilleux et monstrueux, ironique
et divin. Tout commence avec Jérôme Bosch, dont
les images vous marquent à vie, sarabande de poissons
à pattes et de monstres péteurs qui ne font qu'une
bouchée de l'humanité ravagée par la chienlit.
Son
iconographie fantastique, bien que reprise par des
générations d'émules, va laisser place à celle de
Bruegel et de sa dynastie. Apaisés, leurs paysages
racontent un monde merveilleux où règne l'harmonie.
On peut passer un long moment à scruter la Chute
d'Icare (attribuée à Bruegel le Jeune vers 1600)
sans comprendre ce qui s'y trame. Icare se noie,
mais le drame se cache ici dans un simple détail.
Sophie
Cachon
Jusqu'au
14 janvier 2013, Palais des beaux-arts, Lille (59)
| Tél. : 03 20 06 78 00
Catalogue
coéd. PdBA/Somogy, 364 p.,35 €.
-------------------------------------------------------------------
retour
à Q.Culture Beaux-arts
home
|