Chemins
de Saint-Jacques-de-Compostelle en France,
une
Valeur Universelle Exceptionnelle (VUE)
(source
: ACIR Compostelle -
Sébastien Pénari (05 62 27
00 05) - accueil@chemins-compostelle.com
- 4
rue Clémence-Isaure - 31000 Toulouse)
"La
valeur universelle exceptionnelle signifie une importance
culturelle et/ou naturelle tellement exceptionnelle
qu'elle transcende les frontières nationales et qu'elle
présente le même caractère inestimable pour les générations
actuelles et futures de l'ensemble de l'humanité.
A
ce titre, la protection permanente de ce patrimoine
est de la plus haute importance pour la communauté internationale
toute entière.
Le
Comité définit les critères pour l'inscription des biens
sur la Liste du patrimoine mondial".
"Pour
être considéré d'une valeur universelle exceptionnelle,
un bien doit également répondre aux conditions d'intégrité
et/ou d'authenticité,et doit bénéficier d'un système
adapté de protection et de gestion pour assurer sa sauvegarde".
(Orientations
devant guider la mise en oeuvre de la convention du
patrimoine mondial, UNESCO, 2017).
-------------
Déclaration
de valeur universelle exceptionnelle du bien culturel
en série "Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle
en France"
inscrit
sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco (C, 868,
868 bis, 1998) (texte approuvé par le Comité du patrimoine
mondial, juillet 2017)
A.
Synthèse
Tout
au long du Moyen Age, Saint-Jacques-de-Compostelle fut
une destination majeure pour d'innombrables pèlerins
de toute l'Europe. Pour atteindre l'Espagne, les pèlerins
traversaient la France.
Quatre
voies symboliques partant de Paris, de Vézelay, du Puy
et d'Arles et menant à la traversée des Pyrénées résument
les itinéraires innombrables empruntés par les voyageurs.
Eglises de pèlerinage ou simples sanctuaires, hôpitaux,
ponts, croix de chemin jalonnent ces voies et témoignent
des aspects spirituels et matériels du pèlerinage. Exercice
spirituel et manifestation de la foi, le pèlerinage
a aussi touché le monde profane en jouant un rôle décisif
dans la naissance et la circulation des idées et des
arts.
De
grands sanctuaires tels que l'église Saint-Sernin à
Toulouse ou la cathédrale d'Amiens, - certains cités
dans le Codex Calixtinus - ainsi que d'autres biens
illustrent matériellement les voies et conditions du
pèlerinage pendant des siècles. Soixante et onze éléments
associés au pèlerinage ont été retenus pour illustrer
leur diversité géographique, le développement chronologique
du pèlerinage entre le Xle et XVe siècle, et les fonctions
essentielles de l'architecture, comme l'ancien hôpital
des pèlerins à Pons, ou le pont "des pèlerins"
sur la Boralde. En outre, sept tronçons du Chemin du
Puy sont inclus, couvrant près de 160 km de route.
B.
Critères
-
Critère II : témoigner d'un échange d'influences considérable
pendant une période donnée ou dans une aire culturelle
déterminée, sur le développement de l'architecture ou
de la technologie, des arts monumentaux, de la planification
des villes ou de la création de paysages.
La
route de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle
a joué un rôle essentiel dans les échanges et le développement
religieux et culturels au cours du Bas Moyen-Age, comme
l'illustrent admirablement les monuments soigneusement
sélectionnés sur les chemins suivis par les pèlerins
en France.
-
Critère IV : offrir un exemple éminent d'un type de
construction ou d'ensemble architectural ou technologique
ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s)
de l'histoire humaine :
Les
besoins spirituels et physiques des pèlerins se rendant
à Saint-Jacques-de Compostelle furent satisfaits grâce
à la création d'un certain nombre d'édifices spécialisés,
dont beaucoup furent créés ou ultérieurement développés
sur les sections françaises.
-
Critère VI : être directement ou matériellement associé
à des événements ou des traditions vivantes, des idées,
des croyances ou des oeuvres artistiques et littéraires
ayant une signification universelle exceptionnelle.
La
route de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle
est un témoignage exceptionnel du pouvoir et de l'influence
de la foi chrétienne dans toutes les classes sociales
et dans tous les pays d'Europe au Moyen-Age.
C.
Intégrité
Les
édifices et ensembles proposés représentent, dans leur
diversité, une évocation fidèle du contexte du pèlerinage
vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Il en est de même
des tronçons de chemins proposés qui ne sont que des
exemples de l'ensemble des routes empruntées par les
pèlerins. Les ouvrages rencontrés sur les chemins ont
en commun d'être les témoignages directs, conservés
et transmis jusqu'à nous, de la pratique du pèlerinage
telle qu'elle s'est déroulée en France durant le Moyen-Age.
Cette puissance d'évocation intacte a permis de revitaliser
l'approche culturelle du pèlerinage vers Compostelle.
Les
chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France font
l'objet, depuis les années 1990, d'une fréquentation
sans cesse croissante, qui doit être conciliée avec
les aménagements routiers.
D.
Authenticité
Les
établissements d'accueil et de soins présentés sont
indubitablement voués au pèlerinage par les textes historiques
et les éléments architecturaux ou de décor conservés.
Les biens présentés illustrent de la façon la plus véridique
et crédible l'ensemble des rituels et des pratiques
liés au pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle.
Ceux-ci
incluent des routes, églises de pèlerinage ou simples
sanctuaires, hôpitaux et ponts. Le parcours spirituel
du pèlerinage était rythmé par la vénération des reliques
des saints qui jalonnaient l'itinéraire.
Les
édifices les plus riches, points de passage privilégiés
du parcours, sont reconnaissables à leurs dispositions
architecturales spécifiques, propres à organiser la
circulation des pèlerins. Les églises plus modestes,
haltes de recueillement ou de repos situées sur les
voies principales ou secondaires, sont attestées par
leurs décors sculptés ou peints représentant des scènes
religieuses ou des légendes liées à la dévotion à saint
Jacques.
E.
Eléments requis en matière de protection et de gestion
Les
71 édifices ou ensembles de bâtiments sont majoritairement
propriété des communes, et dans quelques cas, propriété
du Conseil départemental et de personnes privées. Les
édifices religieux sont pour la plupart affectés au
culte catholique. Leur conservation incombe à leurs
propriétaires, avec l'aide financière et sous le contrôle
technique et scientifique des services de l'Etat.
Ils
font l'objet de mesures de protection prises en application
du code du patrimoine (classement ou inscription au
titre des monuments historiques), du code de l'environnement,
ainsi qu'au titre des plans locaux d'urbanisme (PLU).
Ces édifices génèrent également des périmètres de protection
de 500 mètres. Certains de ces périmètres ont vocation
à être modifiés afin de rendre le rayon de protection
plus pertinent.
En
outre, les espaces dans lesquels ils sont situés bénéficient
également de protection soit au titre du code du patrimoine
(sites patrimoniaux remarquables), soit au titre du
code de l'environnement (sites classés ou inscrits).
Dans tous les cas, ces périmètres de protection rendent
obligatoire l'avis des services territoriaux de l' architecture
et du patrimoine pour toute autorisation de travaux.
Les
sections de sentier faisant partie du bien inscrit sont
des sentiers de grande randonnée (GR65) qui bénéficient,
dans leur majeure partie, d'une protection au titre
du plan départemental des itinéraires de promenade et
de randonnée (PDIPR). Ils bénéficient également de la
protection au titre des abords des monuments historiques
qui les jalonnent.
La
gestion du bien est coordonnée au niveau national par
le préfet de région Occitanie, qui a été nommé préfet
coordonnateur. Celui-ci préside le comité de coordination
interrégionale, qui réunit tous les ans l'ensemble des
propriétaires des éléments du bien. Il s'appuie également
sur l'Agence de coopération interrégionale et réseau
Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle (ACIR), gestionnaire
du bien inscrit.
---------------
Liste
des composantes
Les
"Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France",
inscrits en 1998 sur la Liste du patrimoine mondial
par l'Unesco, constituent un bien culturel en série.
À la différence d'un monument isolé ou d'un centre urbain,
les "Chemins" sont inscrits sous la forme
d'une collection d'éléments discontinus, considérés
par l'Unesco comme un bien unique, et répartis dans
10 régions. Chacune des 78 composantes contribue à la
valeur de l'ensemble du bien en lui apportant une part
de signification. Seul cet ensemble, en tant que tel,
justifie une inscription sur la Liste du patrimoine
mondial.
Les
composantes solidaires des "Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle
en France" sont :
•
réparties par thème : la dévotion (cathédrales, églises,
basiliques, dolmen), l'accueil et les soins (anciens
hôpitaux, abbayes), les accès et franchissements (ponts,
porte et sections de sentier),
•
dispersées sur 10 régions, 31 départements et 95 communes,
•
constituées de 64 monuments, 7 ensembles et 7 sections
de sentier.
carte

Monuments
(64)
Nouvelle
Aquitaine (26 monuments)
•
Agen (Lot-et-Garonne) : cathédrale Saint-Caprais
•
Aire-sur-l'Adour (Landes) : église Sainte-Quitterie
•
Aulnay (Charente-Maritime) : église Saint-Pierre
•
Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) : cathédrale Sainte-Marie
•
Bazas (Gironde) : ancienne cathédrale Saint-Jean-Baptiste
•
Bordeaux (Gironde) : basilique Saint-Michel*
•
Bordeaux (Gironde) : basilique Saint-Seurin*
•
Bordeaux (Gironde) : cathédrale Saint-André*
•
L'Hôpital-Saint-Blaise (Pyrénées-Atlantiques) : église
Saint-Blaise
•
La Sauve (Gironde) : ancienne abbaye Notre-Dame-de-la-Sauve-Majeure
•
La Sauve (Gironde) : église Saint-Pierre
•
Le Buisson-de-Cadouin (Dordogne) : église abbatiale
Notre-Dame-de-la-Nativité
•
Melle (Deux-Sèvres) : église Saint-Hilaire
•
Mimizan (Landes) : clocher-porche de l'ancienne église
•
Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques) : église
Sainte-Marie
•
Périgueux (Dordogne) : cathédrale Saint-Front
•
Poitiers (Vienne) : église Saint-Hilaire-le-Grand
•
Pons (Charente-Maritime) : ancien hôpital des pèlerins
•
Saint-Avit-Sénieur (Dordogne) : église Saint-Avit
•
Saint-Jean-d'Angély (Charente-Maritime) : abbaye royale
Saint-Jean-Baptiste
•
Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques) : porte
Saint-Jacques
•
Saint-Léonard-de-Noblat (Haute-Vienne) : église Saint-Léonard
•
Saint-Sever (Landes) : abbaye
•
Saintes (Charente-Maritime) : église Saint-Eutrope
•
Sorde-l'Abbaye (Landes) : abbaye Saint-Jean
•
Soulac-sur-Mer (Gironde) : église de Notre-Dame-de-la-Fin-des-Terres
Grand
Est (2 monuments)
•
Châlons-en-Champagne (Marne) : église Notre-Dame-en-Vaux
•
L'Épine (Marne) : basilique Notre-Dame
Auvergne-Rhône-Alpes
(3 monuments)
•
Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) : église Notre-Dame-du-Port
•
Le Puy-en-Velay (Haute-Loire) : cathédrale Notre-Dame
•
Le Puy-en-Velay (Haute-Loire) : Hôtel-Dieu
Bourgogne-Franche-Comté
(3 monuments)
•
Asquins (Yonne) : église Saint-Jacques
•
La Charité-sur-Loire (Nièvre) : église prieurale Sainte-Croix-Notre-Dame
•
Vézelay (Yonne) : basilique Sainte-Madeleine*
Centre-Val
de Loire (2 monuments)
•
Bourges (Cher) : cathédrale Saint-Étienne*
•
Neuvy-Saint-Sépulchre (Indre) : collégiale Saint-Étienne
(anciennement collégiale St-Jacques)
Île-de-France
(1 monument)
•
Paris (Seine) : tour Saint-Jacques (vestige de l'église
Saint-Jacques-de-la-Boucherie)
Occitanie
(24 monuments)
•
Aniane - Saint-Jean-de-Fos (Hérault) : pont du Diable
•
Auch (Gers) : cathédrale Sainte-Marie
•
Audressein (Ariège) : église Notre-Dame-de-Tramesaygues
•
Beaumont-sur-l'Osse et Laressingle (Gers) : pont d'Artigues
ou de Lartigues
•
Cahors (Lot) : cathédrale Saint-Etienne
•
Cahors (Lot) : pont Valentré
•
Conques (Aveyron) : abbatiale Sainte-Foy
•
Conques (Aveyron) : pont sur le Dourdou
•
Espalion (Aveyron) : pont Vieux
•
Estaing (Aveyron) : pont sur le Lot
•
Figeac (Lot) : hôpital Saint-Jacques
•
Gavarnie (Hautes-Pyrénées) : église paroissiale Saint-Jean-Baptiste
•
Gréalou (Lot) : dolmen de Pech-Laglaire 2
•
Jézeau (Hautes-Pyrénées) : église Saint-Laurent
•
La Romieu (Gers) : collégiale Saint-Pierre
•
Ourdis-Cotdoussan (Hautes-Pyrénées) : église Saint-Jacques
•
Rabastens (Tarn) : église Notre-Dame-du-Bourg
•
Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne) : ancienne
cathédrale Notre-Dame
•
Saint-Chély-d'Aubrac (Aveyron) : pont dit "des
pèlerins" sur la Boralde
•
Saint-Gilles (Gard) : ancienne abbatiale
•
Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault) : ancienne abbaye
de Gellone
•
Toulouse (Haute-Garonne) : basilique Saint-Sernin
•
Toulouse (Haute-Garonne) : Hôtel-Dieu Saint-Jacques
•
Valcabrère (Haute-Garonne) : basilique Saint-Just
Hauts-de-France
(3 monuments)
•
Amiens (Somme) : cathédrale Notre-Dame*
•
Compiègne (Oise) : église paroissiale Saint-Jacques
•
Folleville (Somme) : église paroissiale Saint-Jacques-le-Majeur
et Saint-Jean-Baptiste
Ensembles
(7)
Occitanie
(5 ensembles)
•
Aragnouet (Hautes-Pyrénées) : hospice du Plan et chapelle
Notre-Dame-de-l'Assomption, aussi appelée chapelle des
Templiers
•
Moissac (Tarn-et-Garonne) : abbatiale Saint-Pierre et
cloître
•
Rocamadour (Lot) : basilique Saint-Sauveur, crypte Saint-Amadour
•
Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne) : basilique
paléochrétienne, chapelle Saint-Julien
•
Saint-Lizier (Ariège) : ancienne cathédrale et cloître,
cathédrale Notre-Dame-de-la-Sède, palais épiscopal,
remparts
Normandie
(1 ensemble)
•
Le Mont-Saint-Michel (Manche)
Provence-Alpes-Côte-d'Azur
(1 ensemble)
•
Arles* (Bouches-du-Rhône) : Eglise Saint-Honorat
Sections
de sentier (7 sections du chemin du Puy, GR®65)
Nouvelle
Aquitaine (1 section de sentier)
•
de Aroue à Ostabat-Asme (Pyrénées-Atlantiques) : 22
km
Occitanie
(6 sections de sentier)
•
de Nasbinals à Saint-Chély-d'Aubrac (Lozère - Aveyron)
: 17 km
•
de Saint-Côme-d'Olt à Estaing (Aveyron) : 17 km
•
de Montredon à Figeac (Lot) : 18 km
•
de Faycelles à Cajarc (Lot) : 22,5 km
•
de Bach à Cahors (Lot) : 26 km
•
de Lectoure à Condom (Gers) : 35 km
(*)
Biens à double inscription : certains biens, déjà inscrits
en tant que tels sur la Liste du patrimoine mondial,
bénéficient d'une double inscription.
Par
exemple la basilique Sainte-Madeleine de Vézelay (Yonne)
fut inscrite une première fois en 1979 au titre
du bien "Basilique et colline de Vézelay",
puis, en 1998, au titre du bien "Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle
en France
Patrimoine UNESCO
France liste 2018 PDF
Patrimoine UNESCO
France 2018
----------------------------------------------------------
retour
à
Q.Culture Beaux-arts

delhommeb
at wanadoo.fr - 02/03/2018
|