L'avènement
de Compostelle (Humbert Jacomet)

Le
Locus Sancti Jacobi fut toujours organisé de manière
à faciliter la vénération de l'apôtre, comme le
montre le complexe primitif englobé par l'actuelle
cathédrale.
A
l'est du mausolée, Saint-Sauveur (1) est l'église
des Moines, tandis qu'au nord le baptistère Saint-Jean-Baptiste
(2) et la corticela révèlent la présence du siège
épiscopal d'Iria, dont le transfert à Compostelle
fut ratifié en 1095. A l'ouest, la nef de l'église
Saint-Jacques (3) accueille les pèlerins.
À
l'extérieur de l'enceinte, San Félix assure la desserte
des habitants du voisinage. Le sépulcre de l'apôtre,
surmonté de l'autel principal forme le chevet de
la basilique qui s'articule avec l'église Saint-Sauveur,
connue sous le nom de Antealtares en raison de sa
position.
De
dimensions modestes, le premier sanctuaire s'avère
bientôt insuffisant. Aussi Alphonse III, roi des
Asturies, le dote-t-il d'une nouvelle basilique
consacrée en 899. Cet édifice, paré de marbres antiques
importés d'Al-Andalus, fut, à ce qu'il semble, la
plus grande église préromane jamais élevée dans
le royaume Asturo-Léonais.
Ainsi,
contrairement à une opinion tenace, Compostelle
ne fut pas au haut Moyen Âge le havre déshérité
et insignifiant que l'on se plaît à imaginer, mais
un sanctuaire royal richement doté, dont l'autel
principal rutilait de croix votives et de couronnes
d'or serties de gemmes.
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