Le
Pont
qui tremble -----------------------
Association
Française des Pèlerins de Saint Jacques de Compostelle
https://ultreia.pagesperso-orange.fr/pontrembl.htm
Le
"pont qui tremble" est un lieu mythique jacquaire
avec des localisations diverses. Plusieurs récits de
pèlerinage le mentionnent.
Quand
nous fûmes au pont qui tremble,
Gens
étonnés,
À
nous voir entre deux montagnes,
Si
oppressés
Et
sous les ondes de la mer en grande tourmente
Compagnons,
nous faut cheminer
Tous
saisis d'épouvante :
Selon
Las peregrinaciones a Santiago, le pont se situait
sur le chemin de la Côte ou du Nord, dans les Asturies,.entre
Cudillero et Luarca, à l'ouest de Ballota.
Fait
de planches branlantes, il enjambait le petit torrent
appelé Cabo à 80 m de l'embouchure dans l'Atlantique.
Un
pont de pierre l'a remplacé. Il est en mauvais état.
Le balisage moderne du Camino y fait passer, mais, sur
place, c'est l'ignorance totale.

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carte
Cudillero-Luarca

carte
Cudillero-Luarca 1440 JPG
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* *
carte
Ballota - rio Cabo

carte
Ballota - rio Cabo 1500 JPG
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Relation
du 1er voyage de Philippe le Beau en Espagne en 1501
(pages 157 et 158 sur le "pont qui tremble").
Source
: Ce récit d'Antoine de Lalaing, seigneur de Montigny,
fait partie des "Voyages des souverains des Pays-Bas"
publié par M. Gachard (1876).
...
Ceuls, partis de Sainct-Salvatoir, cheminèrent chincq
lieues, et logèrent à Villier, ung port de mer ung peu
hors du chemin de Sainct-Jacques, et allèrent illec,
cuidant monter sur mer et descendre à la Queloigne.
pour se que mons du Monceaux estoit malade, et enduroit
à grief le chevauchier. Mais le contrariété du vent
les constraindi aller par terre.
Le
dimence, XXVIIe de febvrier, passèrent ung brach de
mer et disnèrent à Cadifier, quatre lieues de Villier,
et puis prinrent giste au village de Socques.
Le
lundi, passèrent sept maulvaises montaignes, nommées
les Sept-Soers et puis passèrent la montaigne des Chièvres
qui est la pire, et passèrent le pont qui tramble, pour
ce qu'il siet sur une abisme que on ne puet piloter,
et disnèrent à Warcque, port de mer à chincq lieues
de Soeques, et conchèrent au village de Thou, deux lieues
de là.
Le
mardi, premier jour de march, partis de Thou, passèrent
ung bras de mer à la ville dicte Namua, et puis ung
aultre brach de mer, plus grandi et plus dangereux des
trois, où ils furent en dangier, car il faisoit tourment,
et gistèrent à Ribdieux, noef lieues de Namua.
...
Ceux partis d'Oviedo cheminèrent cinq lieues, et logèrent
à Avilès, un port de mer un peu hors du chemin de Saint-Jacques.
Ils allèrent là avec l'objectif de prendre la mer et
de gagner La Corogne car M. de Monceaux était malade,
et suportait mal de monter à cheval. Mais le vent contraire
les obligea à aller par terre.
Le
dimanche 27 février ils passèrent un bras de mer (note)
et déjeunèrent à Cudillero à quatre lieues d' Avilès,
et puis prirent gîte au village de Soto de Luiña.
Le
lundi (28 février 1501), ils passèrent sept mauvaises
montagnes, nommées les Sept-Sœurs et puis passèrent
la montagne des Chèvres qui est la pire, et passèrent
le pont qui tremble, parcequ'il franchit un gouffre
et qu'on ne peut le stabiliser, et dînèrent à Luarca,
port de mer à cinq lieues de Soto de Luina, et couchèrent
au village d'Otur, deux lieux de là.
Le
mardi, premier jour de mars, partis d'Otur, ils passèrent
un bras de mer à la ville appelée Navia, et puis un
autre bras de mer, le plus grand et le plus dangereux
des trois, où ils furent en danger, car la mer était
agitée, et logèrent à Ribadeo à neuf lieues de Navia.
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Itinéraire
de Antoine de Lalaing
Fondation
David Parou - Institut de Recheche Jacquaire
http://www.saint-jacques-compostelle.info/
26
février. Tous, partis de Saint-Sauveur cheminèrent V
lieues et logèrent à Villier (Aviles), un port de mer
un peu hors du chemin de Saint-Jacques, et allèrent
là car ils espéraient monter sur mer et descendre à
Queloigne (La Corogne), parce que monseigneur du Monceaux
était malade et avait du mal à chevaucher. Mais le manque
de vent les contraignit à aller par terre.
Le
dimanche 28e de février passèrent un bras de mer et
dînèrent à Cadifier (Cudillero ?), IV lieues de Villier,
et puis prirent gîte au village de Socques ( ?).
Le
lundi passèrent sept mauvaises montagnes nommées les
Sept-Soers ( ?), et puis passèrent la montagne des Chièvres
( ?) qui est la pire, et passèrent le Pont-qui-tremble
parce qu’il est sur un abîme qu’on ne peut piloter.
Et dînèrent à Warcque (Luarca) port de mer à V lieues
de Socques, et couchèrent au village de Otier (Thou)
II lieues de là.
Le
mardi, premier jour de mars, partis de Otier, passèrent
un bras de mer à la ville dite Namua (Navia), et puis
un autre bras de mer, le plus grand et le plus dangereux
des trois où ils furent en danger car il faisait tourment.
Et gîtèrent à Ribdieux (Ribadeo), IX lieues de Namua..
note
de l'article :
Le
"pont qui tremble" est sur le chemin menant
d'Oviedo à la Galice, un peu à l’est de Ballota (ou
Las Ballotas), entre Cudillero et Cadavedo. Ce pont
franchissait à une grande hauteur l’estuaire par lequel
le ruisseau côtier Tablizo se jette dans la mer. Il
était en bois et était long de plus de 12 mètres.
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note
personnelle Xacobeo :
Il
n'y a pas de ruisseau côtier Tablizo, et le village
de Tablizo est situé juste à l'ouest de Ballota et du
rio Cabo.
Le
"pont qui tremble" resterait donc bien situé
sur le rio Cabo, à l'ouest de Ballota.
En
raison du relief, on peut supposer que le pont joignait
les deux pointes rapprochées de part et d'autre de l'embouchure
du rio Cabo, donc en aval du petit pont actuel, et juste
au dessus de cette embouchure..
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à Q.Culture histoire

delhommeb
at wanadoo.fr - 01/12/2022
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