La
confrérie Saint-Jacques de Villefranche-de-Rouergue
(XIV°-XVIII° siècle)
(Gabrielle
Bonnet)
Moins
de 80 ans après sa fondation en 1252, Villefranche-de-Rouergue
possédait, à côté de l'hôpital Saint-Martial où
étaient reçus les pauvres, les infirmes, les veuves
et les orphelins, un hôpital Saint-Jacques. Il était,
écrivait à la fin du XVlI'me siècle l'annaliste
villefranchois Etienne Cabral, déjà établi en 1339
pour la retraite des pèlerins "allans ou venans
de St Jacques de Galice" (1).
Une
église, en l'honneur de saint Jacques sera construite
en 1455. Et, le 12 mai 1493, une confrérie jacquaire
naîtra à Villefranche. Comme toute confrérie la
compagnie villefranchoise conservera ses archives.
Elles sont inventoriées le 1" juillet 1625
(II, r 51). "On y trouve un livre fort vieulx
ou sont les plus entiens estatus ... unze tiltres
en latin que les confreres presents disent ne pas
savoir expliquer et un livre ou sont notés les tiltres
récents. On y trouve également deux registres qui
sont parvenus jusqu'à nous. L'un, couvert de basane
noire, est un registre d'obits; l'autre, le registre
des délibérations nouvellement faites, est intitulé
Le premier Livre Du bien heureux St Jaques de ville
franche" (2).
Les
premiers statuts
La
confrérie de Saint-Jacques fut donc créée tardivement
à Villefranche - 12 mai 1493 -, conséquence probable
d'un besoin de regroupement des pèlerins villefranchois
de retour de Compostelle, et du développement de
la bastide, chef-lieu de la sénéchaussée de Rouergue
depuis la fin du siècle précédent.
Les
premiers statuts en sont rappelés sur un parchemin
daté du 20 mars 1584, ayant pour titre "Syndicat
de La confrairie de Monsieur Sainct Jacques a L'honneur
de Dieu erigee en la presant Villefranche entre
ceulx qui ont faict lev oyage audict Sainct Jacques
(II)".
Ils
précisent les règles d'admission: "avoir fait
le voiage de M. St Jacques et visite son eglise
et royaulme en Galice (II), et payé 5 sols. Il faudra
ensuite, chaque année, verser 2 sols 6 deniers et
faire dire une messe pour tout confrère décédé".
A
noter que dans l'acte de création de la confrérie,
en 1493, il est question de "confraires"
et de "confrairesses", mais nulle part
ailleurs, dans nos documents villefranchois, il
ne sera question de femmes.
Les
biens de la confrérie
Vers
1330, grâce à un généreux villefranchois qui avait
légué une part de sa fortune aux consuls de la ville,
un hôpital avait été créé dans lequel à la demande
du donateur étaient hébergés, pour un jour et une
nuit, les pauvres romieux de Saint-Jacques de Galice.
Et, pour satisfaire au voeu du fondateur, qui souhaitait
la construction d'une chapelle dans laquelle on
dirait chaque semaine une messe pour le repos de
son âme, une église sera construite en 1455.
Relativement
modeste, cette église contiguë à l'hôpital a une
superficie d'environ 150 m2. Son chevet à cinq pans
est éclairé dans sa partie supérieure par des ouvertures
de style gothique flamboyant. Deux coquilles ornent
la façade, de part et d'autre du portail d'entrée.
A l'intérieur, une grille de bois ferme le choeur.
Une tribune et une galerie seront installées en
1609, la galerie ouvrant directement sur l'hôpital
au niveau de l'étage.
L'hôpital
- environ 200 m2 - comporte une grande salle meublée
de huit tables longues, de bancs, d'un lit. Cette
salle communique avec la chambre basse où sont quatre
lits avec "coittes", coussins et draps.
Une autre pièce sert de cuisine. Eglise et hôpital
constituent les biens principaux de la confrérie
Saint-Jacques de Villefranche
La
gestion de la confrérie
Syndics
et bailles
La
gestion de ces biens et celle de la confrérie dans
son ensemble était chose importante. Syndics et
bailles étaient là pour y pourvoir.
La
nomination des uns et des autres a évolué au fil
du temps et leur rôle n'est pas toujours clairement
défini. Le registre des délibérations de la compagnie
villefranchoise, assez bien tenu durant près d'un
demi-siècle (1595/1640), apporte quelques précisions.
Syndics et bailles sont en nombre variable: deux
ou trois syndics, quatre ou cinq bailles, laïcs
ou prêtres.
C'est
dans la grande salle de l'hôpital Saint-Jacques
et en présence d'un notaire que, le 25 juillet,
jour de la fête du saint patron, ou le dimanche
suivant, ont lieu les "élections". Elles
sont présidées par le prêtre le plus ancien de la
confrérie. Les syndics et les bailles de l'année
qui s'achève demandent à être déchargés, mais leur
mandat sera parfois renouvelé: une durée de trois
années consécutives semble être la règle commune.
Il arrive que la nomination des syndics, - et aussi
celle des bailles avant qu'ils ne disparaissent,
en 1619 -, ait lieu par cooptation, chaque "élu"
en fin de charge désignant son successeur; l'assemblée
des confrères approuve alors la décision.
Vient
ensuite la cérémonie de la prestation de serment
des nouveaux élus. Les prêtres, la main droite sur
la poitrine, et les laïcs, sur les saints Evangiles,
jurent, l'un après l'autre, d'exercer leur charge
de syndic pour une année seulement et procéder,
en Dieu et conscience, pour le service de Dieu et
augmentation de laditte "confrairie comme leurs
predecesseurs" (II, f' 13) et, "a la fin
d'icelle rendre bon et loyal compte" (II, f'
24).
Car
syndics et bailles devront, en général dans la semaine
qui suit leur fin de charge, rendre compte de leur
gestion devant des auditeurs nommés, eux aussi,
lors de l'assemblée générale. Ils sont responsables
des finances de la confrérie et, éventuellement,
doivent couvrir de leurs propres deniers, les erreurs
qu'ils peuvent avoir commises ou les engagements
pris sans l'approbation de l'assemblée.
Dans
"Le premier Livre Du bien heureux St. laques
De ville franche" figurent les comptes détaillés
de la gestion des années 1609-1610-1611 (II, f'
69 et f' 70). Les recettes proviennent de la location
des biens mineurs de la confrérie. (A noter que
la location annuelle d'une maison rapporte 3 livres
et qu'il faut payer 3 livres pour une grand-messe
avec musique). Ces recettes doivent équilibrer les
dépenses courantes: entretien des bâtiments, frais
de notaire pour l'enregistrement des actes, - en
particulier lors de la nomination des syndics -,
messes pour certains confrères décédés, messes du
Jeudi et du Vendredi saints, de l'Ascension, de
la Fête-Dieu et de la fête d'âmes après la Trinité;
pour le 1er mai et pour la fête de Saint-Jacques,
ce seront des grand-messes fort onéreuses qui seront
réglées par les syndics.
Curieusement,
les cotisations ne figurent pas dans ces comptes.
Elles étaient pourtant dues et probablement réservées
aux travaux d'entretien importants. En 1604, pour
inciter les confrères à ne pas oublier leur cote
annuelle, il est arrêté "que les confrères
qui restent plusieurs années sans se présenter aux
assemblées ni paier leur droit de confraire ...
pour la reparation de l'eglise et hospital seront
rayés de la table". Cependant, pour entretenir
convenablement les biens de la confrérie, les cotisations
ne suffisent pas. En 1603, lorsque les syndics signalent
que "la chambre servant de cuysine va tomber
en ruine, les confrères assemblés décident que pour
subvenir aulx frais de laditte reparation, tant
de charpentiers que de massoniers, il soit impose
sur tous les confraires, le fort portant le faible,
la somme de quatre vingts livres avec toutefois
la permission de la Court de Monsieur le Senechal
de Rouergue et celle des consuls de la ville comme
vrays pères et patrons, E tant de laditte esglise
que hospital Sainct Jacques" (II, f' 15).
Outre
les questions financières, syndics et bailles doivent
aussi régler les divers problèmes qui peuvent se
présenter. En 1609, par exemple, il faut répondre
à la demande des Pénitents noirs qui viennent de
créer leur confrérie et souhaitent utiliser la chapelle
pour leurs offices. Ce qui leur sera accordé moyennant
5 livres par an. Mais il s'ensuivra diverses assemblées
car les Pénitents noirs oublient de verser aux bailles
le montant de la location. Il est vrai que ce sont
eux qui ont payé l'agrandissement de la tribune
et les frais d'installation de la galerie de l'église.
Néanmoins la porte de la chapelle leur sera fermée
jusqu'à ce qu'ils aient réglé leur dette.
L'hospitalier
et le prêtre
Au
XVl ème siècle, une seule personne, l'hospitalier,
réside en permanence à l'hôpital. (En 1597, c'est
un confrère, prêtre obituaire de l'église de la
ville. En 1601, et durant une vingtaine d'années,
c'est un laïc qui deviendra l'hospitalier de Saint-Jacques).
Lors de son élection, "il prête serment sur
les Evangiles, reconnaît recevoir les reliques,
mubles et aultres choses appertenens a l'hospital
et confrerie Mr St Jacques, inscrits à l'inventaire
qu'on lui baille en garde et pouvoir, et promet
d'en rendre compte quand il en sera requis. Et en
user en bon pere de familhe" ( II, fb 47).
En
1614, l'assemblée décidera de loger deux personnes
à l'hôpital. Car, "de toutte ancienette, un
prêtre loge dans la maison jacquaire pour confesser
les pelerins estrangiers que ce retiroient dans
ledit houspital et leur administrer les aultres
sainctz sacrements s'il estoit besoing et necessaire"
(II, fb 40).
Il
y aura donc, à l'hôpital Saint-Jacques, deux colocataires:
le prêtre chargé des affaires spirituelles, le laïc,
des affaires matérielles. Ce dernier est le gardien
de l'hôpital: il sonne la cloche, convoque les confrères
aux assemblées, entretient le linge des pèlerins,
et surtout veille sur les biens matériels de la
confrérie.
Les
confrères
C'est
durant la première moitié du XVIème siècle que la
confrérie villefranchoise connut le plus bel essor.
Le groupe de 20 pèlerins qui, en 1493, avait créé
la confrérie avec l'approbation de l'évêque et le
bénéfice d'un pardon de 40 jours s'était développé.
Le
livre d'obits de la confrérie déposé aux archives
municipales de Villefranche apporte, pour la période
de 1514 à 1531, de précieux renseignements. En 1521,
alors que la peste sévissait sur la ville, 12 confrères
s'en allèrent de vie à trépas. Et 183 de leurs compagnons
firent dire des messes pour leur âme - statuts obligent.
La confrérie villefranchoise comptait donc, en 1521,
200 membres environ, car il est sûr que certains
confrères, probablement absents de Villefranche,
ne sont pas cités cette année-là. (Villefranche
était alors une ville en pleine prospérité dont
on peut estimer la population de 5 à 6000 personnes).
Autre
donnée intéressante apportée par le même registre
d' obits: le métier des confrères. Pour la période
qui s'étend de 1514 à 1531, nous avons pu noter
l'activité de 340 d'entre eux. Nous savons ainsi
que sur 20 pèlerins, 4 sont marchands; 2, membres
du clergé; 1, cordonnier; 1, tanneur 1, tisserand
ou pareur de drap; 1, cardeur, tailleur ou flassadier;
1, hôte ou forgeron; 1, enfin, habite en zone rurale
et travaille donc la terre. On note également, en
moindre nombre, la présence de meuniers, bouchers,
serruriers, couteliers, arbalétriers, éperonniers,
orfèvres. Ajoutons quelques barbiers ou chirurgiens-barbiers,
un marchand de thériaque - Lo Triacayre, appelé
Mestre -, et un joueur de rebec - Lo Rebecayre.
Les
membres du clergé sont, pour la plupart, cappelans,
ou frères de l'Ordre des Augustins ou du Couvent
de la Merci d'un village voisin (3). Hormis pour
quelques chaussatiers ou merciers, nous ne connaîtrons
pas l'objet du commerce des confrères marchands.
Par contre, nous savons, par les annalistes villefranchois,
qu'ils participaient à l'administration de la cité,
puisque, durant la même période, ce sont un, deux,
parfois trois confrères qui sont consuls de la ville.
Il
faut remarquer la présence, dans la confrérie, du
monédier qui marque et frappe la monnaie royale
que l'on battait (1, tome 1, p. 599) alors à Villefranche
et celle des deux garde-monnaies, personnages importants
de la bastide.
Enfin,
notons l'appartenance à la compagnie du lieutenant
principal du Sénéchal de Rouergue (III, r 170) qui,
par arrêt du Parlement de Toulouse, obtiendra, en
1535, la préséance sur les autres officiers royaux.
Confrérie
donc en pleine expansion en ce début du XVIème siècle.
En 1597, elle ne comptera plus que 66 membres; mais
on en retrouve 109, en 1603, et 135, en 1613. Après
la période des guerres de religion, il y a donc,
à Villefranche, comme ailleurs, un nouvel essor,
probablement, le dernier.
Les
devoirs de religion
Outre
le paiement de la cotisation annuelle - 2 sols 6
deniers, soit 50% du droit d'entrée - et la présence
aux assemblées, le confrère était tenu à des devoirs
de religion. Et il semble, qu'au fil du temps, il
y eut un certain laisser-aller; alors, on fit, à
ce sujet, de fréquents rappels, et de nouveaux règlements.
Tout
d'abord en ce qui concerne les confrères défunts.
En 1584, il sera rappelé qu'en cas de décès d'un
membre de la compagnie, tous les confrères doivent
assister à son enterrement. Les honneurs funèbres
lui sont rendus à l'église Saint-Jacques, aux frais
de la confrérie. (S'il s'agit d'un confrère prêtre,
on fera porter des cierges). En cas d'absence sans
excuse légitime, "il faudra payer demy livre
cire" (II, parchemin). En 1623, il sera précisé
que les confrères devront assister aux obsèques
de leurs compagnons décédés avec bourdon et chapeau
"sur peyne de demy livre cire en cas ils n'aporteroient
la marque du pelerin" (II, r 50).
Le
jour de la fête de saint Jacques le Majeur est le
grand jour des pèlerins de Compostelle. La veille,
un office, vêpres et complies, seront célébrés dans
l'église Saint-Jacques. A l'aube du jour solennel,
on ira chercher le pain bénit et, au son des tambourins,
on donnera l'aubade aux confrères. En 1609, pour
éviter les abus - il était arrivé que l'on dansât
devant la porte de l'église ! -, il sera décidé
que l'on rangera les tambourins dès la fin de l'aubade.
Et on organisera la procession. Pour supprimer les
disputes, on observera le nouveau règlement qui
a décidé du rang de préséance: les ecclésiastiques
marcheront les premiers; puis viendront les autres
confrères, deux par deux, suivant l'ordre de leur
réception à la confrérie.
C'est
ensuite la messe haute avec diacre, sous-diacre
et musique. Pour l'entendre, les confrères se masseront
dans la tribune. Ils sont tous là: en cas d'absence,
à la procession ou à la messe, "ils devraient
payer demy livre cire" (II, parchemin).
Les
confrères se sont préparés à cette pieuse journée:
à la messe, "il y a ceulx qui se vouldront
communyer" (II, f' 33) ; mais tous auront fait
pénitence et confessé. Ils présenteront les certificats
justifiant des messes dites pour les confrères défunts
durant l'année. (Dans le cas contraire, ils ne seraient
pas reçus à la sainte table).
A
l'issue de la messe, ils iront ensemble "dîner"
à l'hôpital, en bonne paix et silence (II, f' 33).
La préparation des repas est à la charge des bailles
de l'année qui s'achève. En 1623, ceux-ci se plaignent
de ne pas avoir suffisamment d'argent. Alors chaque
confrère donnera, pour sa quote-part, 2 sols 6 deniers
- au lieu d'1 sol 3 deniers ordinairement. Et celui
qui ne viendra pas donnera tout de même 2 sols 6
deniers.
Après
le repas, on procède, à certaines périodes, à l'élection
des nouveaux syndics. Puis, on revient à l'église.
Le Te Deum Laudamus sera chanté en action de grâces,
avant le sermon. Viendra enfin l'heure des vêpres
"a l'honneur de Dieu, de la glorieuse Vierge
Marye et dudit Sieur Sainct Jacques" (II, f'
33).
Le
lendemain matin, une messe basse sera célébrée.
Ainsi commencera, pour le confrère villefranchois,
une nouvelle année jacquaire semblable à la précédente:
il devra remplir ses devoirs de religion, assister
aux obsèques des confrères décédés, se présenter
aux assemblées et payer "son droit de confrayrie
et aultres frais". Car en cas d'absence ou
de défaut de paiement durant trois années consécutives
il sera radié et ne pourra être réintégré qu'avec
une délibération de tous les confrères.
Or,
ce n'est certainement pas ce qu'il souhaite. Car
ce voyage à Compostelle qu'il s'est imposé a été
- et restera - la grande aventure de sa vie. Si
ses moyens le lui permettent il va en garder la
mémoire, pour des siècles. Bourdons et coquilles
naîtront dans les linteaux de pierre de sa maison.
Disent-ils autre chose que la fierté du pèlerin
et le prestige retiré du saint voyage ? (Humbert
Jacomet)
La
fin de la confrérie
"Le
premier Livre Du bien heureux St laques De villefranche"
commencé en 1584 sera aussi le dernier. Sur les
ultimes pages manuscrites figurent quelques inventaires,
quelques redditions de comptes. En 1719, "le
syndic fera le bilan en présence d'un grand nombre
de confraires" (II, r 16). Nous n'en saurons
pas davantage.
Le
12 novembre 1752, parviendra un arrêt du Conseil
d'Etat du Roi portant réunion de plusieurs hôpitaux
en faveur de l'hôpital général de Villefranche.
L'hôpital Saint-Jacques et ses dépendances y figurent.
La maison jacquaire appartiendra désormais à l'hôpital
de la ville.
La
confrérie de Saint-Jacques disparaîtra, avec les
congrégations, en 1792. L'église désaffectée traversera
sans dommage l'époque révolutionnaire. Sur un document
de contribution foncière de la fin du XVIII ème
siècle, elle est dite appartenir aux habitants (4).
Mais les administrateurs de l'hôpital veillent.
Le 1er prairial de l'an VIII, le syndic de l'hôpital
général propose au conseil d'administration de présenter
une pétition au département pour rappeler que la
cy-devant église de l'hôpital a toujours fait une
dépendance de la maison de l'hôpital Saint-Jacques.
Le bureau demandera donc que le bâtiment dont est
question - l'église - soit distrait des ventes nationales
s'il y est compris comme le bruit s'en est répandu
dans cette commune (5). La pétition fut entendue
et l'église Saint-Jacques fut désormais considérée
comme un bien de l'hôpital général.
Après
quelques années de location, l'aliénation sera décidée.
En 1853, la Maison de la Miséricorde (c'est le nom
que portait alors l'ancien hôpital Saint-Jacques)
fut vendue à un commerçant villefranchois qui racheta
également l'église. L'ancien hôpital devint maison
d'habitation; la chapelle servit de dépôt - ce qui
permit d'en conserver l'architecture. Tout récemment
l'ensemble des bâtiments a été acquis par la commune.
Le
souvenir de la dévotion que certains de nos ancêtres
portaient à saint Jacques le Majeur a cependant
perduré: à Villefranche, depuis plus de cinq siècles,
la chapelle Saint-Jacques se dresse toujours dans
la rue Saint-Jacques, celle qu'empruntaient jadis
les pèlerins sur le chemin de Compostelle.
(1)
Ces deux registres manuscrits appartiennent au fonds
des archives de l'hôpital déposé aux archives municipales.
(2)
Il s'agir du village de Maleville, situé à 7 km
de Villefranche. C'est dans ce lieu que fut fondée,
vers la fin du XlII° siècle, la première maison
française de l'Ordre de Notre-Dame de la Merci.
Les frères de cette confrérie - des laïcs jusqu'en
1318 - demandaient publiquement des aumônes aux
chrétiens; les sommes recueillies étaient destinées
au rachat des esclaves chrétiens prisonniers des
infidèles dans les états barbaresques. (Louis Vasquez,
conférence à l'église de Mas-Saintes-Puelles, Aude,
le 2 février 1991).
(3)
En 1588, les Huguenots s'emparaient de Maleville
er mettaient le feu au couvent et à l'église des
frères de la Merci. Ceux-ci se réfugiaient à Villefranche
et étaient hébergés à l'hôpital Saint-Jacques. Ils
reviendront ensuite à Maleville et rebâtiront église
et couvent. En 1597, leur commandeur, Bertrand Marty,
sera nommé baille de la confrérie Saint-Jacques
de Villefranche.
(4)
Archives municipales de Villefranche-de-Rouergue
IG 4.
(5)
Archives de l'hôpital 1 E 6 (Folio 280).
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