François
d'Assise : biographie (wikipedia)
François
d'Assise (en italien Francesco d'Assisi), né sous le
nom de Giovanni di Pietro Bernardone à Assise (Italie)
en 1181 ou 11821, et mort le 3 octobre 1226, est un
religieux catholique italien, diacre et fondateur de
l'ordre des frères mineurs (OFM) caractérisé par une
sequela Christi dans la prière, la joie, la pauvreté,
l'évangélisation et l'amour de la Création divine. Il
est canonisé dès 1228 par le pape Grégoire IX, et commémoré
le 4 octobre dans le calendrier liturgique catholique.
François d'Assise est considéré comme le précurseur
du dialogue inter-religieux
Biographie
Fils
aîné d'une riche famille marchande, en Ombrie, François
est né à Assise entre le mois de mai et septembre 1181
ou 11823. Il est un des sept enfants de Pietro Bernadone
dei Moriconi, très riche drapier d'Assise, et de Dona
Joanna Pica de Bourlémont, femme pieuse issue de la
noblesse provençale (la Provence est de culture occitane,
bien que relevant du Saint-Empire romain germanique
jusqu'en 1481), et que Pietro a épousée en secondes noces
en 1180 après un veuvage. À sa naissance, alors que
son père est en France pour négocier draps et étoffes
dans les foires de Provence et de Champagne, sa mère
le fait baptiser sous le nom de Giovanni (Jean en l'honneur
de l'apôtre homonyme) dans la cathédrale d'Assise consacrée
à Rufin, saint patron de la ville. De retour de son
voyage en France où il a fait de très bonnes affaires,
et en hommage à ce pays, son père, lui donne le nom
de Francesco (François = français), qu’il gardera et
par lequel il sera mondialement connu.
Jeunesse
Dans
les années 1190, il suit des cours dans l'école de chanoines
de l'église San Giorgio à Assise où il apprend le latin.
Destiné à seconder son père et probablement à lui succéder,
il quitte l'école à 14 ans et entre dans la corporation
des marchands.
Francesco
vit alors une jeunesse dissipée marquée par les aspirations
de son époque. Il commet peut-être à cette époque le
péché de chair comme le suggère son testament. À l'époque
des révoltes communales, avec leurs bourgeois aspirant
à la noblesse, il fait la guerre à la noblesse d'Assise
et de Pérouse. La défaite des Assisiates à Ponte San
Giovanni, en novembre 1202 sera pour lui suivie d'une
année d'emprisonnement. Malade durant sa captivité (probablement
un début de tuberculose), il est libéré à prix d’argent
grâce à son père, et doit, après son retour à Assise,
calmer ses ardeurs.
Aimant
la geste des troubadours, il n'hésita pas à entonner
des chansons provençales; aussi retrouvera-t-on dans
les strophes de ses œuvres le travail rythmique de ces
poètes et musiciens de langue d'oc.
Changement
de vie
Sa
conversion, réalisée en plusieurs temps, s'est faite
au cours d'une longue maladie qui l'immobilise une grande
partie de l'année 1204.
Alors
qu'il rêve toujours d'acquérir le rang de noblesse par
de hauts faits d'armes, et d'être adoubé chevalier à
la manière d'un princeps juventutis, il s'apprête à
rejoindre l'armée de Gauthier de Brienne, mais un songe
fait à Spolète le pousse à abandonner tout espoir d'accomplir
ce projet. De retour à Assise, il abandonne peu à peu
son style de vie et ses compagnons de fête, et fréquente
de plus en plus souvent les chapelles du Val di Spoleto.
En
1205, il a vingt-trois ans. Alors qu'il est en prière
devant le crucifix de la chapelle Saint-Damien, selon
la légende ("légende" s'entend ici dans son
sens originel, c'est-à-dire une hagiographie lue dans
les monastères, pendant les repas, ou dans les églises,
pour l’édification des fidèles lors de la fête d’un
saint), Francesco entend une voix lui demandant de "réparer
son Église en ruine". Prenant l'ordre au pied de
la lettre, il se rend à la ville voisine de Foligno,
y vendre des marchandises du commerce de son père pour
pouvoir restaurer la vieille chapelle délabrée. Il dépense
également beaucoup d'argent en aumônes.
Furieux
des excentricités de son fils, Pietro Bernardone exige
qu'il lui rende des comptes, et ne craint pas de l'assigner
en justice pour le déshériter. À l'issue de ce procès
au tribunal de l'évêque d'Assise, Francesco rompt la
relation avec son père en lui laissant, symboliquement,
ses habits. Francesco, se réclamant d'un statut de pénitent
qui le fait échapper à la justice laïque, sera alors
convoqué par l'évêque d'Assise. Lors de son audition
sur la place d'Assise, au printemps 1206, François rend
alors l'argent qu'il lui reste, ainsi que ses vêtements,
et se retrouvant nu, il dit à son père et à la foule
rassemblée:
"Jusqu'ici
je t'ai appelé père sur la terre; désormais je peux
dire: Notre Père qui êtes aux cieux, puisque c'est à
Lui que j'ai confié mon trésor et donné ma foi".
L'évêque
d'Assise, l'enveloppant de sa cape, couvre sa nudité,
non pas par pudeur, mais pour signifier que l'Église
le prend sous sa protection.
François
part pour Gubbio. Revenant à Assise vers l'été 1206,
il mendie pour obtenir de la population des pierres
nécessaires à la reconstruction, et restaure successivement
les chapelles de San Damiano, de San Pietro, et de la
Portioncule. Le 12 octobre 1208 (fête de saint Luc)
ou le 24 février 1209 (fête de saint Mathias), dans
la chapelle de la Portioncule (La Porziuncola), François
comprend enfin le message de l'Évangile, et, de converti,
devient missionnaire.
Pauvreté,
première communauté
Il
décide alors d' "épouser Dame Pauvreté", se
consacrant à la prédication, et gagnant son pain par
le travail manuel ou l'aumône. Il change son habit d'ermite
pour une tunique simple. La corde remplace sa ceinture
de cuir. Il est probable que sa fréquentation des lépreux
date de cette époque, et de la stabilité qu'il pouvait
trouver auprès de la léproserie voisine. Bernard de
Quintavalle et Pierre de Catane le rejoignent très vite,
puis d'autres encore, et François se retrouve à la tête
d'une petite communauté.
En
1210, le pape Innocent III, qui l'a vu en rêve soutenant
la basilique Saint-Jean de Latran, cathédrale de Rome
en ruines, valide verbalement la première règle rédigée
par François, régissant la fraternité naissante.
En
1212, il accueille Claire Offreduccio parmi les siens,
et fonde avec elle l'Ordre des pauvres dames appelées
plus tard "sœurs Clarisses", en référence
à leur sainte patronne.
Rapidement,
l'ordre franciscain tel que l'avait conçu François est
dépassé par son succès, et s'organise contre les vœux
du fondateur, si bien qu'après un voyage en Égypte et
une rencontre étonnante en septembre 1219 près de Damiette
avec le sultan Al-Kamel qu'il tente vainement de convertir,
François abdique en 1220 (alors que son humilité lui
fait rejeter le principe même du pouvoir, il emploie
à cette occasion le terme "resignare et non renuntiare",
la "renonciation" répondant à des critères
précis selon le droit canon), et confie la direction
de l'ordre à Pierre de Catane, puis à Élie d'Assise.
Il désapprouve également le goût naissant des Franciscains
pour l'étude et l'enseignement, si bien qu'il refuse
un jour d'entrer dans une maison conventuelle à Bologne
lorsqu'il apprend qu'elle est surnommée "Maison
des frères", et qu'elle comporte une école. Il
fonde en 1222 le couvent de Folloni à Montella.
Règles
En
1221, durant le chapitre général, il couche sur le papier
la règle officielle qu'il veut donner à l'ordre. Ce
texte, appelé aujourd'hui Regula prima, est jugé trop
long et trop flou pour être praticable.
En
fait, le caractère "vague" de cette règle,
bien qu'enrichie tous les ans par un chapitre, offrait
des inconvénients d'organisation dans le contexte de
l'époque; ainsi: "Dans l'esprit du fondateur,
les frères devaient être à la fois des mendiants et
des prédicateurs, vivre de la pauvreté absolue sans
former de communautés cloîtrées: idéal (…) qui tout
de suite rencontra des oppositions". Il s'agissait
donc plutôt d'une organisation de pure religiosité, sans
contrainte institutionnelle.
En
1222, François se rend à Bologne où, à la demande de
laïcs, il crée un troisième Ordre, après celui des frères
mineurs et des sœurs pauvres: le Tiers-Ordre (appelé
aujourd'hui "Fraternité séculière"), auquel
adhère notamment la jeune duchesse de Thuringe, Élisabeth
de Hongrie (1207–1231).
En
février 1223, François se retire dans l'ermitage de
Fonte Colombo pour reprendre la rédaction de la règle.
Celle-ci sera discutée au chapitre de juin, puis approuvée
par la bulle "Solet annuere" du pape Honorius III, d'où
son nom de Regula bullata. Une légende tenace veut qu'il
ait créé en 1223 la première crèche vivante à Greccio,
alors que ces scènes étaient déjà jouées depuis plusieurs
siècles par des comédiens dans les mystères de la Nativité
sur les parvis des églises.
Stigmates,
fin de vie
En
août 1224, François se retire avec quelques frères au
monastère de l'Alverne. Le 17 septembre (trois jours
après la fête de la Croix glorieuse), il aurait reçu
les stigmates. Il serait donc le premier stigmatisé
de l'histoire. Depuis, il est souvent malade et en proie
à des crises d'angoisse, il se réfugie dans une hutte
près de la chapelle San Damiano, où il avait commencé
son itinéraire spirituel, et où vit la communauté des
sœurs pauvres inaugurée par Claire d'Assise. Il y écrit
son "Cantique de frère soleil" (ou "Cantique
des créatures", premier texte en italien moderne),
célébration de Dieu en sa Création, et l'un des premiers
grands poèmes italiens.
Il
meurt le 3 octobre 1226 dans la petite église de la
Portioncule, aujourd'hui incluse comme chapelle de la
basilique Sainte-Marie-des-Anges dans le Val di Spoleto,
non loin de la ville haute d'Assise. Il laisse un testament
où il professe son attachement à la pauvreté évangélique
et à la Règle.
À
sa mort, l'ordre des Franciscains compte de 3 000 à
5 000 frères.
Œuvres
Bien
qu'il se présente comme illettré, François a laissé
de nombreux écrits de genres variés. Certains d'entre
eux nous sont parvenus comme autographes, c’est-à-dire
les originaux écrits par François lui-même (BLéon, LLéon).
D'autres sont des copies incluses dans des collections,
telles que le prestigieux manuscrit 338 de la Bibliothèque
communale d'Assise. D'autres, enfin, sont tirés d'écrits
divers dans lesquels ils avaient été cités (par exemple
la Règle de sainte Claire).
Son
œuvre, qui comprend les Statuts de son ordre, des Sermons,
des Cantiques et des Lettres, a été publiée à Anvers,
1623, in-4.
Authenticité
des écrits
Les
études récentes ont permis de déterminer les écrits
que l'on peut attribuer à François, et à quel titre
on peut les lui attribuer.
Certains
textes ont été éliminés des éditions récentes du fait
de leur degré d'authenticité trop faible. Ainsi la célèbre
"Prière pour la paix", appelée aussi "Prière simple" ou
encore "Prière de saint François", ne fait partie d'aucune
collection manuscrite. La trace la plus ancienne de
ce texte ne remonte pas avant 1913. La prière fut imprimée
au dos d’une image pieuse représentant François d'Assise.
Ce n’est qu’à partir de 1936 qu’on l'attribua à saint
François. Son succès mondial est dû au sénateur américain
Tom Connally (en), qui en fit lecture en 1945 à la tribune
de la conférence de San Francisco qui verra naître l'ONU,
la ville de San Francisco ayant été placée dès sa création
par les Espagnols sous le patronage du saint. D’autres
prières, autrefois fameuses, ont récemment perdu du
crédit auprès des chercheurs, et ont disparu des éditions
critiques des écrits de François.
Deux
textes sont autographes (LLéon, LD-BLéon). Pour d'autres,
on a un témoignage attestant que François en est l’auteur
(CSol). Parfois, comme cela arrivait souvent au Moyen
Âge, François a dicté un texte à un secrétaire, plus
ou moins habile. Certains textes commencent en effet
par "Écrit comme…" (JP, TestS, BBe). Ceux-ci
sont qualifiés d’opera dictata. Certains textes (Adm)
semblent être des notes prises pendant des entretiens.
La règle (1Reg, 2Reg) est un écrit ayant évolué de 1208
à 1223, dans lequel François tient certes une grande
part; cependant, une étude précise montre que ce texte
est l'œuvre de la communauté franciscaine réunie en
chapitre.
La
classification de l'œuvre de François est toujours artificielle.
Les textes mélangent les genres littéraires, notamment
la Première Règle, à caractère législatif, qui contient
des modèles d'exhortation (type Lettres) et des prières.
La classification souvent admise est celle qui suit:
Législation
-
Joie Parfaite (JP)
-
Règle de 1221 ou Première Règle (1Reg)
-
Règle de 1223 ou Deuxième Règle (2Reg)
-
Testament (Test)
-
Règle pour les ermitages (RegErm)
-
Exhortation aux sœurs de Saint-Damien (ExhPD)
-
Testament de Sienne (TestS)
-
Fragment de la règle de sainte Claire (FVie et DVol)
Lettres
-
Lettre aux chefs des peuples (LChe)
-
Lettre à tout l'Ordre (LOrd)
-
Bénédiction à Frère Bernard (BBe)
-
Lettre à tous les fidèles (rédaction I) (1LFid)
-
Lettres à tous les fidèles (rédaction II) (2LFid)
-
Lettre aux clercs (LCle)
-
Lettre aux custodes (LCus)
-
Lettre à Frère Léon (LLéon)
-
Lettre à un ministre (LMin)
-
Lettre à saint Antoine (LAnt)
Prières
-
Oraison
-
Louanges pour toutes les heures (LH)
-
Notre Père paraphrasé (Pat)
-
Louange à Dieu (LD)
-
Cantique des créatures (CSol)
-
Bénédiction à frère Léon (BLéon)
-
Exhortation à la louange de Dieu (ExhLD)
-
Salutation des Vertus (SalV)
-
Prière de saint François passant devant une église
-
Salutation à la Vierge (SalM)
-
Antienne mariale (PsFant)
-
Prière de saint François devant le crucifix de saint
Damien (PCru)
-
Prière d’intercession
-
Psautier de saint François (PsF)
Les
abréviations sont celle de l'édition bilingue latin
français: François
d'Assise, Écrits, texte latin de l'édition K. Esser,
introduction, traduction par T. Desbonnet, T. Matura,
J-F. Godet, D. Vorreux, col. "Sources chrétiennes",
Paris, Cerf, 1981 (ISBN 978-2-204-07235-9).

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