Donativo
forum (ACSJPA 2015)
http://www.aucoeurduchemin.org/
> Donativo Jean-Pierre (Chemin Faisant) -
23 juillet
2015
A
l’heure où le microcosme jacquaire connaît quelques
soubresauts concernant l’hospitalité et le donativo,
je me permets d’exprimer plusieurs réflexions personnelles
:
1)
Le donativo est une libre participation financière,
en fonction des moyens et du bon vouloir de chacun,
et en appréciation juste et honnête du service rendu.
Bien entendu, il n’est aucunement synonyme de gratuité.
2)
Malgré les écueils et les déconvenues, le donativo
doit perdurer. C’est l’une des composantes essentielles
de ce qu’on appelle communément l’esprit du chemin
!
3)
Bien que beaucoup s’inscrivent résolument dans une
démarche religieuse, l’estampille chrétienne n’est
absolument pas nécessaire pour faire vivre le donativo.
4)
Opposer donativo et accueil commercial, en laissant
croire que d’un côté tout est blanc et de l’autre
tout est noir, n’a aucun fondement sérieux. Le fameux
esprit évoqué plus haut peut souffler partout, même
chez ceux qui vivent du chemin, d’ailleurs bien
modestement la plupart du temps.
5)
Compte tenu des taxes et impôts auxquels ils sont
assujettis, et des règles fiscales et administratives
qui diffèrent d’une situation à l’autre, je comprends
que certains trouvent à redire, estiment certaines
pratiques déloyales, en allant même parfois jusqu’à
demander des contrôles ou intenter des actions en
justice, à condition toutefois que leur réaction
soit légitime, fondée et dénuée d’arrière-pensées.
Je
terminerai mon intervention avec une question très
pratique afin de solliciter votre avis :
dans
le cadre d’une participation financière sous forme
de donativo (chez un particulier, dans un refuge
associatif ou municipal, dans un accueil religieux),
ces montants vous paraissent ils corrects (pour
ceux qui le peuvent vraiment encore une fois) ?
:
-
de 10 à 15 euros pour la nuitée avec ou sans petit-déjeuner,
-
de 20 à 25 euros avec le repas du soir en plus ?
Merci
pour vos avis et réactions. Bons chemins et bons
accueils à tous !
>
Halte-du-berger - 24 juillet 2015
Accueillant
moi-même, "donativo", j’estime que le
minimum est le coût estimé:
-
10 € pour la nuitée et le PDJ très très copieux.
-
15 € avec le repas du soir.
Sachant
que:
-
nous offrons un pot d’accueil (bière).
-
nous lavons-séchons le linge.
-
nous offrons l’apéritif.
-
nous reversons tout à l’Association.
>
Régis - 30 juillet 2015
Ce
débat ne concernera peut-être plus la France dans
un avenir proche, puisque c’est le principe même
du "donativo" qui est actuellement mis
en cause par la justice à l’accueil Emmaüs de Saint-Privat-d’Allier,
où les lits sont actuellement sous scellés.
>
Papy ClicClac - 30 juillet 2015
En
ce qui me concerne, m’arrêter dans un donativo n’est
pas un moyen de faire des économies, mais de rencontrer
des hébergeurs aux personnalités souvent intéressantes.
Je donne donc le même montant que dans la moyenne
des hébergements "commerciaux", même si
je sais que les charges sont plus faibles. Le surplus
compensera le don plus réduit d’autres pèlerins
au budget plus limité. Ne pas oublier non
plus qu’un complément de don peut être un coup de
main pour le ménage ou la cuisine... Comme lorsqu’on
est reçu chez des amis !
>
Jacques - 30 juillet 2015
Le
donativo pratiqué en Espagne a été importé en France
récemment. Les français ont recours à ce système
pour ne pas payer d’impôts ni de cotisations sociales.
C’est pas dans l’esprit du chemin, ni dans
l’esprit chrétien, et encore moins dans l’esprit
citoyen ! Les impôts, c’est pas en donativo.
>
jmlucienspda - 24 juillet 2015
Jean-Pierre,
ton analyse est correcte, mais cela suppose un monde
où l’on accepte qu’il nous reste un semblant d’humanité
et d’amour entre frères et soeurs... à l’opposé
de ce que le "profit - commerce à tout crin"
veut imposer. Ce que l’on doit défendre, c’est la
liberté de choix, et là ce n’est pas gagné, car
alors; dans les réactions (si je prends notre cas,
mais il n’est pas unique), les réactions ne sont
ni légitimes ni fondées, et sont uniquement guidées
par des arrière-pensées...Il parait même, d’après
certains hébergeurs, que les gendarmes ont trouvé
chez nous de la drogue, alors...!
>
Mirlou - 24 juillet 2015
J’ai
été récemment hospitalière dans un accueil jacquaire
pratiquant le donativo. A la fin de la semaine,
la somme récoltée correspondait à une participation
d’environ 12,50 euros / personne pour la nuitée
et le petit déjeuner. Donc, la somme que vous
proposez me semble tout à fait correcte.
Je
trouve que ce système est très bien, et qu’il faut
qu’il perdure. Amitiés à tous.
>
framboise - 24 juillet 2015
Je
rentre d’un chemin, celui du Norte et Primitivo;
j’ai laissé 10 E pour la nuit, 12 avec petit-dej,
16 avec le repas. Au-delà, j’irais plutôt
dans un petit hôtel avec une chambre pour 2.
>
beatrice - 24 juillet 2015
Comme
accueillante dans un gîte associatif, nous demandons
12 euros la nuit avec le petit déjeuner, et 20 euros
avec le repas. sachant qu’il m’est arrivé de moduler
selon les personnes accueillies (famille avec enfants
par exemple). Je pense que tes propositions
sont dans la bonne fourchette. comme pèlerin, 25
euros me semblerait beaucoup. (aïe, mon budget),
même avec le dîner, mais dans ces cas là, je cuisine
moi-même. (je reçois en couch-surfing, et
c’est gratuit .... y compris le dîner et le petit
dej.). amicalement.
>
gabrielle - 24 juillet 2015
J’approuve
tout ce vous avez dit, sauf que il y a donativo
chez les gens plutôt "chrétiens". Je suis
hospitalière sur la voie de Tours chaque année,
et récemment 3 pèlerins ont "laissé" 50
€ pour la demi-pension, 2 autres 20 € et 2 autres
encore 30 €; donc voyez que vous êtes dans la "
bonne fourchette" mais basse... Ceci dit, quand
la participation est libre, il faut donc que ça
ne soit pas imposé en minimum ? Et puis,
il y a ceux qui ne donnent rien, ça arrive... quand
ils sont partis, on ne peut pas s’empêcher de penser
qu’on "s’est fait avoir", mais c’est la
vie ! En juin, dans un monastère en Espagne,
avec seulement une soupe comme dîner, j’ai quand
même laissé 20 €, mais je ne suis pas sûre que les
autres qui étaient là aient laissé quelque chose...
>
jp - 24 juillet 2015
Afin
de ne pas confondre gratuité et donativo, je préfère
parler de "libre participation". Je pense
que ce terme est plus clair !
En
ce qui concerne le montant demandé, cela dépend
des conditions d’accueil, d’hébergement, de confort
et des possibilités financières de chaque pèlerin.
L’hébergement
n’a jamais été gratuit, même au Moyen Age ! Celui
qui ne pouvait payer proposait ses services pour
de petites tâches: aider à la récolte, couper du
bois... Ceux qui, en ce XXIe siècle, partent avec
l’idée de ne jamais rien payer, sous quelque prétexte
que ce soit, même religieux (l’accueil du Christ),
ne sont rien moins que des escrocs. Au cours de
mes multiples chemins, j’ai pu me rendre compte
que cette catégorie - généralement très exigeante
- avait souvent un confortable compte en banque
!
>
Hosvol - 24 juillet 2015
Je
pense qu’il est utile de distinguer les hébergements
donativo en France et en Espagne. Je ne parlerai
pas des premiers que je ne connais pas. Nous sommes,
avec mon épouse, hospitaleros voluntarios en Espagne
depuis 7 ans, et la moyenne des dons est de 7 €
(nuit pt dej et repas du soir), et cela vaut pour
la majorité des albergues, pour en avoir discuté
avec nos autres collègues.
Alors,
autant vous dire que si tous les cheminants étaient
aussi généreux que jean pierre, on serait les "rois
du pétrole" ! hélas je pense qu’on n’atteindra
jamais ces niveaux.
Il
nous est arrivé de faire les courses au supermercado,
moi poussant le chariot et allant dans les rayons,
et mon épouse la calculette à la main, et parfois
complétant de notre poche, mais je ne cherche pas
de médaille... simplement pour expliquer que notre
mission n’est pas toujours simple.
Je
suis d’accord avec JP, et le terme de "participation
libre"; en effet, il sous entend que l’on peut
donner ce que l’on veut, mais qu’il faut donner
!
>
chantalou83 - 24 juillet 2015
Je
connais le monastère dont vous parlez, Gabrielle,
car j’y ai séjourné également une nuit. Nous devions
être 7 ou 8. Mes voisins sont partis très
tôt sans rien mettre dans la boîte aux lettres prévue
pour recevoir le donativo. Pour ma part, je pense
que, de nos jours, le donativo ne devrait plus perdurer.
>
Pèlerine - 24 juillet 2015
Malheureusement,
il y a des personnes qui voient dans "la libre
participation" l’occasion de passer une nuit
"à l’oeil"; et ce ne sont pas les plus
démunis, croyez moi ! Donc, que chacun mette ce
qu’il veut dans une boîte, mais au moment de l’arrivée
au gîte, même si c’est peu, il met quelque chose,
c’est ce qui s’est passé à Murcianos; l’hospitalier
n’a pas vu ce que mettaient les pèlerins à leur
arrivée, mais la boîte était sur le bureau à l’entrée,
et on ne pouvait pas y échapper !
>
26 juillet 2015
Merci
pour toutes vos remarques et témoignages ! Une suggestion
... Et si les accueils en donativo présentaient
ce panneau bien visible à l’affichage :
"
Cet accueil fonctionne en donativo, c’est à dire
en libre participation financière. Pour déterminer
le montant de votre don, sachez que nos frais s’élèvent
environ à xxx euros pour la nuitée (ou xxx euros
pour la nuitée et le petit déjeuner), et (le cas
échéant) xxx euros pour le repas du soir. La main
d’oeuvre n’est pas prise en compte dans ce calcul,
car elle repose ici sur une notion de bénévolat
et de service désintéressé. Seules les diverses
charges, ainsi que les denrées et produits utilisés,
interviennent pour la détermination des frais occasionnés.
Si vous pouvez participer davantage, faites le:
cela permettra d’assurer un équilibre avec ceux
qui peuvent moins contribuer. Merci de votre
compréhension. "
Ne
trouvez-vous pas qu’afficher une telle information
aurait le double mérite de sensibiliser et responsabiliser,
en étant clair et en expliquant bien ce qu’est le
donativo ?
>
jerome - 26 juillet 2015
S'il
y a des prix indiqués, ce n’est pas un donativo.
Un gîte en "vrai" donativo doit assumer
le fait que, peut-être, certains ne donneront rien
ou presque rien. C’est un choix. Sinon, on affiche
des prix clairs. Le donativo n’a plus sa raison
d’être. Il permet surtout aux radins et profiteurs
d’essayer de faire le chemin à bon compte. Faire
le chemin, cela a un coût, et si on n’en a pas les
moyens, on reste chez soi. D’autant plus qu’il n’y
a aucune obligation de faire le chemin de Compostelle.
>
Jean-Pierre (Chemin Faisant) - 27 juillet 2015
Bonjour
Jerome. Dans ma suggestion, il ne s’agit aucunement
d’un prix fixé, mais simplement d’une information
concernant la réalité des frais engagés. Les
gens restent libres de donner ce qu’ils peuvent
et ce qu’ils veulent, mais en toute connaissance
de cause...
>
Jean Pierre en Lauragais - 28 juillet 2015
"Donne
ce que tu peux ... Prend ce que tu veux". Inscrit
sur la caisse à offrande de l’hospital de peregrinos
San Juan Bautista à Grañon; cette formule est pour
moi la quintessence du "donativo".
Par
ailleurs, à l’expérience (10 mois sur 10 ans) d’hospitalier
bénévole en Espagne, j’ai pu me rendre compte que
la générosité des pèlerins était essentiellement
liée à la qualité de l’accueil et à la disponibilité
et au professionnalisme de l’hospitalier, bien au-delà
du confort et de la quantité des prestations.
J’ai
pu également noter qu’aucune des auberges (où j’ai
œuvré) fonctionnant sur ce principe n’était en déficit.
Je
n’ai malheureusement pas pensé calculer alors le
don moyen/pèlerin/jour/météo/longueur de l’étape/état
physique/ ...
Toute
ma sympathie va vers ces très nombreux hospitalier(e)s
qui prennent soin du pèlerin, en y consacrant bénévolement
une partie de leurs loisirs. Un grand merci à eux
! Le Chemin en a besoin.
>
Jean-Pierre (Chemin Faisant) - 26 juillet 2015
Désolé
! J’ai oublié de signer mon précédent message concernant
la suggestion de panneau ...
>
Hosvol - 29 juillet 2015
Grañon,
c’est un peu le" bateau amiral" de l’asociación
de Hospis voluntarios; il ne peut en tout cas représenter
l’ensemble des structures en donativo, qui ont beaucoup
plus de mal au jour le jour, comme je l’expliquais
plus haut. A propos de cette belle maxime "donne
ce que tu peux et prend ce que tu veux", c’est
très beau dans l’esprit, mais il y en a un, en 2012,
peu avant notre passage, qui n’avait rien laissé
et qui avait tout pris...! alors, faire de l’angélisme,
c’est bien beau, mais on en voit aussi parfois les
limites.
>
Jean-Pierre (Chemin Faisant) - 29 juillet 2015
J’ai
prêté attention à tous vos messages. Ils témoignent
de réalités locales, dénoncent certaines pratiques
et exagérations, portent même des jugements de valeur. Mais ne serait-il pas temps de réagir en tâchant
d’être positif et efficace, en imaginant des esquisses
de solution ? Mon propos était juste de suggérer,
au delà de tout angélisme et défaitisme. Il s’agit
d’informer et de sensibiliser, en indiquant ostensiblement
le montant moyen des frais occasionnés, car ces
frais varient en fonction des particularités de
la structure: association, paroisse, communauté,
famille, privé ou que sais-je encore...
Il
n’est aucunement question de remettre en cause le
principe de la libre participation, ni celui du
fait que certains pourront plus et d’autres moins
! Le donativo doit être préservé, car il est l’un
des piliers majeur de ce que l’on appelle l’Esprit
du Chemin. Fournir une telle information au pèlerin
ne peut pas faire de mal ! A participer librement
à des frais, en fonction de ses moyens et de son
bon vouloir, autant savoir à combien ces frais s’élèvent,
non ?
>
jacques - 31 juillet 2015
Pour
ceux qui sont habitués à mes réactions sur ce forum, je ne puis laisser passer l’intervention d’un
autre Jacques, celui du 30 juillet. Inlassable défenseur
du donativo ou libre participation (je préfère),
hospitalier bénévole pendant près de 15 ans, voir
écrit que des français pratiquent le donativo pour
échapper à l’impôt m’est intolérable. C’est une
insulte à tous ceux qui donnent de leur temps pour
préserver cet "esprit du chemin".
Bravo
pour la quasi totalité des autres réponses.
Pour
ma part, à chaque arrivée d’un pèlerin, j’expliquais
le sens de la libre participation. La chaleur de
l’accueil, l’écoute, la qualité du repas, feront
le reste, et globalement la moyenne des dons a toujours
été correcte (entre 16 et 19 euros sur l’ensemble
de l’année pour la nuitée, petit déj et repas du
soir). Certes on a eu quelques désillusions certains
matins en relevant la caisse. C’était une mauvaise
réaction, je l’avoue.
Prions
pour que ce type d’accueil perdure, n’en déplaise
à certains, comme ces infâmes personnages qui ont
intenté un procès à l’accueil de St Privat en particulier,
et à la libre participation en général. Si ces gens
là gagnent, c’est une des valeurs fondamentales
du pèlerinage qui va disparaître.
>
beatrice - 31 juillet 2015
"Faire
le chemin, cela a un coût, et si on n’en a pas les
moyens, on reste chez soi. D’autant plus qu’il n’y
a aucune obligation de faire le chemin de Compostelle.
(Jérome)".
N’étant pas de celles qui passent
sans payer .... je me demande tout de même, en lisant
ce genre de phrase, sur quel forum on est ! Je
désire juste attirer l’attention sur ce genre de
dérive: pas de bras, pas de chocolat ! démerdez
vous ! chacun pour soi.: à lire tout ce que je lis,
on y arrive à grands pas.
A
force de ne vouloir voir, comme dit plus haut, que
des radins et des escrocs, vous allez passer à coté
de bien de personnes qui ne sont ni radines ni escrocs,
qui partent de tout leur cœur "sans être obligés
de faire Compostelle", c’est sûr, mais qui
ont de très petits moyens, et dont vous ignorez
où ils ont dormi la veille et où ils dormiront ce
soir. Compassion, charité chrétienne (pas que d’ailleurs)
.? ... vous m’attristez ! Perso, chez moi, je reçois
gratuitement, je ne me pose aucune autre question.
>
ddplaneur - 31 juillet 2015
Je
trouve normal que l’on participe et que l’on donne
ce qu’on veut. C’est vrai que le chemin a
un coût financier pour le pèlerin. Il faut essayer,
selon chacun, de trouver d’autre solution pour dormir.
Pour ma part, j’ai dormi par deux fois seul dehors
sur un banc (pas facile: peur, solitude, etc). Ensuite,
je suis reparti avec une tente; je demander la permission
de la monter dans le jardin de particuliers (très
peu de refus). Et pour ceux qui n’ont pas les moyens,
c’est à mon avis la meilleure solution, on économise
10 € chaque jour. Mais se retrouver dans des
gîtes reste aussi une très bonne expérience.
>
Jo - 31 juillet 2015
Et
bien, moi, je suis gênée lorsque j’arrive dans des
gîtes "donativo". Je n’aime pas profiter
des gens, et quoi que je laisse, je me demande toujours
si j’en ai laissé assez....C’est comme dans le commerce,
j’ai horreur des négociations, des marchands de
tapis. Pour moi, le prix c’est le prix, et on n’a
rien à dire. Si ça ne nous convient pas, on change
de......crémerie
>
jacques - 31 juillet 2015
A
Jerome et Béatrice. Je voudrais modestement atténuer
les propos des deux (ce sujet du donativo a toujours
suscité des polémiques...)
De
mes 15 ans de bénévole dans des accueils chrétiens,
je n’ai vu que très peu de personnes si pauvres
qu'elles ne peuvent pas donner un petit quelque
chose (ce fut parfois du travail du genre ménage
ou préparation du repas). Ceux là sont les bienvenus
dans nos accueils, et c’est là que la charité chrétienne
prend tout son sens.
Par
contre, je ne suis pas d’accord du tout avec les
(rares il est vrai...) personnes, souvent des jeunes,
notamment allemands, qui, en arrivant à l’accueil,
me disaient de suite qu’il ne donneraient rien.
Habillés dernier cri avec un équipement luxueux,
ces jeunes, victimes, d’une part d’un livre paru
en Allemagne "faire le chemin sans argent",
et d’autre part d’une émission télévisée "aller
à Jérusalem avec un euro par jour", voulaient
faire le chemin comme un challenge ! Alors
là, non, non et non.
En
résumé, puisse la participation libre continuer,
car il y a en fait assez peu de "profiteurs";
c’est le "risque" que l’on a, et il faut
l’accepter. Peut être que leur pèlerinage changera
leur façon de faire, à ces "profiteurs"
? Qui ne peut pas changer...
>
beatrice - 31 juillet 2015
Je
donne toujours dans les donativo ce que je paierais
en gîte; et lorsque je ne peux aller en gîte (donativo
ou pas) (années fastes et années pas fastes, ça
peut changer), je bivouaque. Comme le dit Jacques,
il y a en fait assez peu de profiteurs. Moi, je
ne sais pas qui je préfère rencontrer: un petit
resquilleur (je ne parle pas des "radins et
des escrocs", avec qui la relation sera limitée),
ou des gens qui te regardent de haut parce que tu
ne fais "que" 15 km/jour, qui prennent
en clandé des taxis pour aller se ravitailler en
ville (vu) sans demander si quelqu’un a besoin de
quelque chose, qui font cuire leurs nouilles (ou
autre chose) à part, et vont les manger bien à part
aussi (vécu aussi).... franchement, question mentalité
sur le Chemin, mieux vaut oublier ces personnes
et ces aléas, et se concentrer sur autre chose.
Pour
avoir été reçue dans pas mal de gîtes, pour avoir
été accueillante aussi, finalement .... la déception
ne vient pas toujours des "partis sans rien
payer" des donativo.
Et
oui, donativo, c’est un choix .... on veut être
généreux... ? bien, mais finalement, ne pas accepter
de n’être pas payé, c’est ne pas assumer.
Je
ne suis pas sur le chemin, dommage ! je reçois en
couch-surfing des gens, gratuitement, sur le chemin
de leurs randos dans mon coin, de leur passage dans
ma région. La gratuité totale s’impose, seule compte
la relation nouée, les échanges.
>
Jean Pierre en Lauragais - 31 juillet 2015
J’ai
parcouru un bout de chemin en compagnie d’un jeune
maillorquais. Arrivés au gîte d’Estella (donativo),
n’ayant plus d’argent (je ne l’ai su qu’au moment
de partir le lendemain matin), il a demandé à l’hospitalier
(qui l’a accepté) de lui accorder gracieusement
le gîte et le couvert quelques jours, en échange
de menus services: ménage, vaisselle ... C’est une
autre forme de donation, qui vaut mieux que ne rien
donner du tout.
Pour
répondre à "Hosvol", quand j’indique qu’aucune
des auberges (où j’ai œuvré) fonctionnant "en
donativo" n’était en déficit, il ne s’agissait
pas que de Grañon, mais de toutes. Ce que confirme
un peu plus loin "Jacques" en 15 ans d’hospitalité
bénévole.
D’accord
avec Béatrice sur l’excès de constats négatifs de
certains. Ceci étant, la communauté en marche sur
le chemin n’est guère différente de celle que l’on
côtoie dans la vie de tous les jours; il appartient
néanmoins à l’hospitalier(e) d’occulter ses "agacements",
et recevoir tout le monde avec chaleur et fraternité,
ce peut être usant pour lui(elle). En Espagne, la
federación regroupant les hospitaliers bénévoles
limite leur prestation à deux semaines, évitant
ainsi la saturation de ceux d’entre eux dont l’esprit
d’abnégation est limité.
>
Halte-du-berger - 1er août 2015
De
retour du chemin, je reprends le fil, et suis "outré"
que l’on puisse penser qu’un accueillant puisse
pratiquer le donativo pour ne pas payer d’impôts. L’an passé, nous avons accueilli 21 personnes
de cette façon, et la totalité des dons reçus a
été reversée à notre Association "Pèlerins
de Saint-Jacques de Compostelle Paris-Vézelay",
pour lui permettre de continuer à maintenir le chemin
et entretenir le balisage. Aucun bénéfice, que des
coûts ! Alors, SVP, revoyez vos jugements sur les
impôts.
>
martine - 1er août 2015
Nous
avons été hospitaliers en Juillet, sur le chemin
chez les soeurs dans un Donativo. Cette expérience
m’a fait réfléchir à l’accueil qu’attendaient les
pèlerins après une longue journée de marche sous
un soleil de plomb. Nous avons essaye de nous mettre
à leur service. Bien sûr, nous en avons rencontré
qui "abusaient", mais dans l’ensemble,
la gentillesse était au R.V. et la participation
à la vaisselle quasi spontanée. La plupart ont été
généreux et nous ont remercié de notre écoute. Nous
referons cet accueil en donativo, en espérant que
ce type d’accueil soit compris de tous, et qu’il
ne soit pas toujours nécessaire d’expliquer que
nous sommes bénévoles, et que l’argent récolté est
destiné aux sœurs carmélites et à l’achat des courses
pour le repas du soir et le petit déjeuner.
>
jerome - 2 août 2015
Vous
pourriez préciser où, s’il vous plaît ? Merci.
>
Hosvol - 2 août 2015
En
2014, lors de notre rassemblement annuel des Hospis
voluntarios (187 membres) à Valencia, nous avons
évoqué ce sujet, bien qu’il soit un peu tabou dans
notre confrérie, et je persiste et je signe, la
quasi totalité ont admis que nos structures avaient
et auraient de plus en plus de difficultés à fonctionner.
Alors, affirmer que tout va bien dans ce petit monde
est une hérésie. Pratiquement aucune de ces structures
(petites albergues municipales, religieuses, paroissiales,
etc...) n’est subventionnée, d’ailleurs avec quel
argent en Espagne..? Alors, les" bisounours"
qui pensent encore que tout est pour le mieux, soyez
un peu plus prudents dans vos affirmations ! la réalité
est malheureusement tout autre.
>
jacques - 3 août 2015
Dans
tes remarques, il y a "à boire et à manger"
comme on dit parfois .Je m’explique. Il est
vrai qu’il faut différencier le problème des accueils
en donativo en France et en Espagne. En France,
et ce sujet est souvent revenu sur le tapis lors
de nos réunions annuelles des accueils chrétiens,
globalement la situation est convenable.
Si
le local est propre, même si l’équipement est simple,
si le pèlerin est reçu avec amour, de l’écoute,
un repas correct et "goûteux", j'insiste
pour ce dernier point, les dons sont en moyenne,
à la fin de l’année, corrects, et permettent à la
majorité des accueils de faire face et de boucler
le "budget", comme on dit.
Je
vais peut-être heurter certains, mais cette situation
est celle ci parce que, en France, nous n’avons
pratiquement pas de pèlerins espagnols, qui ont
la fâcheuse habitude de confondre "donativo"
et "gratos"...
Pour
avoir été en dépannage 15 jours à Burgos chez notre
amie de l’accueil "Emmaüs", nous l’avons
vite compris, en constatant que suivant le pourcentage
de pèlerins espagnols, la caisse, le matin, était
elle aussi proportionnelle.
Nous
connaissons bien le Père Ignacio (autrefois à Grañon
et maintenant à Logroño), et effectivement, la
situation dans ces accueils est bien différente
des autres accueils paroissiaux espagnols.
Pour
avoir été 3 ans responsable de l’accueil paroissial
de Saint Jean Pied de Port, on peut aussi confirmer
cette tendance. Les soirs où il y avait beaucoup
d’espagnols, la caisse du matin était bien maigre.
Alors
oui, Hosvol, tout n’est pas rose en Espagne, et
d’ailleurs certains gîtes paroissiaux, notamment
en Galice, demandent de plus en plus un minimum.
Et là où il n’y a pas de repas, c’est la cata pour
les dons.
>
4 août 2015
Quand
il y a "à boire et à manger", ça va, on
n’a pas faim...... d’ailleurs, je ne vois pas où
est le probléme dans mon analyse, d’autant plus
qu’elle colle avec la tienne. L’accueil Kaserna
à St J.P. de Port dont tu parles est précisément
un exemple des difficultés dont je parle, puisque
désormais JCN a établi un minimum pour le donativo
pour que Kaserna puisse continuer à vivre.
>
jacques - 4 août 2015
C’est
vrai que l’on est d’accord sur les grandes lignes
de cette analyse. Si je suis si impliqué dans
la poursuite de cette participation libre dans les
accueils pèlerins, c’est comme la plupart des intervenants,
je crois profondément que c’est un élément essentiel
pour garder un "sens" à ce type de pèlerinage.
C’est
aussi vrai que JCN à Kaserna a des soucis pour joindre
les deux bouts. Dieu sait s’il est dévoué, mais
c’est dommage d’en arriver à demander un minimum
dans un accueil en donativo...
Le
problème en Espagne me parait autrement plus préoccupant,
hélas.
Merci
à tous les bénévoles qui donnent de leur temps,
de leur énergie, et de leur amour des autres, pour
que perdurent le plus longtemps possible les accueils
en donativo.
>
Jean-Pierre (Chemin Faisant) - 4 août 2015
Désolé
d’y revenir, au risque de passer pour un radoteur,
mais si dans un accueil donativo, quel qu’il soit,
le pèlerin est renseigné précisément, d’une manière
ou d’une autre, sur le montant réel des frais engagés
pour lui fournir un service (nuitée, petit déjeuner
ou repas), le montant des libres participations
s’en trouvera accru, j’en suis persuadé ... Et l’essentiel
aura été préservé, à savoir la possibilité pour
les uns de donner plus, pour les autres de donner
moins, et pour la plupart de donner au plus juste
! N’est-ce pas cela, l’esprit du donativo ?
>
5 août 2015
Jean
Pierre, tu as tout à fait raison. Ayant été
responsable 13 ans (10 ans à Lectoure et 3 ans à
Kaserna à Saint Jean Pied de Port), nous avions
fait passer le message pour procéder de la manière
suivante:
A
l’arrivée du pèlerin, si une question était posée,
on répondait brièvement que le prix n’est pas un
problème, et que l’on expliquera cela après le repas.
A
la fin du repas, avant la vaisselle en commun, il
était expliqué le sens profond du donativo, afin
que tout le monde se sente à l’aise. Nous précisions
bien que ceux qui pouvaient donner plus permettaient
d’accueillir les plus démunis.
Comme
je l’ai déjà dit, un accueil chaleureux, un bon
repas, de l’écoute aux soucis de chacun, et je vous
confirme que la moyenne des dons était tout à fait
correcte, quels que soient les bénévoles (qui se
relayaient tous les 15 jours) présents tout au long
de la période d’ouverture.
Pourvu
que cela dure... voir le procès qui est fait à ce
magnifique accueil de St Privat d’Allier, et par
voie de conséquence à ce qui peut devenir une jurisprudence
en la matière pour les accueils en donativo en France.
>
Régis - 7 août 2015
Je
crains que le fait d’indiquer un prix de revient
ne soit assimilé à l’affichage d’un "tarif
recommandé", et renforce encore l’idée que
l’accueil en donativo camoufle une prestation hôtelière.
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