Donativo -
esprit du chemin
(forum ACSJPA 2016)
et
St Privat d'Allier
http://www.aucoeurduchemin.org/
>
Louis Mollaret - 13/01/2016
La revue SaintJacquesInfo propose l’article suivant :
"Donativo", mot fétiche du
pèlerinage contemporain.
voir
Donativo
(Mollaret-SaintJacquesInfo)
Merci de vos avis sur les questions suivantes :
-
Est-il souhaitable que tout un chacun puisse faire le pèlerinage à Compostelle quelles que soient ses ressources ?
-
Si oui : les initiatives individuelles sont-elles suffisantes ?
- Si elles ne suffisent pas
: les associations jacquaires doivent-elles s’organiser pour satisfaire cet objectif ? Louis
Mollaret
>
René65 - 14/01/2016
J’ai "fait" le camino del Norte en 2013, 2014, 2015, et à chaque fois, je me suis arrêté à l’albergue de San Vicente de la Barquera.
Les hospitaleros (une famille) parlent le français (ils ont vécu en France 16 ans). Les 2 premières fois, le repas était donativo, et s'
il était simple, il était copieux. Mais en 2015, pas de repas commun. Je m’en ouvrais au padre qui m’a dit : " Le lit est à 10
€, mais le repas était donativo, et malgré une vingtaine de pèlerins, je ne retrouvais dans la boîte que 2
€ ".... Donc ils ont arrêté le repas.
>
Théo - 14/01/2016
Juste une précision : la majorité des associations jacquaires françaises ont banni le terme ambigu "Donativo", pour le remplacer par "Libre participation aux frais", ou une expression identique..
>
Halte-du-berger - 15/01/2016
Penser avant tout à ce qu’est un don.
Penser le terme "charité" dans le sens du cœur. Donner à l’autre, c’est recevoir. Je crois que c’est ça, être pèlerin. Le reste, c’est de l’économie, de la gestion. Une seule fois, il n’y a rien eu dans la boîte, une seule fois en quatre ans, mais nombreux sont celles et ceux qui écrivent, ou reviennent, avec leurs enfants cette fois.
>
Dominique 987 - 16/01/2016
J’ai entendu parfois de la bouche de quelques pèlerins: je vais dans telle auberge; c’est gratuit !
Quand je leur rétorquais que donativo n’est
en aucun cas synonyme de gratuit, ils étaient, soit étonnés, soit gênés.
Une des missions des hospitaliers, et également des pèlerins, est peut-être d’expliquer inlassablement la démarche qu’est le donativo.
Ceci dit, je ne crois pas que les profiteurs soient plus nombreux proportionellement;
il y en a toujours eu, et il y en aura toujours.
> hospis
-
16/01/2016
Hospitalero depuis plusieurs années, je me permet de vous livrer une ou deux réflexions.
Dans nos albergues, nous recevons le meilleur et le pire; dans les pèlerins, le meilleur, avec des personnes qui viennent par choix, pour l’ambiance, le climat, etc, et qui participent en général correctement; puis les autres, parce qu’ils savent que cela ne va pas leur coûter grand-chose, voire rien, et qui parfois vous le font comprendre clairement.
Depuis le temps, j’ai donc renoncé à vouloir changer le Monde, à vouloir faire de la pédagogie, à vouloir expliquer inlassablement, on se lasse.....
J’ai cependant adopté une petite posture: à savoir qu’avant le repas du soir et après les présentations, je demande aux pèlerins d’applaudir les pèlerins de la veille, qui par leur participation ont permis que nous ayons à manger ce soir; croyez moi, alors, certaines têtes se baissent et manquent de conviction dans leurs applaudissements !
>
Edith et Serge
- 16/01/2016
Nous ne venons plus participer aux discussions sur ce forum pour des raisons personnelles.
Nous faisons donc une entorse à notre règle pour le "Donativo" !
Nous nous permettons de remettre en mémoire le message posté ici même le 18 février 2014 …
http://www.aucoeurduchemin.org/spip/spip.php?page=forum&id_
forum=37761&recherche=donativo#forum37761
Certes un peu long à parcourir, mais nous attirions déjà l’attention de tous les Pèlerins sur ce thème décrié par les tenants d’une ligne commerciale dure. Ligne qui vient de gagner son combat, tout au moins sur la voie TOURISTIQUE du Puy en Velay.En effet, l’accueil Chrétien en libre participation tenu par Marie et Jean-Marc LUCIEN vient de disparaître, vaincu par K.O., par les hébergements commerciaux !
Un jugement doit bientôt être rendu sur ce thème.
Il y a fort à parier - et à craindre - que cela rejaillisse sur les autres hospitalités de ce type dans
notre pays !
Et c’est regrettable pour l’esprit d’un Chemin de Pèlerinage.
Edith et Serge
>
chantalou83
- 16/01/2016
Pour confirmer Dominique 987,
j’ai lu dans un forum sur le net que la plupart des auberges sur le Norte étaient gratuites !
>
Didier
- 16/01/2016
Justement,
en ce moment, il y a un procès à l'encontre de Jean Marc Lucien à St Privat d Allier, pour son auberge donativo.
Je ne connais pas vraiment l'histoire; en savez vous un peu plus ?
Il demande des soutiens, apparemment.
>
jacques
- 16/01/2016
Depuis prés de 10 ans, les Lucien recevaient les pèlerins dans la maison familiale qu’ils avaient achetée à leur retraite précoce, notamment de Marie (retraitée de l’armée).
Comme de nombreux accueils sur la voie du Puy, ils ont décidé d’ouvrir leur maison pour le repas du soir partagé en famille, la nuitée,
et le petit déj. Le Donativo fut la règle absolue, et très vite, la chaleur, la bonté de leur accueil, fut relayée par nombre de pèlerins.
Cela engendra la colère de l’hôtelier d'en face (à 20 m),
qui voyait les pèlerins défiler en face, et repartir le matin avec des éclats de joie.
Un autre commerçant se mit ensuite de la partie, et tous les deux firent répandre fausses nouvelles de tous ordres pour nuire aux Lucien.
Suite de plaintes, insultes, ragots, rien ne leur fut épargné, jusqu’à cette plainte de 2015, pour concurrence déloyale, et plusieurs autres motifs, qui après instruction du procureur (ou juge) du Puy, sont tombés à l’eau, sauf ...
le Donativo, dont le procés aura lieu en Mai, je crois.
Bien connus de tous les accueils chrétiens de la voie du Puy, créateurs avec d’autres fidèles de WEB-COMPOSTELLA, les Lucien (la
pétition de près de 2500 personnes en atteste) ont toujours pratiqué le Donativo sans rien demander aux pèlerins.
Les plus démunis étaient les bienvenus.
Ce procés est important, car c’est tout l’esprit du Chemin, la solidarité, le donativo pour les autres accueils, qui sont visés.
C’est écoeurant. D’ailleurs, les Lucien ont vendu leur maison, défaits moralement par tant d’acharnement.
Pour avoir été responsable (10 ans au presbytère de Lectoure, et 3 ans à
l’accueil paroissial de Saint Jean Pied de Port),
je peux témoigner que ces accueils en Donativo sont indispensables pour les plus démunis.
>
chantalou83
- 16/01/2016
J’ai commencé à cheminer en 2006 sur la voie du Puy.
Il semble que, depuis, ce chemin est devenu un commerce, au détriment des donativos.
C’est bien dommage, et ce n’est sans doute pas ce que souhaite notre saint Jacques.
Je connais bien des pèlerins qui ne partent pas du Puy,
mais de Saint Jean Pied de Port, à cause du tarif prohibitif en France......
>
Régis
- 17/01/2016
Je vous signale qu’une "cagnotte" a été mise en ligne
pour aider Jean-Marc et Marie Lucien à payer leurs frais de défense, dans l’affaire du Donativo, que tout le monde maintenant connaît bien. https://www.leetchi.com/c/cagnotte-de-lucien-jean-marc
Oui, Chantalou83.
Je suis de ceux-là. Pour la 1ère fois en France, en 2015, je me suis lancé sur le
chemin de Régordane, où j’ai marché 6 jours.
J’ai dépensé en 6 jours ce que j’avais prévu pour la totalité. J’ai arrêté à Villefort.
Et cette année, je repars en Espagne. René65
>
Didier - 17/01/2016
Merci pour ces explications,
Jacques. Pour mon Chemin du Puy, j'étais passé devant.
Dans une émission TV, il semblait que Lucien, intentionnellement, avait idétourné le chemin, alors qu il se trouve à l'entrée du village, si je ne me trompe pas.
>
jerome - 17/01/2016
@
Theo..Dans bon nombre d’hébergements associatifs,
la "Libre participation aux frais" n’a
en réalité absolument rien de libre.
@
jacques. Il y a belle lurette que l’accueil paroissial
de SJPP n’est plus en donativo.
@
tous. Ne vous en déplaise, le donativo, c’est du
"black" sans aucun contrôle, et c’est
ça le fond du problème.
>
jacques - 17/01/2016
A
jérome. Les 3 ans où nous avons été les responsables,
je peux t’assurer que le donativo a été la règle
à l’accueil paroissial de SJPP, et ce sans aucune
contrainte, même si quelquefois il a fallu l’expliquer
aux étrangers, notamment aux Coréens du Sud. Ces
pèlerins n’avaient aucune idée de cette formule,
et nous suppliaient de leur expliquer la chose.
Comme à Lectoure, un coffre (sorte de boite avec
un trou) était placé sur une table.
Je
sais que, malheureusement, il y a eu du changement...
avec les nouveaux responsables, à partir de 2013.
Quand
il s’agit d’un accueil privé, je reconnais qu’un
débat pourrait s’instaurer, même si un jugement
au tribunal de Rodez avait déjà tranché (il y a
7 ou 8 ans) qu’il n’y avait pas concurrence déloyale.
D’ailleurs,
il y a des régles pour ces accueils, dont les 2
plus importantes :
-
ne pas dépasser une certaine somme avec les dons
récoltés.
-
payer la taxe de séjour correspondant aux nombre
de pèlerins accueillis.
Dire
que cette formule est juteuse est erroné, si l’on
veut bien tout compter: eau - électricité - chauffage
éventuel - nourriture bien sû r- lavage du linge
- enfin tout ce qui concerne la vie de tout les
jours.
Au
cours de nos réunions des accueils chrétiens (auxquels
participaient la chaîne espagnole des accueils paroissiaux,
sous la houlette du Père Ignacio de Grañon (qui
à Grañon laissait son coffre ouvert, avec la mention
"Donne si tu peux, prends si tu as besoin"
!, oui oui, c’est vrai), le sujet est venu souvent
sur la table. Des accueils avaient une moyenne des
dons suffisante pour couvrir les frais, d’autres
non. En Espagne, c’est chez certains une catastrophe
(surtout ceux où il n’y a pas de repas), ce qui
a amené certains à demander un minimum.
C’est,
je crois, ce qui s’est passé à SJPP.
>
Gilles - 17 janvier 2016
Certains
ici sont friands de polémiques. Il faut voir
qu’il ne peut être question de "black"
là où il n’y a pas de commerce. Gilles
>
Régis - 17/01/2016
@
Jérome. Non, le donativo ce n’est pas du black.
C’est accueillir chez soi des amis. C’est la seule
motivation de Jean-Marc et de Marie Lucien, c’est
bien sûr aussi celle du curé de Lectoure et de tant
d’autres en France, en Espagne ou au Portugal.
En
ce qui concerne les hébergements associatifs en
donativo, jamais on ne m’a imposé, ni même suggéré,
le moindre tarif....
>
jacques - 18/01/2016
...
Nous défendrons toujours le Donativo pratiqué dans
les accueils, cela fait parte intégrante de l’esprit
du pèlerinage. Nous avons été parfois stupéfaits
(à l’occasion en trouvant des chèques dans la caisse)
de la générosité de certains pèlerins, surtout les
soirs ou il y avait manifestement des pèlerins paraissant
fort démunis.
Maintenant,
comme le dit Jérome, juridiquement, le problème
peux être débattu. La jurisprudence du tribunal
de Rodez a déjà répondu que ce n’était pas du black
si l’on respecte le minimum des contraintes que
j’ai évoquées, et qui sont déjà prévues dans la
loi.
>
Jean-Pierre (Chemin Faisant) - 18/01/2016
@Jacques.
Tu as évoqué "des contraintes qui sont
déjà prévues dans la loi", et " la jurisprudence
du tribunal de Rodez ". Quelles sont véritablement
les limites à ne pas dépasser ?
A
ce sujet, existe-t-il des textes précis, consultables
sur internet. Il est en effet important de s’y référer,
pour se construire une opinion sérieuse et objective,
car soutiens et avis divers (comme ils s’expriment
notamment et fort légitimement sur ce forum) doivent
aussi s’appuyer sur des réalités.
Il
convient en particulier de prendre en compte la
diversité des situations, à la fois concernant les
différents types d’hébergement pratiquant la "libre
participation financière", et les différentes
personnes concernées, à savoir les responsables
de ces structures, eux-mêmes, et les hospitaliers
bénévoles qui les aident occasionnellement ou à
longueur d’ouverture !
Quant
aux procès qui, ici ou là, ont eu, ou auront lieu,
il convient d’être extrêmement précis sur l’objet
de la procédure et la réalité de la chose jugée
! Savoir exactement de quoi il s’agit en quelque
sorte !
Le
coeur ne suffit pas en la matière, raison doit aussi
être gardée ! Comme dans toutes les situations où
le pognon pointe le bout du nez.
>
didier - 18/01/2016
A
Jacques. Je crois que tu te trompes à mon sujet.
C'était juste une question pour infos; moi aussi,
je défends le donativo.
>
jacques - 19/01/2016
Quelques
compléments d’infos.
@
Didier. Lors de l’émission télé, c’était le témoignage
d’un commerçant de Montbonnet, qui accusait les
Luciens d’avoir DÉTOURNÉ le chemin. En fait, après
des recherches, les Lucien (avec d’autres ) avaient
proposé une variante par Bains, passage historique
reconnu. Cette variante (comme il y en a à de multiples
endroits) rejoint la voie principale du GR-65 à
l’entrée de St Privat, et cela ne changeait en rien
la situation des accueils locaux, sauf pour Montbonnet...
@
Jean Pierre. Le jugement du tribunal de Rodez
(27/11/2009) avait débouté la plainte du logeur
de St Privat, concernant la taxe de séjour et l’accueil
en donativo, jugé normal pour ce pèlerinage spirituel.
Ils se sont appuyés sur le code des collectivités
territoriales, article L 23333-26 et suivant, plus
article R2333-43 et suivants. Le problème est qu’il
s’agit d’un jugement de tribunal d’instance, et
qu’il peut être remis en cause.
Un
autre jugement de la cour d’appel de Poitiers, en
2004, et là avec jurisprudence, avait défini les
contours de l’accueil en famille, et déjà confirmait
ce qu’est l’accueil en famille de personnes, sans
tarification. Le problème est le montant du chiffre
d’affaires qui en résulte. Cette reglementation
est celle qui s’applique aussi, par ex, aux personnes
qui vendent sur les brocantes.
Le
montant n’est pas clair, et a diminué suivant les
régions. Il serait de 6000 euro maintenant, mais
il est nécessaire de prendre contact avec la caisse
des impôts de chaque département.
Donc,
conclusion, c’est un peu le flou.
Toujours
est il que le donativo est ACTUELLEMENT dans le
cadre de la loi, mais jusqu’à quand ?
Cette
guéguerre est lamentable, quand on sait la part
du nombre de pèlerins reçus par ces accueils.
Comment
feront ceux, jeunes et moins jeunes, qui sont démunis
?
Heureusement
qu’il y a quelques associations jacquaires, comme
celle de St Jean Pied de Port (Pyrénées Atlantiques),
ou Rhône-Alpes, et quelques autres, qui font des
prix de couchage trés bas.
>
AACSJPA - 19/01/2016
Jacques,
l’Association des Amis du Chemin de St Jacques PA,
à St Jean P.de Port, ne fait pas d’hébergement,
uniquement de l’information et de l’aide aux pèlerins;
à l’accueil de St Jean, ... ON NE GERE PLUS l’hébergement Municipal du 55 rue de la Citadelle !
>
Jean-Pierre (Chemin Faisant) - 20 janvier 2016
Désolé,
mais une fois de plus, j’aimerais insister sur ce
point : ne mélangeons pas tout ! Le concept "donativo"
devient fourre-tout ! Il convient absolument de
savoir exactement de quoi l’on parle !
Pour
illustrer mon propos, je n’évoquerai que mes expériences
personnelles, c’est à dire des situations que j’ai
réellement vécues :
-
Grañon, sur le Camino Francés : le Donativo poussé
à son extrême ! " Donne ce que tu peux,
ou prends ce dont tu as besoin."
-
Bouzais : gîte associatif sur la Voie de Vézelay,
où j’effectue un service d’hospitalier. L’hébergé
donne ce qu’il veut pour le couchage et le petit
déjeuner. Pour le repas : 9 euros sont demandés.
-
Accueil chez un particulier (Voie de Tours, l’un
de mes chemins les plus récents) : certains m’ont
demandé 20 euros pour la demi-pension, d’autres
plus, d’autres m’ont dit : "Tu donnes ce que
tu veux".
-
Autres situations vécues sur les 4 chemins français,
qu’il s’agisse d’accueils associatifs, privés, municipaux,
religieux, ou même à vocation commerciale, où la
notion de donativo est retenue : des indications
me sont données pour m’aider à déterminer le montant
du don (en fonction des frais réellement engagés
pour me recevoir), l’on me demande un don minimum,
je peux donner ce que je veux, mais je ne le fais
pas dans l’anonymat (don assumé).
-
etc ..., etc ...
Devant
la variété des situations, il est évident que l’on
ne saurait mettre tous les hébergeurs pratiquant
plus ou moins la libre participation aux frais sur
le même plan !
>
Louis Mollaret - 22/01/2016
La
question du donativo a pris une importance majeure
dans l’accueil sur les chemins de Compostelle. Elle
témoigne d’une volonté de solidarité et d’entraide,
avec le souci d’offrir à chacun, quelles que soient
ses ressources, la possibilité de faire le chemin.
Cette
option généreuse ne fait pas l’unanimité chez les
pèlerins. Faut-il laisser jouer des initiatives
individuelles ? Faut-il que les associations de
pèlerins s’organisent pour offrir ce service ?
Les
"donativeurs" doivent-ils être des entrepreneurs
individuels, comme à Saint-Privat d’Allier et ailleurs,
ou associatifs comme à Estaing , dans les couvents,
ou à Saintes ?
Pratiquer
le donativo, c’est collecter des dons pour exercer
la charité. En principe, cela est fait à l’occasion
de la fourniture des prestations d’accueil.
Jacques
m’apprend qu’il y a eu appel à dons a priori. N’était-ce
pas déjà une orientation vers la nécessité d’un
support associatif à une initiative individuelle
? S’agissant du cas de Saint-Privat, je ne connais
pas le dossier pour savoir s’il s’agit de "l’affaire
du Donativo", ayant une portée générale, ou
d’un cas particulier de sa pratique.
Pour
en savoir plus, je renvoie ceux qui ne l’auraient
pas lu à un article déjà présenté sur ce forum :
Donativo
(Mollaret-SaintJacquesInfo)
>
jacques - 22/01/2016
...
Sur nombre de voies, la tension monte entre les
accueils en donativo et les hébergeurs professionnels.
Pensez à ce que vous prédit le jour où cela arrivera.
Comment feront les pèlerins démunis ou à faible
possibilité financière ? Je reconnais que
l’on peut trouver matière à polémiquer, dès qu’il
y a de l’argent dans le circuit, pour ceux qui sont
des accueillants privés. Le problème pour des associations
laiques ou paroissiales est clair dans la reglementation
actuelle, mais jusqu’à quand ?
>
Jacqueline - 23/01/2016
Personnellement,
j’aimerais bien connaître le pourcentage de vrais
démunis sur le chemin. Je l’ai fréquenté autant
en France qu’en Espagne sur une période de 10 ans,
j’ai vu beaucoup de choses, mais ce que j’ai constaté,
c’est que tous ne sont pas si démunis que ça, profiteurs
du système donativo, oui. Maintenant, il faut bien
se mettre dans la tête que voyager, pour ne pas
dire pérégriner, génère un coût, que chacun peut
appréhender comme il le peut.
Je
ne suis pas contre le donativo, mais il doit toucher
les justes personnes qui font ce chemin par conviction
religieuse, ou à tout le moins spirituelle, puisque
ce sont des accueils chrétiens. Dans le même temps,
je dis que le chemin doit être et rester ouvert
à tous, avec un peu plus ou un peu moins de moyens.
Tout ceci n’est que mon humble avis, mais vous tous,
vous inviteriez chez vous tous les soirs entre 10
ou 20 personnes à votre table, pour coucher, se
laver, faire sa lessive gratuitement, Vous auriez
vite raclé le fond de vos poches ! Donc,
on utilise un service quel qu’il soit, et il faut
passer à la caisse, si modeste soit elle.
>
Jacqueline - 23/01/2016
Oui,
je sais bien que l’on n’est malheureusement pas
tous égaux dans ce bas monde, loin de là, mais il
faudrait trouver un système pour mieux appréhender
cette question du donativo, afin que chacun puisse
profiter des bienfaits du chemin. Je n’ai pas la
solution, mais il faut sérieusement se pencher sur
le fond de ce problème.
A
combien peut on estimer le minimum vital pour l’hébergeant
et celui qui donne ? L’hébergeant donativo prend
t-il le risque de perpétuer ce mode de fonctionnement,
au point que les peregrinos peu ou prou argentés
propagent autour d’eux à leur retour : "ben,
vous pouvez y aller, vous donnez ce que vous voulez",
plus malhonnêtement rien ou des clopinettes aussi
!
Je
reste pourtant persuadée que la majorité des peregrinos
sont honnêtes, ce qui ne doit quand-même pas faire
d’eux des personnes à la bourse bien pleine pour
assumer tous ceux qui viennent gîter à leur côté
sans scrupule. Ceci dit, je respecte infiniment
la personne très démunie. Au hasard, un exemple
d’un cas vu sur la via Plata : Un marcheur pas équipé
par les grandes marques marchait devant nous, s’est
arrêté au même bar pour boire quelque chose, et,
une fois arrivés en ville, que nous croisions le
soir, assis sur le trottoir, jouant de la flûte
pour se faire quelque argent. Eh bien, je pense
sincèrement qu’il avait une grande dignité en agissant
ainsi. Je clos ma discussion sur cet espoir que
chacun puisse prendre son chemin en main.
>
jacques - 23/01/2016
...
Je peux dire, ayant été responsable ou simple
hospitalier dans plusieurs accueils paroissiaux
(Lectoure notamment, et 3 ans à St Jean Pied de
Port), les choses suivantes :
Donativo
ne veut pas dire gratuité. Chacun donne (ou pas)
en fonction de ses possibilités. Certes, il y a
sûrement des profiteurs, mais cela ne regarde que
leur conscience. Je peux dire qu’à la fin de l’année,
les frais étaient couverts, et qu’il y avait un
peu de rab pour les aménagements ou réparations
inévitables.
Il
y a des vrais pauvres, ou simplement des pèlerins
à faible budget, mais aussi d’autres qui sont généreux,
ce qui fait l’équilibre. Cette notion d’accueil
donativo est essentielle, et elle est en danger,
face aux attaques de ceux qui voudraient bien le
voir disparaitre.
J’ajoute
que, parfois, les bornes sont dépassées, face par
ex à un jeune pèlerin (à l’équipement nickel haut
de gamme ) qui, avant de me dire bonjour, me dit
"je vous préviens, je ne donne rien ! ";
je lui dit bonjour, je m’appelle Jacques, et lui
explique le donativo. Il me traite de noms d’oiseaux,
et ajoute "je veux prouver à mes enfoirés (je
cite) de parents riches que l’on peut faire le chemin
sans donner un sou". Que Dieu me pardonne,
mais je l’ai mis dehors.
>
Michelle - 23/01/2016
...
J’ai rencontré de vrais "pauvres" sur
le chemin, qui ne comptaient sur personne, et acceptaient
simplement l’aide des autres pélerins, sans jamais
rien demander. Mais pour d’autres, c’est aussi un
défi ou un challenge ! (chacun en pense ce qu’il
veut). Enfin, je crois que le pèlerin est radin
! (si,si, je me suis moi-même surprise....). Bon
chemin à tous ceux qui peuvent encore marcher !
>
Jean-Pierre (Chemin Faisant) - 23/01/2016
@Jacques.
Te rends-tu compte qu’en écrivant cette phrase
: "Je peux dire qu’à la fin de l’année,
les frais étaient couverts, et qu’il y avait un
peu de rab pour les aménagements ou réparations
inévitables ... ", tu accrédites la possibilité
qu’un accueil "donativo" puisse très bien
être bénéficiaire, et pourquoi pas tout simplement
lucratif lorsqu’il est bien situé, et complété par
d’autres activités annexes !
Dans
ces conditions, il n’est pas étonnant que les autres
hébergeurs (à tort ou à raison) puissent trouver
à redire, notamment en ce qui concerne les disparités
relatives aux taxes, impôts et autres obligations
réglementaires ...
Encore
une fois, mon propos n’est pas de justifier telle
ou telle réaction circonspecte ou suspicieuse, mais
simplement de souligner que : toutes les structures
fonctionnant en libre participation aux frais ne
sont pas comparables; objectivement, et intrinsèquement,
il est possible que certains bénéficient ou aient
bénéficié d’avantages liés à ce statut (tout en
imaginant que ce doit être l’exception), il
ne s’agit pas d’opposer les gentils "donativeurs"
(comme le dit Louis), généreux et complètement désintéressés,
aux vilains mercantis, uniquement soucieux de leur
intérêt.
La
réalité est certainement plus subtile et beaucoup
moins manichéenne ! Et, de grâce,ne mettons
pas la "charité évangélique" à toutes
les sauces ...
>
dan 44 - 23/01/2016
Marcheurs
ou pélerins. Mon épouse et moi sommes partis
du Puy pour la première fois en 2003, et depuis
nous avons marché sur presque tous les Chemins de
France et d’Espagne menant à Santiago, soit plus
ou moins 10.000 km...... Nous avons toujours
privilégié des hébergements simples et accueillants,
et permettant des rencontres avec des personnes
partageant ce que j’appellerais nos valeurs : respect,
solidarité et simplicité.
Pour
les étapes où de telles structures étaient inexistantes,
nous avons dérogé à cette règle, une dizaine de
fois, en utilisant hôtels et chambres d’hôtes. Pour
le règlement, nous nous sommes toujours efforcés
de suivre le barème que nous sommes fixés, soit
1 euro par personne et par km parcouru (pour une
étape de 25 kms à deux : 50 euros tout compris).
Nous
avons été accueillis à deux reprises chez Jean Marc
à St Privat, et son accueil a toujours été conforme
à ce que nous souhaitions. Ce sentiment nous semble
avoir été partagé par de nombreux marcheurs rencontrés.
N’étant
pas au courant des éléments négatifs qui s’insinuent
dans ce débat, et ne souhaitant pas les connaître,
nous ne reconnaissons à personne le droit de contester
notre soutien à cet hospitalier, pour la défense
de son activité qui mérite absolument le qualificatif,
trop souvent galvaudé, de "jacquaire".
>
jacques - 23/01/2016
@
Jean Pierre. Tu as raison, il est vrai que
parfois, il y avait un peu de bénéfice, servant
à ces petites réparations ou aménagements. Sur 10
ans, à Lectoure, ce fut cependant négligable, car
il y eu des années "déficitaires". A St
Jean Pied de Port, nos remplaçants ont d’ailleurs
(je crois) abandonné le donativo pur, en demandant
un minimum, parce que les dons étaient maigres.
En Espagne, plusieurs accueils, notamment en Galice,
ont, je crois, aussi imposé un minimum pour la nuitée.
Alors,
oui, toutes les sructures fonctionnant en libre
participation ne sont pas comparables, et tes conclusions
me paraissent de bon sens. Personnellement, je crois
et espère que le donativo perdurera, et même si
il y a des généreux donateurs et de piètres "profiteurs",
cela me semble souhaitable de défendre ce genre
d’accueil.
>
Louis Mollaret - 23/01/2016
A
tous les lecteurs justement passionnés par ce sujet
et soucieux de la pérennité du donativo, je réitère
la question suivante : ne conviendrait-il pas que
les accueils donativo soit confiés à des associations,
et non à des initiatives individuelles ?
Nous
connaissons sur le chemin les "familles d’accueil",
à classer en individuels. A partir du moment où
il y a investissement en vue de créer un accueil
qui fera appel à l’épargne (le surplus du donativo)
pour exercer la charité, ne serait-il pas justifié
de mettre en place une structure associative ? Cela
ne devrait pas empêcher les initiatives, l’éclosion
d’initiatives individuelles. Pourquoi ne pas s’inspirer
de modèles qui fonctionnent ?
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