COMPOSTELLE
une « IMMORTELLE RANDONNEE ? » par Georges GRAVE
Alpilles
- Chemin Faisant n° 41
Le
titre du célèbre ouvrage de Jean Christophe Rufin
ne s’applique pas à la lettre à ce qui se déroule
réellement sur le Chemin. Chaque année, plusieurs
décès de pèlerins sont enregistrés sur les différents
chemins vers Compostelle, ce qui statistiquement
n’est pas anormal, compte tenu du nombre important
de pèlerins (plusieurs centaines de milliers de
pèlerins par an). Les pèlerins effectuant le pèlerinage
pour la première fois sont surpris, en particulier
sur la partie espagnole, de trouver sur leur chemin
des stèles à la mémoire de pèlerins de toutes nationalités
décédés sur le chemin.
Loin
de nous effrayer et de nous décourager à partir
sur le Chemin, il est important d’avoir bien conscience
que marcher sur les chemins de Compostelle n’est
pas quelque chose d’anodin, et qu’il faut respecter
un minimum de règles de sécurité pour ne pas risquer
de voir se transformer en drame une expérience humaine
qui se veut riche et inoubliable.
Marcher
plus de 1500 km, ou simplement 200 ou 300 km, selon
le temps dont on dispose et le projet que l’on a,
nécessite une préparation sérieuse avant le départ,
et le respect d’un minimum de règles pendant le
chemin.
Avant
le départ
-
Se préparer physiquement, en effectuant des sorties
sac à dos avec des distances proches de celles envisagées.
-
Prévoir éventuellement une visite médicale, en particulier
pour les personnes susceptibles de rencontrer
des
problèmes cardio-vasculaires.
-
S’équiper avec un matériel adapté pour affronter
les dangers du chemin (vêtements pour les intempéries,
vêtements
et sacs visibles par les véhicules..).
-
Prévoir une fiche médicale accessible avec son identité,
l’indication du Groupe Sanguin, des allergies à
certains
médicaments, et les coordonnées des personnes à
prévenir en cas d’accident. A cet effet il est
conseillé
d’utiliser le système ICE (ou ECU en français).
Voir la petite note en fin d’article.
Sur
le chemin
-
Marcher sur le côté gauche lors des passages sur
les routes, et faire en sorte d’être visible des
conducteurs de véhicules (gilets jaunes de voiture,
vêtements fluorescents).
-
Être très vigilant lors des traversées de routes,
en particulier quand on arrive d’un chemin "la
tête dans
les
étoiles"», plongé dans ses pensées. Savoir
que, les jours de pluie, le haut de la cape sur
la tête peut diminuer le bruit d’un véhicule et
réduire une partie de la vision périphérique, d’où
le risque de ne pas voir arriver un véhicule. Donc,
bien tourner la tête avant de s’engager pour traverser
une route.
-
Ne pas dépasser ses limites physiques, notamment
dans les étapes montagneuses ou les étapes longues,
et
ne pas relever inconsidérément des défis physiques
avec d’autres pèlerins. Les étapes du passage
des
Pyrénées entre Saint-Jean-Pied-de-Port et Roncevaux,
et celle du Cebreiro à l’entrée en Galice, sont
parmi
les plus belles et les plus mythiques, mais aussi
parmi les plus accidentogènes. Gardez votre rythme
et
"ne vous mettez pas dans le rouge".
-
Ecouter les accueils pèlerins et la Gendarmerie
en hiver, quand ils déconseillent certains itinéraires
enneigés. Cette année encore, dans les Pyrénées,
il a fallu mobiliser des secours importants pour
retrouver des pèlerins perdus dans la montagne dans
la neige et le brouillard, transis de froid, et
qui n’avaient pas respecté les consignes. En Espagne,
à présent, les secours aux pèlerins perdus sont
facturés au prix fort aux "égarés", avec
des montants dissuasifs.
-
Ne pas se baigner dans l’océan sur des plages sans
autres baigneurs dans l’eau. Il y a des marées et
des
courants
dans l’Océan Atlantique. Se renseigner auprès des
habitants.
-
Pour les femmes seules, marcher en étant toujours
visible d’autres pèlerins.
Ces
petits rappels ont simplement vocation à vous permettre
d’être dans la prévention et l’anticipation de certaines
situations, pour préparer et réussir votre chemin.
En respectant ces règles minimales de sécurité,
vous renforcerez vos chances de vivre pleinement
cette belle aventure humaine et spirituelle des
chemins de Compostelle et/ou de Rome, Jérusalem…
Nous
vous souhaitons un "Bon Chemin".
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Note
sur le programme ICE (ECU) :
Cet
acronyme de In Case of Emergency (ou "En Cas
d'Urgence") est un programme qui vise à aider
les premiers intervenants (comme les paramédicaux,
les pompiers et les agents de police) à contacter
les proches des victimes, pour obtenir des informations
médicales importantes.
Il
encourage les gens à entrer, dans leur carnet d'adresses
de téléphone mobile, un contact sous le nom "ICE".
Le but de cette démarche propose à tout possesseur
d’un téléphone mobile de sauvegarder sous ce nom
le numéro de téléphone de la ou les personne(s)
qu'il voudrait prévenir en cas d'accident.
Fréquemment,
lorsque les premiers intervenants, la police ou
le personnel médical, arrivent sur les lieux d’un
accident, la victime est inconsciente ou en état
de choc. Elle est incapable de fournir des renseignements
importants à l’agent qui pourrait lui sauver la
vie ou aviser sa famille de son accident.
Si
une liste d’adresses téléphoniques comporte ICE
ou ECU suivi du nom du parent le plus proche ou
d'un contact avec ses coordonnées, celui-ci pourra
fournir les renseignements aidant à prendre des
décisions ou communiquer avec des proches.
Cette
fonction est intégrée directement dans certains
smartphones. Le contact ICE est aussi placé en tête
du répertoire, et sur la fiche ICE on peut donner
des informations médicales et mettre plusieurs contacts.
La fonction ICE est même accessible si le code PIN
n'a pas été rentré...(ou même si le téléphone est
verrouillé
par
un code); dans ce cas,.les informations associées
à ICE sont seulement visibles (pour appeler, il
faut un autre téléphone ou le code PIN).
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