Amis
de St Jacques de Compostelle en Aquitaine http://www.saint-jacques-aquitaine.com/preparation.php
L'accueil
sur le Chemin
(Extraits
de l'exposé d'Hervé Fauvel, ancien médecin, hospitalier
et pèlerin.
Colloque de Soulac 17 septembre 2005)
Avant
de détailler les divers aspects de l'accueil sur
le chemin, il y a lieu de faire trois observations
:
-
L'augmentation de cette fonction qui suit le nombre
sans cesse croissant des pèlerins,
-
L'extrême variété, tant dans de genre des constructions,
de leur capacité, de leur organisation ou de la
formation des hospitaliers,
- Les limites de la disponibilité des hospitaliers,
en particulier en été sur le Camino Francès, quant
le surnombre est un frein à une réception "pèlerine".
-
L'accueil
ne se situe pas uniquement au niveau du gîte ou
de " l'albergue" . Il
commence quelques mois avant le départ, dans l'association
qui recevra le futur pèlerin, en privilégiant la
convivialité et en donnant des conseils utiles.
-
Mais
le plus important, ce que va retenir le pèlerin,
c'est la qualité de l'accueil quotidien, l'après-midi,
en fin d'étape.
L'hébergement
lui-même en est le premier élément.
-
Le gîte ou "l'albergue", communal, paroissial
ou associatif, d'âge et de capacité variable, gardé
et entretenu ou non est le plus traditionnel.
L'organisation
et le fonctionnement (dates et horaires d'ouverture,
possibilité de repas, participation financière…)
sont très variables. En règle générale, les réservations
sont possibles, voire recommandées en France, alors
qu'elles sont impossibles en Espagne, où l'on semble
actuellement renoncer à la traditionnelle priorité
des marcheurs,
-
En France, les chaînes d'accueil dans les
familles sont, sur des itinéraires peu fréquentés,
une pratique d'accueil éminemment jacquaire,
-
Les gîtes privés, ainsi que les chambres d'hôtes
se sont multipliés ces dernières années, complétant
l'hôtellerie elle aussi en augmentation,
-
Enfin, pour absorber les flux estivaux, sont
aussi utilisées les écoles, salles de sport, tentes
dans des terrains de camping.
-
A
noter que l'augmentation des possibilités de couchage
a permis un découpage des étapes plus personnalisé.
L'hébergement
se transforme, mais aussi l'utilisateur.
- Il
y a toujours, et heureusement, le pèlerin qui prend
le chemin, quelque soit sa motivation et qui respecte
les traditions et ses compagnons…
-
Or,
selon les statistiques, on est passé en dix-huit
ans de 2.500 arrivées à Compostelle à près de 180.000.
Cela n'a pu qu'entraîner des transformations à titre
individuel ou collectif. Une abondante littérature,
de qualité fort variable, les média, internet, des
intérêts économiques ont conduit sur les chemins
des porteurs de bourdon fort éloignés d l'orthodoxie
jacquaire.
-
L'utilisation des voitures, des taxis,
des transports de sacs est officialisée. Des voyagistes
organisent des pèlerinages "clés en main",
des familles ou des groupes utilisent les gîtes
pour des week-ends…
-
L'hospitalité
traditionnelle due au pèlerin va donc se ressentir
de cet état de fait sur les itinéraires concernés
par l'affluence.
Le
troisième élément de l'accueil à l'étape, et non
le moindre, est l'hospitalier en charge du gîte.
-
Là
aussi, la variété est de règle :
- Les religieux, rares à poursuivre la tradition
hospitalière de l'église,
- Les bénévoles, voisins, familles, membres
des associations locales et plus éloignées,
-
Les salariés des municipalités ou offices de tourisme,
-
Les gérants des structures privées, qui reçoivent
bien sûr en fonction de leurs intérêts. Toutefois,
la mention "ancien pèlerin" est présentée
comme un label de compétence.
-
Les
qualités demandées à l'hospitalier sont multiples
: motivation, disponibilité physique et psychique,
patience et faculté d'écoute, recherche permanente
d'un équilibre entre une indispensable organisation
et les libertés individuelles d'un groupe sans cesse
renouvelé, de dizaines de personnes de tout âge
et condition, de
parler
et d'habitudes différents…
-
Malheureusement,
parfois, la fermeté, voire l'autorité sont nécessaires,
avec des problèmes sous-jacents de responsabilité.
-
En
conclusion, l'hospitalier ou l'accueillant, quelles
que soient sa conscience professionnelle, ses aptitudes,
son expérience et ses motivations, ne sera pas obligatoirement
apprécié par le pèlerin.
-
En effet, celui-ci a sa
propre personnalité et sa conception du chemin.
Il doit prendre en compte la météo, la fatigue,
le retard, les dépenses imprévues, l'encombrement
du gîte…Il attend parfois plus ou autre chose que
l'on ne peut lui offrir.
-
Ainsi,
on peut voir le même jour, sur le Livre d'Or du
refuge, des propos fort aimables et des vives critiques.
retour
à Q.Pratique route
|