Comportement,
savoir-vivre, environnement
-------------------------------------------------------------------------
ACIR
Association de Coopération Interrégionale
http://www.chemins-compostelle.com/Fichiers/01-Conseils%20pratiques.pdf
Du
savoir-vivre
-
La
relation entre hôtes, accueillant et accueilli,
constitue un lien social d’importance sur les chemins.
-
L’humilité
et le respect à l’égard des hommes et des choses
représentent un devoir de passant, de pèlerin ou
de randonneur.
-
Selon la formule des bénévoles des
associations : "tolérance, convivialité et
patience doivent aussi faire partie de votre sac
à dos !"
-
N’oubliez pas que si vous privilégiez
le confort, les hôtels ou les chambres d’hôtes répondront
mieux à votre attente que les gîtes.
Un
respect tout naturel…
-
Parler
de comportements respectueux vis à vis de l’environnement
paraît évident.
-
En effet, en conservant le sentier
propre et en bon état, vous établirez un lien privilégié
avec la nature et avec ceux qui passeront après
vous.
-
Et cela concerne tout le monde : marcheurs,
cyclistes et cavaliers.
-
Quelques règles : le suivi
du tracé du sentier emprunté (pour limiter le piétinement
de la flore et respecter le travail des agriculteurs),
la bonne gestion de vos déchets, le non-usage du
feu, l’interdiction de la cueillette sauvage…
Une
pratique saine et un comportement civique sont les
fondements d’une compréhension mutuelle,
-
et
comme le souligne le Père Ihidoy de Navarrenx :
"Permettons à chacun, en faisant le Chemin,
de faire son chemin".
Quelques
constats
-
Depuis
plusieurs siècles, Saint-Jacques de Compostelle,
destination de pèlerinage située au bout du monde
connu par l’homme médiéval, attire des foules de
pèlerins.
-
Au cours du XXème siècle, la fréquentation
de ces itinéraires n’a cessé de croître, le public
et les motivations d’évoluer. Ces dernières années,
l’ampleur du phénomène est telle qu’elle nécessite
une réflexion sur la façon d’aborder sa pérégrination
vers Compostelle.
-
Victimes
de leur notoriété depuis une bonne décennie, certains
itinéraires compostellans souffrent d’une sur-fréquentation
qualifiable de tourisme de masse et de pratiques
inadaptées (motos, camping-cars, quads,…).
-
Cela
génère aussi bien d’importants problèmes logistiques
qu’une multiplicité d’incompréhensions propres à
développer l’incivilité.
-----------------------------------------------------
Amis
de St Jacques de Compostelle en Aquitaine
http://www.saint-jacques-aquitaine.com/preparation.php
Le
pèlerin et l'environnement
-
"
A un carrefour, si tu hésites, prends le chemin
le plus sale, c'est la Camino ! "
-
Les
marcheurs, les pèlerins se veulent et se disent
proches de la nature. Mais les dires sont parfois
très éloignés des faits.
-
Quelques
gestes simples, responsables, efficaces, et de surcroît
économiques sont à notre disposition.
-
Alors,
n'entretenons pas et ne créons pas de décharges
sauvages, par ignorance ou négligence ! Un tout
petit tas d'ordures, laissé au bord du chemin, deviendra
vite un dépôt pour ceux qui privilégient la solution
de facilité.
-
Quelques
chiffres simples nous invitent à participer activement
à cette prise de conscience. La préservation d'un
site admirable, en pleine montagne, dans une forêt,
ou partout ailleurs est à ce prix.
-
Type
du déchet / Durée de vie
-
Mouchoir en papier 3 mois
-
Journal 3 à 12 mois
-
Allumette 6 mois
-
Peau de banane 8 à 10 mois
-
Mégots (tabac et papier) 3 à 4 mois
-
Mégots (tabac et papier) avec filtre 1 à 2 ans
-
Chewing-gum 5 ans
-
Papier de bonbon 5 ans
-
Canette en alu 200 ans
-
Briquet en plastique 100 ans
-
Sac en plastique 250 ans
-
Bouteille en plastique 500 ans
-
Polystyrène expansé 1 000 ans
-
Carte téléphonique 1 000 ans
-
Verre 5 000 ans
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Etre
pèlerin: droits et devoirs (Denis)
http://www.chemindecompostelle.com
Qu'est-ce
que "être pèlerin" ?
-
Tous les anciens pèlerins de Saint Jacques vous
le diront : on revient autre d'un tel voyage. Marcher
deux mois dans la campagne ou marcher deux mois
sur le chemin de Compostelle sont deux expériences
totalement différentes.
-
Ce chemin est vivant, "chargé", parcouru
par les énergies, les joies, les prières et les
souffrances des centaines de millions d'hommes et
de femmes qui l'ont parcouru depuis plus d'un millénaire.
-
Beaucoup de simples randonneurs avouent qu'ils sont
arrivés pèlerins à Santiago. Pourquoi cette transformation?
Et qu'est-ce qu'un pèlerin ? Le sujet est bien vaste.
Mais l'expérience est si extraordinaire que des
milliers de marcheurs prennent chaque année le départ.
-
Le chemin se charge ensuite de les pétrir, de les
moduler à sa propre image. Ils deviennent rapidement
eux-mêmes un chemin en marche, et se dirigent vers
l'occident, vers la Galice, avec une volonté et
une énergie dont ils ne se croyaient pas capables
quelques semaines auparavant. Mais où prennent-ils
cette énergie ?
-
En réalité il s'exerce souvent un échange subtil
entre le marcheur vers Compostelle et les gens qu'il
rencontre au long du chemin, autres pèlerins ou
riverains. C'est aux actes du marcheur qu'on reconnaîtra
s'il est ou non "pèlerin", s'il correspond
à l'image du pèlerin dans l'inconscient collectif
des autres. Chacune de ses actions retombera en
sourire ou en mauvaise humeur sur celles et ceux
qui le suivront.
-
Reste le point de vue religieux, car à la notion
de pèlerin est souvent associée une image de religiosité,
même s'il est vrai qu'on parle aujourd'hui plus
souvent d'humanisme que de religion.
-
Il convient, quand on part sur ce grand Chemin,
de faire preuve d'une immense tolérance, et d'accepter
que les Autres possèdent également une petite parcelle
de la Vérité.
La
courtoisie envers les riverains
-
Les riverains du chemin sont en général heureux
du regain du pèlerinage, et éprouvent du plaisir
à rendre service et échanger quelques mots. Les
anciens surtout, sont très bavards, mais sachez
respecter leur tranquillité et leur domicile.
-
Ne pénétrez pas dans leur jardin pour vous servir
seuls de l'eau, ils n'apprécieraient sans doute
pas, et n'oubliez pas de souhaiter le "bonjour"
en traversant les villages et les campagnes...
-
Il vous arrivera, comme c'est arrivé à de nombreux
pèlerins sur ce grand Chemin, de recevoir une hospitalité
de la part d'inconnus, qui seront frappés par votre
démarche et souhaiteront honorer leur maison de
votre présence. Ce peut être pour une tasse de café,
un repas, voire une étape complète.
-
Il serait inconvenant de repousser un tel geste
de gentillesse, mais il faut savoir y répondre de
manière discrète et appropriée, afin que la chaîne
d'amitié, qui tire depuis des siècles femmes et
hommes jusqu'à Compostelle, ne se rompe jamais.
Une petite carte postale de Santiago sera souvent
le plus beau des cadeaux pour ceux qui vous auront
ouvert leur coeur et leur demeure.
La
courtoisie envers les hébergeants
-
Le chemin de Compostelle n'est pas le Club Méditerranée
! Si vous comptez passer des vacances pas chères
avec des prestations de luxe tout en éprouvant le
frisson du Moyen Age, ne prenez pas le départ.
-
Si dès les premiers jours, vous ne cessez de grogner
contre les différents hébergeants au prétexte qu'ils
n'offrent pas ce dont vous aviez l'habitude en vacances,
rentrez vite à la maison, et laissez le chemin
aux gens heureux simplement d'être là sur un grand
chemin d'Histoire...
-
Ne vous trompez pas d'hébergement. Votre qualité
de pèlerin ne vous donne aucun privilège particulier,
ni droit à aucune réduction. Certains hébergements
se sont établis sur cet itinéraire historique avant
le renouveau du pèlerinage, et leur demander une
réduction, voire la gratuité, sous le prétexte qu'on
porte une coquille, peut finir par agacer les propriétaires,
surtout si la demande est faite dix fois par jour.
-
Prévoyez donc que dans l'immense majorité des cas,
vous allez être dans l'obligation de payer votre
hébergement et votre nourriture. C'est d'ailleurs
ce que vous faites lorsque vous êtes à la maison...
C'est
seulement en Galice que les gîtes d'étapes réservés
aux pèlerins (qu'on appelle là-bas "refugios")
sont gratuits sur présentation de la credencial.
Dans le reste de l'Espagne existe désormais un prix
fixe ou une participation aux frais, certes modérée.
-
Souvenez-vous, surtout les jours de pluie, que l'arrivée
de marcheurs ou cyclistes plus ou moins boueux est
diversement appréciée par certains hôteliers, peut-être
du fait du sans-gêne de quelques randonneurs.
-
Un hôtel reste la propriété de celui qui l'exploite,
et vous ne feriez rien pour la promotion de la randonnée
et du chemin de Saint Jacques en laissant sur la
moquette de longues traces de vase, en transformant
votre chambre en buanderie, ou le lit en aire de
pique-nique.
-
Dans certains gîtes ou chambres d'hôtes, vous devrez
accepter de partager votre chambre avec d'autres
pèlerins arrivés plus tard. Même si vous espériez
ce soir-là un peu de silence et de tranquillité,
ne le montrez pas. C'est la vie du Chemin...
Le
respect envers les structures d'Eglise
-
Nombreux ceux qui s'imaginent qu'ils ont le droit
de demander aux prêtres des paroisses le gîte et
le couvert, et que ceux-ci sont tenus de les leur
donner. D'une part ces prêtres ont souvent déjà
fort à faire à gérer leurs multiples paroisses,
et d'autre part ils ne sont ni hôteliers ni restaurateurs.
C'est à vous d'organiser vos étapes en fonction
de vos possibilités physiques et des hébergements
disponibles, de façon à ne pas vous trouver sans
logement le soir venu.
-
Les moines ou moniales qui prient depuis leurs abbayes
en plein champ pratiquent très souvent l'hospitalité.
En cas de difficulté, vous y trouverez assistance,
mais leur accueil est d'abord tourné vers ceux qui
viennent ici passer quelques jours de retraite spirituelle.
-
Souvenez-vous également que la règle du silence
y est la plupart du temps exigée. Alors si vous
mourez d'envie de raconter à tous au milieu du repas
vespéral la couleur des écailles du goujon, abstenez-vous
de tirer la cloche du portail du couvent...
-
Toutefois, certains monastères, presbytères ou communautés
laïques, voire de simples familles, consacrent l'essentiel
de leur temps à l'accueil des pèlerins, telle l'Hospitalité
Saint Jacques à Estaing, l'abbaye de Conques ou
le couvent de Vaylats. Ils vous proposent, mais
ne vous obligent pas, de participer à leurs prières
et cérémonies. La plupart de ceux qui vont en de
tels lieux sont avant tout en recherche spirituelle.
Respectez leur quête, même si vous ne partagez pas
leur croyance.
-
Saint Paul a dit : "Si vous ne donnez pas avec
le coeur, ne donnez rien". Cette belle parole
n'empêche pas ces hébergements d'avoir, comme les
autres, une kyrielle de frais fixes. Souvent, aucune
participation n'est demandée ni imposée, mais il
semble de bon aloi de laisser une somme couvrant
les dépenses. Il est correct de déposer entre 15
et 23 euros pour la 1/2 pension. En procédant ainsi,
vous offrez à vos hôtes une juste rémunération,
et vous leur permettez de "donner" plus
tard l'hospitalité à des gens qui ont de faibles
moyens.
Le
respect de la pauvreté
-
Certains pèlerins, ou se prétendant tels, souhaitent
réaliser leur voyage comme au Moyen-âge, c'est-à-dire
sans argent. Il convient de mettre en garde ceux
qui pratiquent ainsi. Nous ne sommes plus au Moyen-âge,
et encore beaucoup de pèlerins de cette époque avaient-ils
un petit pécule à dépenser. Ce sont souvent les
autres pèlerins, dont le budget n'est pas forcément
extensible, qui finissent par dépanner ces pauvres-là.
-
Si vous souhaitez vraiment imiter certains de vos
aînés, alors dormez dehors et grignotez des miettes.
On
ne peut pas à la fois vouloir imiter les anciens,
et en même temps profiter des bienfaits de notre
siècle (douche, matelas), sinon à jouer d'hypocrisie
et à mettre mal à l'aise les riverains et les accueillants,
qui ont beaucoup investi sur ce chemin pour en assurer
la pérennité.
-
Si vous avez la chance d'avoir un revenu et quelques
économies, alors laissez la pauvreté aux gens réellement
pauvres, et qui souhaiteraient bien souvent disposer
d'assez d'argent pour régler leur dû et vivre dans
la dignité.
Si
vous avez un animal (chien, âne, cheval)
-
De plus en plus de pèlerins partent accompagnés
d'un chien, en tant qu'animal de compagnie, ou alors
un âne comme animal de bât, ou encore un cheval,
comme animal de selle.
-
C'est une façon originale de voyager, qui provoque
souvent la sympathie des riverains. Mais rappelons-nous
que l'originalité, lorsqu'elle tombe dans l'outrance,
provoque souvent l'intolérance. Aussi le maître
devra veiller à ne pas gêner les autres personnes,
pèlerins ou riverains.
-
L'odeur du chien mouillé, les poils pour ceux qui
sont allergiques, ne seront pas forcément du goût
des compagnons de dortoir. Personne n'appréciera
de voir un âne croquer ses rosiers, ni un cheval
déposer ses crottins devant sa porte
Conclusions
-
Droits : le pèlerin a le droit d'être heureux .
-
Devoirs : le pèlerin a le devoir d'être content.
-------------------------------------------------------------
Conseils
pour les pèlerins (100 consejos ...) Desnivel
Par
Redacción digital digital@desnivel.es
01.04.2004 http://desnivel.com/deportes/excursionismo/camino_santiago/object.php?o=10738
(traduit
de l'espagnol)
Comportement
-
Agis en pensant que tu n'es pas le premier,
ni le seul pèlerin.
-
Un aphorisme du Chemin résume parfaitement comment
tu dois te comporter: "Le touriste exige,
le pèlerin remercie".
-
Ferme les grilles et les clôtures que tu trouves
sur le chemin. N'entre pas dans les semis, et
ne tracasse pas les animaux.
-
Respecte la propriété et l'intimité des gens.
Ils n'ont pas toujours envie de parler, ni de
partager leur temps et leurs expériences.
-
Ne le prends pas comme un entraînement ou une
compétition. Jouis-en, et de tout ce qu'il représente.
Il n'est pas obligatoire d'être croyant pour
s'imprégner de son essence.
-
Respecte les offices religieux. Ne les interromps
pas, et montre toi respectueux dans les églises:
entre avec un vêtement adéquat, demande l'autorisation
pour faire des photographies et reste silencieux.
-
Transporte les ordures jusque dans les villages
et jette les dans les containers. L'AACS de
Madrid a retiré l'année passée 1.000 kg d'ordures
sur un petit tronçon.
-
Si tu te vois obligé de te soulager entre les
refuges, écarte toi d'une vingtaine de mètres
du chemin, couvre les restes avec une pierre
ou de la terre, et garde le papier sale dans
une bourse de matière plastique pour t'en défaire
dans le village suivant.
-
Si tu es fumeur (de tabac ou de tout autre chose),
ne le fais pas dans des lieux fermés, et demande
l'autorisation avant de le faire.
-
Tu voyageras seul ou seule si tu veux. Si tu
souhaites marcher en silence, mais que tu aies
peur de rester seul, marche à une
certaine distance d'un groupe toujours en vue.
-
La solidarité, et non l'euro, est la pièce d'échange
la plus appréciée entre les pèlerins.
-
N'utilise pas le livre d'or des auberges pour
écrire des moqueries ou faire des dessins grossiers.
Si tu n'as rien d'intéressant à dire, ne dis
rien.
-
Respecte et jouis du silence.
-
Informe les auberges de toute anomalie que tu
détectes: véhicules dans des voies piétonnes;
signalisations défaites, etc.
-
Utilise des appareils mobiles avec des piles.
C'est terrible de voir les prises des auberges
occupées par les chargeurs. Dans quelques auberges
c'est déjà interdit.
-
Réfléchis sur l'utilité réelle d'avoir le téléphone
mobile connecté. Déconnecte toi de la vie de
tous les jours, et jouis pleinement du Chemin.
Tu peux décider avec ta famille de l'heure où
ils peuvent t'appeler.
-
Eteins toujours le téléphone mobile en te couchant.
-----------------------------------------------------------
Guides
Lepère
Le
chemin de Saint-Jacques, une fréquentation importante
-
Les Chemins vers Saint-Jacques-de-Compostelle ne
sont pas des chemins comme les autres. Vous vous
engagerez sur des routes millénaires qui ont vu
défiler des hommes et des femmes (et même des enfants)
de toutes nationalités, de toutes provenances, de
toutes croyances et de toutes origines.
-
La marche sur le Camino
est un cheminement que chacun doit vivre à sa mesure,
à son rythme, avec ses convictions. Le succès du
chemin vient de la convivialité qu'il entraîne,
des rencontres qu'il génère, des lieux chargés d'histoire
que vous allez traverser, de la longue marche et
du dépouillement matériel que vous allez vivre.
-
Vous allez durant ces 31 ou 34 jours, vous lier
d'amitié avec d'autres pèlerins. Vous allez partager
des repas cuisinés en commun dans les petits gîtes
espagnols, mais aussi rencontrer un peu de pluie,
du vent, ou le très chaud soleil castillan.
-
Vous allez voir et visiter des lieux d'une grande
beauté, des monuments historiques majestueux (Burgos,
Leon, Compostelle ... ).
-
Très vite, vous allez faire
le tri dans votre sac à dos pour ne garder que l'essentiel
et renvoyer à la maison ce qui vous semblait pourtant
indispensable avant votre départ.
-
Mais n'oubliez jamais que votre attitude doit être
irréprochable. Courtoisie, galanterie, civisme et
respect, tolérance (vous comprendrez très vite que
ce n'est pas facile d'être tolérant la nuit en face
d'un ronfleur !) s'avèrent indispensables pour le
bien-être de tous.
-
L'aide et l'accueil des hospitaliers volontaires
n'est pas un dû. Ces bénévoles (souvent d'anciens
pèlerins) ont choisi de donner librement de leur
temps pour aider à la bonne tenue des refuges. Ils
passent beaucoup de temps à trouver les solutions
aux petits tracas du quotidien, mais aussi à jouer
du balai et à nettoyer les lieux. Ils font de leur
mieux pour aider tout le monde, et peuvent (eux
aussi) être fatigués de temps en temps.
-
Souvenez-vous,
" le touriste exige, le pèlerin remercie".
----------------------------------------------
Toilettes
publiques (Elisabeth)
http://lepuy-ronceveaux.blog4ever.com/blog/articles-217449-227665.html
-
Tout marcheur est en puissance un défenseur de l'environnement.
"Il n'y a pas de meilleur moyen d'habiter le
monde que de l'arpenter à pied, sans rien produire
ni détruire" John Muir
-
Il faut ici parler d'un sujet que je m'étais promis
d'évoquer, mais que je n'osais aborder (c'est idiot,
me direz-vous ? : exact). J'ai eu l'occasion d'en
parler avec certains pèlerins, plutôt du sexe féminin,
mais d'ailleurs cela se comprend, attendez. Alors,
allons-y franco. Le sujet concerne le pipi-caca.
-
On a vu, sur notre chemin, certains propriétaires
qui étaient obligés de mettre des petits panneaux,
certains directs, précis, et d'autres humoristiques
- je ne me rappelle plus, mais il y en a un en particulier
qui était amusant, quelqu'un l'aurait-il pris en
photo - car je me mets à leur place. Un beau jardin,
un petit coin sympathique, à l'abri des regards
et ne voilà-t-il pas que le coin se retrouve
jonché de papier WC multicolore. Sympa, non. ?
-
Autre cas, vous souhaitez faire un petit pique-nique,
ou vous reposer 5 minutes dans un endroit à l'abri
des regards: même problème, le coin devenu WC publics.
Encore un exemple: dans le Gers, j'ai vu un champ
de céréales littéralement piétiné à un certain endroit,
et pour y retrouver plein de papiers multicolores.
-
Déjà que je trouve que, bien souvent, les autochtones
sont un peu énervés vis à vis des pèlerins qui multiplient,
sans s'en rendre compte, les petits actes soit inciviques
soit simplement peu délicats; si en plus on leur
parsème leurs terres de PQ, alors on cherche le
bâton pour se faire battre, mes amis. Mettons-nous
un peu à leur place, et imaginons le contraire.
-
Pour ce qui est du gros besoin, ça n'est pas souvent
le cas, on suppose que les pèlerins prennent leurs
précautions avant de partir.
-
Non, bien souvent, ce sont les femmes qui pour aller
pisser (excusez le langage direct), prennent du
papier WC ou un mouchoir en papier, et qui laissent
le tout par terre. Multiplié par le nombre de pèlerins(ines),
on imagine bien ce que cela peu produire comme papier
dans la campagne et dans une saison....
-
Alors, nous les femmes, soyons un peu plus écolo
- puisqu'il paraît, selon les publicitaires, que
nous avons plus la fibre écolo que les hommes, et
selon une obscure et piètre raison qui ferait appel
à notre pouvoir de donner la vie (rires). Bon, trêves
de plaisanteries, j'aime pas du tout le mot écolo,
mais j'aime bien la nature non souillée, tout simplement.
-
Alors on prend bien du papier, oui, - quoique -
mais, soit on le met sous une pierre, sous de la
mousse, on l'enterre avec les moyens du bord et
ce qu'il y a autour de nous. D'ailleurs, il mettra
moins de temps à se dégrader (il paraît que ce style
de papier met 3 mois à se dégrader). Si pas de possibilité,
on prévoit de le mettre dans un petit plastique,
dans sa poche.
-
Enfin, on se débrouille, mais on doit trouver l'endroit
exactement comme il était quand on y est venus (ues).
(on
sera de plus en plus à marcher, il faut réagir)
------------------------------------------------------
Association Rhône-Alpes des Amis de Saint-Jacques
http://partir.amis-st-jacques.org/?page_id=73
Ethique
et esprit du chemin
Depuis
quelques années, le chemin de Saint-Jacques, vieux
de plus de mille ans, connaît un engouement extraordinaire.
Cette augmentation significative du nombre de pèlerins
a amené des modifications quant à la façon de cheminer
et, je le pense, quant aux motivations d’ensemble
des partants.
Voici
le texte d’un "pèlerin récidiviste"
Jusqu’à
ces dernières années,
Jusqu’à
ces dernières années, imprégnés des ouvrages de
Lacoste-Messeliére, de Barret et Gurgand, de Vincenot
et de quelques autres, les marcheurs adoptaient,
quelles que soient leurs motivations, (et Dieu sait
si elles étaient variées), une attitude que l’on
peut qualifier de "pèlerine".
Il
s’agissait en général de marcheurs au long cours,
ayant quitté leurs familles et leurs amis, leur
pays, leurs habitudes et leur confort, pour se confier
au CHEMIN, avec le seul appui de leur sac le plus
léger possible, de leur bâton et de leurs chaussures
en partant "à la grâce de Dieu".
Leurs
motivations n’étaient pas toujours évidentes, le
pèlerin laissant au Chemin le soin de faire apparaître
le questionnement et d’y apporter la ou les réponses;
la recherche cultuelle était le plus souvent présente
voire prédominante, beaucoup étant des chercheurs
de Dieu.
Le
facteur "Durée" avait son importance et,
dans la plupart des cas, la marche était envisagée
pour plusieurs semaines voire plusieurs mois, jusqu’au
bout !
L’utilisation
des facilités de transport, de portage du sac, étaient
réduites aux cas de force majeure, bref, le pèlerin
partait le plus souvent seul, en couple, ou en tout
petit groupe plus rarement, laissant à Dieu le soin
de le mener à bon port, malgré les difficultés,
la solitude, l’absence ou la sobriété des refuges,
les chemins pas ou mal balisés.
Fort
heureusement, les rencontres, l’accueil spontané
des populations, la découverte du « TOUT »
étaient des moments d’une telle intensité que le
pèlerinage vers saint Jacques était une merveilleuse
étape de la vie, que l’on n’avait de cesse de communiquer
aux autres, procurant à chacun un questionnement
sur la Foi, un respect, un rapprochement et un amour
des autres, une tendance à la solidarité, une relativisation
de soi, et même une sensation ambiguë d’humilité
et de force en soi, enfin une joie et une sérénité
profondes, et un certain stoïcisme. Grâces étaient
rendues pour cet état de félicité, état en général
durable et fort.
Tout
ceci est écrit au passé; fort heureusement, dans
la majorité des cas, cette manière de vivre le pèlerinage
perdure, mais tout évolue. Des événements majeurs
comme la venue du Saint Père à Compostelle en 1987,
la proclamation des Chemins de Compostelle comme
Premier Chemin Culturel Européen puis leur classement
au Patrimoine de l’Humanité, les deux Années Saintes
de 1993 et 1999, mais aussi le best-seller de Paulo
Coelho, et l’essor de la randonnée pédestre, ont
amené presse, radios, télévisions, livres et maintenant
Internet à hyper médiatiser le Chemin de Saint-Jacques
si bien que maintenant tout le monde a été interpellé
par cette aventure humaine.
Ethique
et esprit du chemin. Dérives actuelles
Un
nombre de plus en plus grand de personnes de tous
pays, chaussent les rangers, endossent le sac, et
empoignent le bourdon ! Cette médiatisation est
certes une bonne chose : il serait bien peu pèlerin
de garder pour soi les richesses de l’expérience
du chemin ; alors, tout pèlerin ne peut que se réjouir
de voir que le plus grand nombre puisse partager
la félicité qu’il y a trouvé.
Chaque
médaille a hélas un revers et le pèlerin du début
des années 90 a parfois du mal à reconnaître l’ancien
"Camino" et l’esprit qui y régnait :
-
Prolifération des refuges dont certains cherchent
à être plus luxueux que les autres, perdant ainsi
le caractère de simplicité pèlerine qui était le
leur ; à noter, dans certaines localités comme Saint-Jean-Pied-de-Port,
une certaine foire d’empoigne pour s’approprier
les pèlerins débarquant des trains du soir.
-
Emploi en Espagne des généreux fonds alloués par
l’Europe pour améliorer certes les chemins, mais
parfois pour en faire de véritables "routes
pour marcheurs", avec leur sol damé, leur tracé
rectiligne, bordé d’arbres pas toujours judicieusement
plantés.
-
Distributions parfois mal préparées et mal contrôlées
des "Credencial" nécessaires à l’accès
dans les refuges.
-
Déjà des distributeurs de Coca-Cola sont apparus
dans les petits villages de Galice… à quand les
Mac Do avec menu pèlerin.
-
Des tours-operators travaillent aussi sur le Chemin,
les bus déversant sans aucune précaution leur cargaison
de touristes-pèlerins sur le Camino, des artisans
proposent le portage des sacs… et des pèlerins.
D’autres
dérives commerciales existent certainement. Tout
ceci est logique, normal, en tous cas était prévisible.
Tout
aussi logiquement, cet état de choses a amené chez
certains marcheurs un changement d’état d’esprit,
parfois néfaste à la qualité de la pérégrination.
L’augmentation massive du nombre de pèlerins fait
que la course aux refuges existe parfois surtout
en été : mieux vaut arriver au plus vite, pour
être sûr d’avoir un lit ! ceci aux dépends d’un
certain égoïsme et d’un esprit de compétition bien
peu pèlerins !
En
cas de mauvais temps, certains n’hésitent pas à
faire toute ou partie de l’étape en bus ou en taxi,
aux dépends du pauvre crotté mouillé qui arrive
après eux !
D’autres
évitent certaines portions ou étapes ingrates réalisant
un pèlerinage facile et agréable, sans connaître
aucune des conditions qui conduisent le pèlerin
à gagner un peu d’humilité et de stoïcisme.
Que
dire de ces Associations qui organisent, sur des
portions du chemin, un pèlerinage tout préparé avec
des groupes de 20 à 30 personnes et qui débarquent
dans les refuges, prenant soin d’arriver en petits
groupes les uns après les autres pour tromper l’hospitalero,
phagocytant les lits pour ceux qui arrivent ensuite,
avant d’envahir bruyamment les salles communes au
profit du groupe et aux dépends des pèlerins solitaires
!
C’est
bien sur la faute de l’hospitalero quand celui ci
accepte sans broncher des groupes débarquant de
leurs voitures avec valises, jupes et talons hauts
pour les installer dans les dortoirs.
Voici
peint un bien sombre tableau qu’il convient de tempérer.
Voici
peint un bien sombre tableau qu’il convient de tempérer.
Fort heureusement, les dérives ne sont le fait que
d’un petit nombre et c’est tant mieux ! Mais elles
n’existaient pas ou étaient rarissimes il y a encore
5 ou 6 ans… Actuellement elles ont tendance à augmenter.
Il
convient donc de les connaître pour mieux y parer,
ne pas y sombrer si on chemine pour la première
fois, et éviter que, rapidement, ce beau et bon
chemin ne se transforme en banal chemin de Randonnée.
Certes, les pèlerins, les vrais, continueront à
marcher vers le tombeau de l’Apôtre mais poussés
par les autres, ils seront obligés de marcher sur
d’autres chemins que le "Camino Franceé"
ou en hiver, en regrettant le bon temps, sans rien
dire.
Dépassement
de soi, Joie, Gratitude, Humilité, Rencontres, Solidarité,
Respect de l’Autre et de son éventuelle différence,
Tolérance, Acceptation de sa propre faiblesse et
de ses erreurs, voilà comment il convient d’envisager
le Chemin de Saint-Jacques. Il continuera alors
à être pour la plupart, un merveilleux Chemin de
Transformation.
ULTREIA
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Pauvre
chemin de Saint Jacques
Anonyme
(revue Camino, juillet 2010)
....Les
chemins vers Saint-Jacques de Compostelle ne sont
pas un long fleuve tranquille. Les berges du fleuve
sont encombrées par toutes sortes d’individus en
recherche de bon temps sous couvert d’état de pèlerin.
Petit
inventaire à la Prévert :
-
Il y a ceux qui souhaitent dormir en chambre d’hôte
pour un tarif de gîte pèlerin.
-
Ceux qui volent le petit déjeuner des pèlerins se
levant plus tard mais l’ayant prépayé, alors qu’ils
avaient affirmé ne pas en vouloir.
-
Ceux qui affirment qu’au regard de leur état de
pèlerin, la gratuité du gîte et du couvert leur
est due.
-
Ceux qui se font déposer au gîte en voiture, car
leurs nombreux bagages sont trop lourds à porter..
-
Ceux qui réservent dans plusieurs gîtes pour la
même nuitée et ne préviennent pas de leur défection.
-
Ceux qui vandalisent les gîtes (salle de bain, cuisine,
literie), car de toutes les façons ce n’est pas
chez eux.
Sans
oublier :
-
Les pingres.
-
Les pilleurs.
-
Les râleurs professionnels.
-
Les concupiscents libidineux prenant les chemins
pour une arène de la drague.
-
Les diffamateurs en tout genre (rien n’est
jamais assez bien pour eux).
-
Il y a aussi ceux qui critiquent les hébergements
en France (le ciel est tellement plus bleu de l’autre
côté des Pyrénées et c’est plus folklorique).
-
Et n’oublions pas les pollueurs des grands
chemins qui prennent la terre pour une poubelle…
Civisme,
partage, fraternité ne semblent pas être des valeurs
communes à tous ceux qui se disent pèlerins.
-------------------------------------
Camino
n°110 OCT 2011
Tout
le monde a le droit de marcher vers Compostelle,
ou ailleurs, et personne ne détient de droits sur
quiconque. Ce qui n’est pas acceptable, c’est le
comportement de certains… Explications et revue
de détails, voilà ce qui gêne sur le Chemin, et
spécialement sur le chemin de Saint-Jacques :
-
Halte au randonneur qui n’a pas porté son sac à
dos sur ses épaules (ou à la force de ses bras s’il
tire ou pousse un chariot), et qui squatte dès 14
h 00 un lit dans le refuge des pèlerins, en se faisant
déposer par un taxi à 1 km de l’étape, en se mouillant
avec de l’eau la tête pour faire croire qu’il a
fait toute l’étape à pied… il faudra lui proposer
une chambre d’hôtel ou une chambre d’hôtes.
-
Halte au randonneur qui n’accepte pas le règlement
intérieur à toute structure publique ou privée,
sous prétexte qu’il a payé et qu’il a des droits
(ex: celui qui ne frappe pas, mais pulvérise la
porte d’entrée sous des coups de boutoir). non,
le pèlerin a aussi des devoirs... il faudra lui
proposer un séjour ailleurs.
-
Halte au randonneur qui se plaint de la promiscuité
des lieux dans les dortoirs communs... à 12 -15
euros, on se contente de ce que l’on trouve…. il
faudra lui proposer une chambre dans un hôtel 3
étoiles, ou alors de faire la conversation nocturne
avec Cassiopée.
-
Halte au randonneur qui part très très tôt (afin
dit-il d’éviter la chaleur !), mais qui veut surtout
s’assurer de trouver un lit à l’étape… il faudra
lui dire de rester chez lui où il est sûr de trouver
un lit chaque jour, ou d’aller à l’hôtel le plus
proche.
-
Halte à l'hébergeur qui impose la demi-pension obligatoire,
sous menace de dormir dehors. Il faudra lui dire
que la vente forcée est répréhensible par la loi.
-
Halte au coureur de jupons qui veut "draguer
la minette" pour augmenter son tableau de chasse…
il faudra lui dire que le respect de la personne
humaine est sacré, et que l’ "on ne badine
pas avec l’amour.. " (Alfred de Musset, 1834)
-
Halte au "crado" que l’on suit comme le
Petit Poucet, parce que faire 50 mètres pour trouver
une poubelle est fatiguant… il faudra lui dire qu’aller
à Compostelle est encore plus fatiguant.
-
Halte à celui qui ne fait pas la vaisselle (des
ustensiles qu’il a utilisés) "parce qu’il y
a un hospitalier"... il faudra lui apprendre
la civilité et la courtoisie.
-
Halte au randonneur qui réserve 3 refuges pour la
nuit, et qui ne prévient pas qu’il ne sera pas présent
le soir ou le lendemain... il faudra lui dire
que, sur le chemin, Radio Camino est très écoutée…
et que tout finit par se savoir… et que la politesse
existe toujours en 2011 !
-
Halte au randonneur à qui l'hébergeur demande de
confirmer la veille sa réservation, qui ne le fait
pas, et qui lorsqu’il arrive au gîte fait un scandale
parce que sa place à été attribuée à un autre… il
faudra lui dire que la consigne qui lui a été demandée
n’a pas été respectée.
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refuge
de Bénévent l'Abbaye (chemin de Vézelay)
communiqué
par Michel Pasquier - mipasquier@sympatico.ca
Il
me fait plaisir de partager avec vous les deux textes
suivants qui étaient affichés dans le refuge de
Bénévent l'Abbaye (chemin de Vézelay) en avril 2008.
1)
Ce CHEMIN n’est pas un itinéraire touristique: c’est
une ÉCOLE de détachement, d’humilité et de connaissance
de soi-même et des Autres. Quand les gîtes y seront
"tout confort", ce sera la fin d’une tradition
vieille de 1000 ans.
2)
Si ce gîte ne vous convient pas, c’est que votre
place n’est pas ici, mais en chambre d’hôte ou à
l’hôtel. Rendez immédiatement les clés, on vous
rendra vos Euros, et laissez ce lieu aux vrais pèlerins,
il leur convient.
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La
simplicité sur le chemin
André.
Gîte Pèlerin Hospitalet Saint Jacques, Aire sur
l’Adour. www.saintjacques-hospitalet.fr
Camino
n° 113 Janvier 2012
La
simplicité est un des fondements de l'esprit pèlerin
et de l'esprit du chemin.
Il
y a deux formes de simplicité sur le chemin:
1)
La simplicité vécue volontairement:
Beaucoup
de pèlerins souhaitent vivre ou retrouver la simplicité
en esprit, dans leur coeur, tout au long du chemin.
Cette
volonté de simplicité intérieure se concrétise aussi
par une simplicité dans les actes de la vie courante
du pèlerin (laver son linge à la main, cuisiner
son repas, vivre le contact avec les autres pèlerins
dans les chambres partagées et les dortoirs).
Il
y a dans cette simplicité volontaire l'idée d'une
rupture avec des besoins, un certain confort quelque
fois excessif, pour retrouver de vraies valeurs.
2)
La simplicité vécue par obligation:
C'est
celle des pèlerines et des pèlerins qui ont peu
de moyens financiers. Ils ont de plus en plus de
mal à faire le chemin.
Ces
pèlerines et ces pèlerins doivent être l'objet de
toute notre attention, et notre première raison
d'être pour ceux qui donnent l'Hospitalité. Sinon
le chemin de Saint Jacques ne sera bientôt plus
un chemin de pèlerinage, mais autre chose qui ne
mérite même pas qu'on en parle.
La
simplicité doit rester possible et gratuite dans
les actes de la vie courante d'un pèlerin, dans
les hébergements tout au long du chemin.
Exemples:
Pouvoir se cuisiner ses repas dans une cuisine équipée
dont l'usage est gratuit. Pouvoir se faire soi-même
son petit-déjeuner.
La
simplicité favorise les rencontres, le partage.
La
simplicité favorise le lâcher prise.
La
simplicité amène à la douceur et à la paix intérieure.
La
simplicité ouvre les sens et permet de voir, sentir,
toucher, entendre, en résumé vivre vraiment ce qui
est beau, vrai et bon.
La
simplicité fait que le pèlerin va à l'essentiel.
Qu'elle
soit volontaire ou obligatoire, la simplicité doit
pouvoir continuer d'être vécue sur le chemin de
Saint Jacques.
Si
vous aimez le chemin de Saint Jacques, faites-le
dans la simplicité en privilégiant les lieux où
vous pourrez la vivre. Ainsi vous protégerez le
chemin des dérives commerciales présentes et futures.
Quand
la simplicité est vécue, partagée, avec les autres
pèlerins et avec ceux qui vous donnent l'Hospitalité
dans leur maison, alors là... une assiette de pâtes,
un petit verre de vin et un bout de chocolat partagés
deviennent un festin.
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Le
point de vue de Christiane
Zoreilles
du Chemin n°28 Déc 2012
Excusez-moi
pour l'inconfort que vous ressentirez peut-être
en lisant ces mots, mais en cette fin de saison
jacquaire, il y a un trop-plein de mécontentement
face à des comportements indélicats et irresponsables
de certains marcheurs se prétendant être pèlerins.
Je
peux tolérer et supporter beaucoup de choses, mais
trop, c'est trop ! Et je ne suis pas la seule, je
parle au nom de plusieurs hébergeurs, sur cette
voie où le portage de sacs n'est pas organisé, Dieu
merci !
Que
tous ne se sentent pas visés, c'est une minorité
de marcheurs qui nous gâchent le plaisir d'accueillir,
mais cela finit par nous exaspérer.
-
Il faut apprendre à assumer vos choix: faire une
longue étape, arriver tard, parfois sans vous annoncer,
et espérer la demi-pension, et vous fâcher ou paniquer
si je vous dis que je ne sers pas le repas.
-
On n'organise pas une étape de 18 km de la même
façon qu'une étape de 34 km ! Et partir pour 34
km sans s'assurer qu'il y a de la place, c'est de
l'inconscience !
-
Certains veulent être libres, ne pas se contraindre
à réserver, arriver tard, passer une demi-heure
sous la douche sans se soucier que d'autres attendent
leur tour, et n'avoir plus qu'à mettre les pieds
sous la table et être servis... Avant, on disait:
le touriste est roi ! Il y a donc tant de ''touristes''sur
le chemin ?
-
Savoir qu'en arrivant tard, au mois d'octobre où
les journées raccourcissent, votre linge ne sera
pas sec pour le lendemain. Est-ce à nous de payer
l'électricité du radiateur que vous ne tarderez
pas à allumer pour sécher votre linge, alors que
la température de la chambre ne nécessite pas de
chauffage ?
-
Essayer plusieurs lits pour en trouver un à votre
goût, sans réaliser que tous les draps seront chiffonnés,
et que le lendemain matin, je me gratterai la tête
en me demandant dans quel lit vous avez bien pu
dormir. Ce serait tellement plus simple pour nous
si vous n'utilisiez qu'un seul lit, et si vous pensiez
à enlever la taie d'oreiller de votre lit !
-
Si certains peuvent prendre une douche sans inonder
toute la salle de bain, pourquoi pas vous ? Et que
dire de l'état des toilettes après votre passage,
messieurs ?
-
Certains pèlerins ont dû passer une heure à remettre
en état de propreté la cuisine d'un gîte communal,
après le passage des cinq pèlerins de la veille,
qui avaient laissé la cuisine dans un état de souillure
indescriptible. Passer la vaisselle utilisée sous
le robinet d'eau froide et la laisser égoutter,
alors que du produit de vaisselle est à votre disposition,
qu'un torchon est posé là, bien en vue, ne souhaitant
qu'à servir, et nous obliger à repasser derrière
vous pour que tout soit propre pour les suivants,
vous trouvez cela normal ?
Ça
sert à quoi d'être sur le chemin si ce chemin n'est
pas l'occasion d'un petit pas vers une conscience
collective et écologique ?
Ça
sert à quoi d'être chaque année sur une voie jacquaire
si son chemin n'est pas l'occasion de sortir un
peu de nos égoïsmes et lâcher un peu nos exigences
?
Je
me sens, grâce à ces quelques lignes rédigées à
chaud, allégée et en ordre vis à vis des pèlerins
qui doivent eux aussi subir de tels comportements.
Je pourrai reprendre l'accueil la saison prochaine
avec coeur, en espérant que ceux qui se sentent
visés auront compris quelque chose, et auront toute
leur place sur le chemin. Aujourd'hui, plus que
jamais, une conscience collective est nécessaire,
et le chemin est un lieu d'apprentissage.*
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Pèlerins
et randonneurs sont-ils si différents ?
Jean-Marc
LUCIEN - Président de Webcompostella
Depuis
quelques années, il est de bon ton de nous reprocher
d'opposer les pèlerins et les
randonneurs
lorsque nous parlons de la démarche spirituelle
sur les chemins de Saint-Jacques.
Plus
exactement ce sont les détracteurs de l'existence
même d'un pèlerinage religieux sur ce chemin millénaire
qui nous accusent de dresser l'une contre l'autre
des catégories qu'ils voudraient imaginer !
Il
y a bien sûr ceux qui nous expliquent depuis longtemps
(historiens et oeuvres d'art à l'appui) que le pèlerinage
n'a jamais existé, et qu'il n'est qu'une invention
des années 1970, et ceux qui voudraient n'y voir
qu'une manne financière destinée à nourrir l'économie
locale, sans vouloir chercher à comprendre pourquoi
tant de monde part sur le chemin plutôt que d'aller
faire le GR20 en Corse.
Soyons
clairs et précis et posons la vraie question : Qui
sont ces gens qui partent si nombreux sur le chemin
de Compostelle, et pourquoi sont-ils là ?
Si
l'on prend le temps de parler avec eux, d'aller
à leur rencontre, et de partager un peu de notre
temps avec eux, on s'aperçoit très vite que, s'il
y a opposition, c'est bien entre ce qu'ils disent
être, ce qu'ils pensent être et ce qu'ils sont vraiment.
Certains
partent véritablement en pèlerinage, d'autres affirment
randonner sur le chemin, mais certains nous avouent
que la coquille est une étiquette qu'ils se donnent
de pèlerin sans même en percevoir le sens profond,
quand certains autres reconnaissent qu'ils n'ont
pas choisit par hasard ce chemin-là de randonnée...
Sans
parler des nombreux témoignages que nous recevons,
où les randonneurs pèlerins du départ nous expriment
combien ils ont pu changer au fil de leur cheminement
!
Alors,
mettons un terme à cette fausse polémique : nous
n'opposons aucune démarche, car il n'y en a
qu'une
!
Si
l'on s'en réfère à la définition même du mot pèlerin,
nous sommes tous des pèlerins sur cette terre, car
nous marchons tous vers le même but qui sera notre
mort terrestre, et, pour ceux qui veulent y croire,
le Sanctuaire définitif, lorsque notre Vie prendra
son vrai sens.
Mais
alors, me direz-vous, qui est pèlerin et qui est
randonneur ?
On
peut à mon sens le résumer en une courte phrase,
est pèlerin celui qui accepte son état de pèlerin.
C'est effectivement quelque chose qui nous est propre
et intime et qui échappe à l'appréhension de l'autre.
On
ne peut pas dire à quelqu'un: "tu es pèlerin",
mais quelqu'un peut nous affirmer, comme il me l'a
déjà
été écrit, "Je suis un pèlerin...heureux"
!
Ce
que les autres verront de mon état de pèlerin, ce
sont les fruits qu'il produit; comme le dit le père
Ihidoy, notre exemple de l'accueil sur le chemin,
ce sont les petites étoiles qui brillent dans les
yeux du marcheur...
Et
par quel miracle ces petites étoiles brillent-elle
? Ce sont bien les fleurs du pèlerinage, qui éclosent
au bout de quelques jours de marche, sans qu'on
y prenne garde ou qu'on les recherche
particulièrement,
qui font du chemin derrière nous un sentier de couleur
et de lumière. Un chemin
de
joie et de paix...
Mais
que nous apprend donc ce chemin pour que tout à
coup nous nous sentions pèlerins ?
Découvrir
l'esprit du chemin
Si
je m'en réfère à ma petite expérience personnelle
et aux échanges que j'ai pu avoir avec les milliers
de
pèlerins
accueillis en 7 ans, il me semble que deux vertus
essentielles se réveillent en cheminant vers Saint-
Jacques.
La
première c'est l'apprentissage de la confiance.
Confiance dans les autres, ceux qui nous entourent,
qui
souffrent
comme nous des même douleurs de pieds, d'épaules,
qui pleurent comme nous souvent, et qui nous sourient
aussi, nous tendent la main, nous offrent un morceau
de pain...
Nous
ne savons souvent rien d'eux, mais ils sont devenus
nos frères et soeurs parce que nous avons accepté
cette ouverture aux autres, et cela nous rassure
sur l'humanité.
Confiance
aussi dans le lendemain qui nous attend, savoir
que l'on aura toujours ce dont on a besoin pour
accomplir notre chemin. Ramener nos vies à l'essentiel
est un des fruits de la confiance.
Pour
certains cela ira jusqu'à la découverte ou aux retrouvailles
avec la Foi, image suprême de la
confiance,
celle que l'on accorde à Dieu seul et qui pourtant
est l'essence de tout.
La
deuxième, plus subtile, est la redécouverte de l'humilité.
Un mot qui a bien disparu de nos
dictionnaires
et de notre vocabulaire, mais qui est l'expression
même de notre état de pèlerin.
Au
bout de quelques jours sur le chemin, l'apparence
sociale, la carapace que nous nous sommes tissée,
les valeurs matérielles dont nous nous prévallons,
tout cela vole en éclat !
Il
nous reste juste notre humanité, pour marcher à
côté d'autres êtres humains comme nous. On apprend
très vite à aimer celui qui nous tend un morceau
de pain, quand nous avons oublié notre sandwich
dans le frigo du gîte; ou celui qui va s'arrêter
pour nous aider à traverser une rivière ou un passage
glissant; ou celui qui va poser sa main sur notre
épaule quand on se demande, en pleurs, ce que l'on
est venu f... là !
Quel
bonheur de découvrir qu'il y a toujours une place
pour nous, même si ce n'est pas celle que l'on voulait
(la première près de la fenêtre avec le matelas
neuf...!).
On
apprend même à accepter que certains "trichent"
en prenant le bus, prennent les premières places
alors qu'ils n'ont pas marché, nous obligent à passer
notre chemin, trouver un autre hébergement ou taper
aux portes pour un abri pour la nuit (jamais je
n'aurais osé le faire, sinon sur le chemin vers
Saint-Jacques).
Quand
on atteint cette humilité là, avec la confiance
qui va avec, on a gagné la liberté, avec les petites
étoiles du père Ihidoy dans les yeux, et l'on sait
que l'on est pèlerin !
Ces
quelques lignes suffiront-elles à convaincre
nos "détracteurs" que nous ne cherchons
pas à opposer pèlerins, marcheurs et randonneurs
mais seulement à essayer de donner un sens à chacune
de ces démarches et à montrer que leurs attentes
sont différentes ?
Sans
doute non, et nous souhaitons que ce débat soit
largement ouvert et se prolonge.
Alors
tous à vos plumes :
Pèlerins,
marcheurs, randonneurs, hébergeants et accueillants,
donnez-nous votre opinion en
répondant
au petit questionnaire disponible en suivant ce
lien
http://www.webcompostella.com/forms/
Toutes
vos remarques seront rassemblées et publiées de
façon non nominatives et formeront la
trame
d'un travail que nous engageons sur le thème "Etre
pèlerin aujourd'hui".
Merci
de votre participation à tous
Jean-Marc
LUCIEN
Président
de Webcompostella
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