Compostelle
à vélo ? Finalement je choisis à pied…
(Sylvie)
http://www.radiocamino.net/personnel/compostelle-a-velo-finalement-je-choisis-a-pied
J’ai
sérieusement remis en question mon projet de départ
cycliste vers Paris, sur le chemin de Compostelle,
et ce pour plusieurs raisons…
La
difficulté physique
La
semaine dernière, après seulement 70 km d’entraînement,
à plat et sans bagages, je m’étais ruiné le dos
et les épaules, sans parler d’autres douleurs plus
bas… Le vélo, c’est beaucoup plus "physique"
que la marche, mais, contrairement à cette dernière,
on plus de mal à sentir ses et limites physiques
lorsque l’on est sur sa bécane. J’ai peur de me
faire vraiment mal, sans autre possibilité que de
devoir m’arrêter pour récupérer physiquement.
La
nécessité de s’entrainer
Même
si ce n’est conseillé par aucun guide, je pars en
général vers Compostelle à pied sans aucun entraînement
préparatoire. Je me contente de petites étapes au
début, et la marche elle-même me sert d’échauffement.
En vélo, l’entraînement préalable est indispensable,
pour tester le corps, mais aussi l’équipement, la
bécane et son chargement…
Le
matos
La
marche n’est pas un sport, dans le sens qu’il n’y
a pas besoin de s’équiper pour marcher. La preuve:
mes vieilles sandales et ma jupe rapiécée sont mes
meilleurs amis sur le chemin. Mon sac est léger,
et de plus en plus vide chaque année. J’ai certes
des bâtons à cause de mes genoux fragiles. Mais
beaucoup de pèlerins se contentent d’un bourdon
de noisetier.
En
vélo, tout est question de matos: il faut un bon
vélo de route (pas question de prendre son vieux
VTT), des sacoches, une selle de qualité, un compteur,
et pourquoi pas un GPS tant qu’on y est… Le budget
de tout cet équipement n’est pas négligeable, et
ce côté "matérialiste" me semble bien
éloigné de ma recherche de simplicité sur le chemin.
La
vitesse
C’est
grisant, la vitesse, et depuis que je projette de
partir à vélo, je ne cesse de calculer des moyennes,
des distances que je pourrais parcourir en autant
de jours, et j’ai l’impression que la marche est
tellement lente. Cette notion de calcul et de performance
ne colle pas avec mon idée du chemin. Un de mes
objectifs est de renouer avec la lenteur, qui manque
tant dans nos vies frénétiques.
Le
survol
Pendant
mes entraînements à vélo, j’avais parfois l’impression
de survoler le paysage traversé, sans parvenir à
l’ancrer dans mon coeur.
Je
suis passée dans de jolis villages mais je n’ai
pas pris la peine de descendre de vélo pour visiter
une chapelle, un cimetière, une ruelle,… À vélo,
on n’a pas tellement envie de faire des micro-arrêts,
alors que ceux-ci sont si fréquents à pied.
Moi
qui ai un très fort besoin d’ancrage, je pense que
le vélo ne répondra pas à mon besoin de vivre pleinement
les endroits traversés.
Le
manque de petites rencontres au long de la journée
Hier,
lors d’une balade à vélo le long de la Meuse, j’ai
croisé pas mal de rando-cyclistes. Eh bien, presque
aucun n’a répondu à mon bonjour. Ils semblaient
surtout préoccupés de me croiser sans m’accrocher,
ou étaient-ils trop fatigués, tendus vers leur but
d’arriver à destination ?
À
mon tour, sur mon vélo, j’ai dépassé une pèlerine.
Pour parler avec elle, j’ai dû descendre de ma selle.
Pas possible d’échanger en roulant, alors que c’est
si facile de marcher quelques kilomètres en échangeant
avec un collègue de route.
Enfin,
à vélo, on n’a pas non plus le temps de parler avec
les gens sur leur banc, dans leur jardin, à une
terrasse. Un petit bonjour envolé et on est déjà
plus loin. Je sens que ce manque de contact va être
difficile pour moi.
Le
manque de liberté
C’est
peut-être le point qui m’a le plus décidée à abandonner
l’idée de partir à vélo. Lors de cette balade à
vélo, nous avons fait halte chez un glacier non
loin de la piste cyclable. Une dame était debout
près de ses vélos pour surveiller ses bagages, tandis
que son mari faisait la file chez le glacier.
Moi
qui déteste les fils à la patte, je ne me vois vraiment
pas vivre en permanence dans la peur d’un vol, l’oeil
rivé sur ma bécane. J’aime visiter les églises et
m’y recueillir en paix, m’arrêter dans un bar et
tout oublier devant mon pastis,…
Et
en plus…
Ah
ben au fait, finis les petits pastis au cours de
la journée… Boire ou conduire, il faut choisir !
(cette dernière phrase a sans doute été écrite à
l’heure de l’apéro !).
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