10
questions avant de partir
Sylvain
Vaissière - ACIR
(Détours en France HS
Mars 2010)
Sylvain
Vaissière, chargé du site Internet, de la cartographie,
de la signalétique et de la communication au sein
de l'association de Coopération interrégionale Les
Chemins de Compostelle (Acir), nous donne quelques
conseils.
1)
D'où partir ?
La
tradition veut que l'on parte de chez soi pour rejoindre
l'un des grands itinéraires français qui convergent
tous vers le Camino francés à Puente la Reina en
Navarre. Les chemins sont vivants, chacun a sa propre
personnalité, ses propres difficultés, ses humeurs,
ses délices.
Certains
d'entre eux, comme le Chemin du Puy et le Camino
francés, disposent d'un équipement qui facilite
le cheminement (nombreuses possibilités d'hébergement,
balisage du sentier, guides pratiques), et permettent
de marcher à son rythme.
D'autres
itinéraires offriront à ceux qui le souhaitent de
goûter à ce qui nous reste d'espaces d'aventure:
le chemin d'Arles ou le camino del Norte par exemple.
Les explorateurs prendront des chemins alternatifs
pour s'éloigner des foules de pèlerins, ou visiter
un lieu particulier dont ils se sentent sentimentalement
ou spirituellement proches.
La
variété des itinéraires ouverts permet un large
choix en fonction de ses désirs (voir le site Internet
de l'association http://www.chemins-compostelle.com
ou la carte IGN n° 922 Les chemins vers Saint-Jacques-
de-Compostelle) et de ses capacités physiques. À
chacun de se sentir libre de construire son itinérance.
2)
Faut-il partir accompagné ou est-ce préférable d'être
seul ?
Partir
en pérégrination vers Compostelle est en principe
une démarche individuelle. Certains préféreront
marcher
solitairement, d'autres auront besoin de partager
chaque instant avec un compagnon de route. Les rencontres
spontanées le jour du départ ou en cours de route
ne sont pas rares sur les itinéraires les plus fréquentés.
Il
est possible de partir à deux ou en petit groupe.
Les bandes trop importantes auront des problèmes
pour se loger au même endroit lors de la halte.
3)
Quand partir ?
Les
meilleures périodes sont le printemps et l'automne
en raison des conditions météorologiques favorables
et
de l'affluence pérégrine raisonnable sur les chemins.
En
hiver, le froid et la fermeture de nombreux gîtes
demandent une préparation spécifique. L'été, les
fortes chaleurs et la surfréquentation des itinéraires
peuvent rendre le cheminement parfois douloureux.
Certains
parcourent l'intégralité du chemin jusqu'à Compostelle
(compter deux mois de marche environ au départ des
grands itinéraires), d'autres préféreront découper
leur cheminement par tranches de quinzaines de jour
chaque année.
4)
Comment ne pas se perdre et être sûr de suivre un
chemin de Compostelle ?
Les
chemins sont de plus en plus équipés en signalétique
et guides pratiques. Les chemins de Saint-Jacques
ont été déclarés Grand Itinéraire culturel du Conseil
de l'Europe en 1987. À ce titre, un logo positionnel
spécifique a été conçu. II s'agit d'une coquille
jaune sur fond bleu que l'on retrouve apposée au
long des chemins.
Les
itinéraires sont également parfois homologués en
tant que GR® par la Fédération Française de la Randonnée,
et bénéficient d'un balisage directionnel rouge
et blanc.
En
Espagne, le balisage est complété d'une flèche jaune
peinte sur toute sorte de supports. La coquille
Saint-Jacques
sous toutes ses formes est également utilisée pour
signaler le chemin. Enfin, les populations locales
et
les offices de tourisme peuvent aider en cas de
doute.
5)
Quel équipement prévoir ?
Le
plus difficile est de partir avec un équipement
allégé à son maximum. Le poids du sac à dos est
un facteur décisif lors d'une marche de plusieurs
semaines. On considère qu'un bon sac à dos doit
peser autour de 6-8 kg (ou 10% du poids du marcheur).
De
simples chaussures de marche dans lesquelles on
se sent bien, deux paires de double chaussettes
contre le frottement, des nu-pieds pour le repos
le soir, un drap de couchage ou un duvet suivant
la saison, une ou deux affaires de rechange, un
nécessaire d'hygiène et de santé allégé, une protection
contre la pluie, un vêtement chaud contre le froid,
un couvre-chef, la credencial, un guide pratique,
un carnet de route, une carte de crédit, la Carte
européenne d'Assurance maladie qui dispense l'avance
de frais médicaux en Europe (pour l'obtenir, contacter
sa Caisse d'Assurance Maladie).
Il
ne faut pas oublier qu'au long du chemin, le marcheur
rencontrera commerces et services pour compléter
l'équipement manquant. Sur simple demande, nous
fournissons un document contenant tous les conseils
pratiques pour bien se préparer.
6)
Quelle préparation physique faut-il avoir avant
de partir ?
Chaque
chemin comporte ses difficultés liées au dénivelé,
à la météo ou aux étapes rendues parfois longues
par manque d'hébergement. Mais partir à Compostelle
est accessible à toute personne en bonne santé.
Pour
ceux n'ayant pas l'habitude de marcher, il est conseillé
de se tester au cours d'une journée ou deux de marche
avec le sac à dos. Cela ne peut que favoriser le
bon déroulement de leur prochaine pérégrination.
Une
bonne préparation et un respect de son corps évitera
certains abandons, et permettra d'anticiper les
petits problèmes.
7)
Quels sont les risques sur le chemin ?
En
moyenne, on marche 6 heures par jour, ce qui équivaut
à environ 25 km quotidiens. Les premiers jours sont
les plus difficiles. Il s'agit de marcher à son
rythme et de s'arrêter lorsque l'on en ressent le
besoin. Une des particularités propres à la marche
au long cours est que le corps s'habitue à ce rythme
au bout de 8 à 10 jours.
Prendre
soin de son corps est très important. Quelques conseils:
toujours boire sans soif (cela évite tendinites
et déshydratation), bien manger et disposer de ravitaillement
et d'eau sur soi, s'octroyer des temps de repos.
S'arrêter si nécessaire une journée entière pour
se reposer.
Les
chemins sont relativement bien entretenus, balisés
et pensés en fonction de leur utilisation pédestre
et ne présentent pas de danger particulier.
Ensuite,
comme dans tout voyage, il convient de veiller à
ses affaires personnelles le soir lors de la halte.
8)
Où dormir et se restaurer ?
Les
chemins disposent d'un équipement très varié offrant
tout type de confort. En France, les lieux
d'hébergements
sont des gîtes municipaux, gîtes d'étape, chambres
d'hôtes, hôtels, campings.
En
Espagne, un réseau d'albergues et de refugios pour
pèlerins permettent le gîte en plus des structures
hôtelières classiques.Ils sont accessibles aux pèlerins
munis de leur credencial et disposent de services
minimum (matelas, douches). Les chemins les plus
fréquentés sont les plus équipés.
Pour
manger, les villages traversés disposent de restaurants
qui proposent pour certains un menu pèlerin, et
de petites épiceries pour le ravitaillement.
9)
Combien coûte le pèlerinage ?
Le
budget nécessaire dépend du niveau de confort recherché.
Une chambre d'hôte tout confort coûte entre 30 €
et 60 € la chambre double par nuit. Un gîte coûte
entre 5 € et 15 € la nuitée.
À
cela il faut ajouter de quoi acheter à manger (en-cas
et repas).
Dans
certains gîtes espagnols, le principe du donativo
(une participation libre) est mis en place. Par
courtoisie et respect, il convient de laisser quelques
euros. Cependant, en raison d'abus, cette tradition
qui permet l'entretien des gîtes tend à disparaître
peu à peu,
10)
Une fois à Compostelle, comment rentrer en France
?
Je
conseillerais de terminer son périple loin des foules
de pèlerins, par trois jours de marche supplémentaire
à travers les confins de l'Europe vers le Cabo Fisterra
(le cap Finisterre), ce bout du monde surplombant
l'océan
Atlantique, où la coutume était de ramasser une
coquille Saint-Jacques en signe d'accomplissement
du pèlerinage.
Le
retour vers la France depuis Santiago de Compostela
peut s'effectuer en train ou en autocar. Toute l'année,
un
train par jour (deux trains en été) permet de regagner
Irun en douze heures. En autocar, plusieurs compagnies
très organisées proposent le retour sur les grandes
villes espagnoles ou françaises. Comparé à l'autocar,
le train présente l'avantage de vous permettre de
bouger durant le long trajet.
À
partir d'Irun/Hendaye on retrouve les trains grandes
lignes pour la France.
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