publié
par l'association Du Québec à Compostelle http://www.duquebecacompostelle.org/selection/questions.asp
Questions
et réponses
Voici
une sélection de questions et de réponses fréquemment
posées.
Je
projette de faire le pèlerinage seul. Se prête t-il
encore à la contemplation et à la sérénité? Est-il
sécuritaire?
Pour
profiter pleinement de votre pèlerinage, vous pouvez
partir seul. Au fil du chemin, vous rencontrerez
d'autres pèlerins, vous vous ferez des amis, mais
vous aurez toujours la possibilité de marcher seul
quand vous en sentirez le besoin.
Il
est possible de faire le chemin dans un esprit de
contemplation et de méditation, de silence et de
sérénité : admirer simplement le paysage, s'émerveiller
devant la nature, trouver plaisir à cheminer, à
traverser un petit village, à visiter un vieil édifice
ou un monastère du Moyen Âge, à s'arrêter quelques
minutes en chemin, en pleine campagne, pour réfléchir.
Le
Camino francés est sécuritaire. Peu de situations
déplaisantes sont rapportées. La police est très
présente, surtout dans la haute saison (de mai à
septembre). Mais il ne faut jamais oublier d'être
prudent. Des vols ont déjà été rapportés…
Et
le soir, au refuge, le partage avec les autres vient
compléter cette marche, lui donner son sens. Il
y aura certainement, en cours de route, des petites
déceptions, des froissements avec d'autres pèlerins.
On reste toujours soi-même… Prendre du temps de
réflexion chaque soir et chaque jour, s'arrêter
à l'occasion pour un office religieux, tout cela
favorise un cheminement intérieur créateur. Ces
frottements et épreuves nous redonnent "un
coeur nouveau". Partez à l'aventure! Répondez
à cet appel en vous abandonnant à ce que le Chemin
vous réserve.
Pourquoi
les gens font-ils ce pèlerinage?
Les
motifs sont multiples : recherche de soi et intériorisation,
désir de ressourcement, besoin de changement, pause
dans sa vie, démarche religieuse ou culturelle,
goût de l'aventure, exploit sportif. Toutes les
raisons sont bonnes!
Le
Chemin de Compostelle donne l'occasion d'avoir du
temps à soi et de revoir ses priorités dans la vie.
Il nous sort d'un contexte de vie mené au rythme
d'une société de consommation. Sans télévision ni
publicité, on dialogue avec la nature, les grands
espaces... avec de nouveaux amis si on le désire.
Combien
de temps faut-il pour faire le pèlerinage de Saint-Jean-Pied-de-Port
à Compostelle? Et pour se préparer?
On
doit compter 5-6 semaines pour marcher les 780 km
du Camino francés, selon son rythme de marche. Et
si on veut voir l'Atlantique et se rendre au cap
Finisterre, là où le soleil se couche, il faut ajouter
90 km. Pour les pèlerins ordinaires, mieux vaut
marcher modérément et faire des étapes raisonnables
de 20 à 25 km par jour. Certains se contentent de
15!
Allez-y
à votre rythme et, surtout, n'essayez pas de brûler
les étapes en voulant arriver le plus tôt possible
à destination. Il ne s'agit pas ici d'un marathon.
Ceux qui sont pressés ont ensuite des regrets d'avoir
manqué tel point d'intérêt ou telle rencontre. Dans
une petite église à Triacastela, il est écrit: "Le
pèlerinage n'est pas une course de vitesse".
Pour
votre préparation, essayez de marcher plusieurs
jours consécutifs par terrains accidentés, parfois
à la pluie battante, avec votre sac à dos rempli.
Vous sentirez vous-même quand vous serez prêt à
partir…
Même
si les montagnes sont merveilleuses par beau temps,
partir de Saint-Jean-Pied-de-Port pour Roncevaux
(25 km) oblige à traverser les Pyrénées souvent
sous la pluie ou le brouillard. Il peut y avoir
de la neige jusqu'en mai! C'est d'ailleurs l'étape
la plus difficile, et c'est risqué de commencer
ainsi… Mieux vaut faire d'abord une étape ou deux
en Pays basque pour se mettre en forme et surmonter
le décalage horaire, en commençant par exemple à
Saint-Palais. On peut aussi aller dormir aux gîtes
de Hunto ou d'Orisson, à 5 et 8 km après Saint-Jean-Pied-de-Port,
pour raccourcir la traversée du lendemain vers Roncevaux.
Une
connaissance de l'espagnol ou de l'anglais, sans
être obligatoire, est un atout pour mieux échanger
avec les autres pèlerins.
Trouve-t-on
facilement refuges et hébergement?
Les
refuges des municipalités ou associations demandent
rarement plus de 5 euros. Il y en a pour tous les
goûts. Leur capacité varie de quelques personnes
à plus de 100. En approchant de Compostelle, en
raison de l'affluence, les refuges risquent d'être
pleins, surtout en juin, juillet et août.
Ils
offrent parfois une cuisine pour préparer les repas.
Sinon, apportez gamelles et ustensiles ou allez
manger dans un restaurant. En Espagne, vous trouverez
souvent un "Menu del peregrino" à 11 €.
Vous
pouvez aussi choisir gîte, auberge, maison de ferme,
pension ou hôtel, où les prix varient selon les
services offerts.
Quel
devrait être le poids de mon sac à dos? Est-il nécessaire
d'apporter un sac de couchage et un matelas de sol?
Et les souliers?
Essayez
de réduire votre sac à dos à 6-7 kg. L'idéal est
de ne pas dépasser 10% de son propre poids. Utilisez-le
lors des périodes d'entraînement avant le départ
avec un poids supérieur. Vous aurez ensuite l'illusion
d'un sac léger tout au long du parcours.
Pour
le coucher en France, un drap cousu sur trois côtés
(de préférence en "polar") suffit en été,
car les gîtes du Chemin du Puy offrent la literie.
Mais si vous voulez marcher en totale autonomie,
apportez un sac de couchage et un matelas de sol.
En
Espagne, la plupart des refuges sont assez bien
équipés, mais ne suffisent pas à la demande en été.
C'est surtout en avril et en octobre que vous devez
apporter un sac de couchage, car les nuits sont
alors froides.
Apportez
de bons souliers de marche que vous aurez déjà utilisés
avant le départ. Si toutefois vous avez certaines
faiblesses au niveau des chevilles, la bottine demeure
un excellent choix. Portez deux paires de bas (qui
respirent), et aérez vos pieds à chaque heure de
marche, si possible.
Quelles
sont les meilleures périodes pour marcher?
Le
printemps et l'automne sont conseillés, pour éviter
les grosses chaleurs estivales. Il faut se rappeler
que les plateaux d'Aubrac, les Pyrénées et le Cebreiro
sont souvent couverts de neige en avril, et que
la Galice est à l'automne victime de pluies abondantes.
Malgré
cela, on conseille quand même avril et mai, ou encore
septembre et octobre. Ces deux périodes ont toutes
deux leurs charmes particuliers: fleurs et éclairage
au printemps, récoltes et vendanges à l'automne.
Quelles
sont les préoccupations quotidiennes d'un pèlerin?
Vous
penserez tout d'abord à votre condition physique
(pieds, genoux, dos, épaules). Puis vous examinerez
quotidiennement votre tracé. Ensuite vous verrez
à votre alimentation (quoi manger?) et au refuge
de la prochaine étape (où dormir?). Vous reviendrez
aux préoccupations de base de la vie.
Y
a-t-il beaucoup de cyclistes sur le Chemin de Compostelle?
De
plus en plus de cyclistes (25%) s'aventurent sur
le chemin, quoique certaines parties du trajet ne
soient pas accessibles aux vélos. Ils accompagnent
souvent les pèlerins, puisque l'Espagne et le Conseil
de l'Europe ont refait et amélioré le chemin de
Compostelle, souvent en gravier tapé, peu ombragé,
parfois le long d'une grande route, donc bruyant...
À cause de ce gravier, des ascensions, des roches,
du danger des grandes routes, des pneus solides
et larges sont conseillés.
Mais
il y a souvent des routes alternatives pour le marcheur
solitaire, méditatif, assoiffé de silence et de
grands espaces...
Qu'en
est-il de l'argent et des guichets automatiques?
Ces
derniers sont faciles à trouver. C'est pourquoi
il est conseillé de transporter peu d'argent à la
fois, en cas de perte ou vol. Depuis 2000, l'euro
est de mise en Europe. Les cartes Visa sont d'ailleurs
acceptées dans la plupart des guichets automatiques.
En
France, vous devez prévoir au moins 35 € par jour
à cause des gîtes privés, et en Espagne 20 € par
jour car les refuges y sont subventionnés, mais
on ne peut pas les réserver d'avance!
Ce
pèlerinage est-il d'abord religieux?
Bien
que la cathédrale de Santiago soit catholique, des
membres de toutes les religions marchent sur ce
chemin. Il n'y a aucun rituel obligatoire. Chacun
est libre de ses croyances et de son emploi du temps.
Historiquement,
à partir du VIIIe siècle, une bonne partie de l'Espagne
était sous domination musulmane. C'est pourquoi
Rome a tellement encouragé les pèlerins étrangers
à se rendre là-bas, en vue de reprendre ces territoires.
On appelle cette période la "Reconquista"
(reconquête de l'Espagne), qui s'est terminée en
1492.
Le
retour est-il facile ou difficile?
N'oubliez
pas que les pèlerins du Moyen Âge devaient revenir
à pied! Aujourd'hui, il est facile de trouver avion,
train ou bus. Et, si vous devez interrompre votre
trajet, des transports publics sont toujours accessibles
dans la majorité des villes et villages traversés.
Pour
ce qui est de votre corps, habitué quotidiennement
à une marche importante, il sera peut-être déçu
de retomber dans la routine d'avant le départ. Et
après un tel voyage, il est plus que probable que
votre santé sera améliorée…
Quant
à votre esprit, il vagabondera encore quelque temps
dans les souvenirs de cette belle parenthèse de
vie. Certains ont de la difficulté à reprendre la
vie quotidienne, car ils voudraient tellement partager
leur expérience avec leur entourage! Pour éviter
cet isolement, allez à la rencontre d'autres pèlerins,
en participant par exemple à des rencontres organisées
chaque automne dans votre région.
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