Pèlerin
à Assise - St François (Desbonnets)
SAINT-FRANÇOIS
François
meurt le 3 octobre 1226, et le lendemain on l'enterre
dans l'église Saint- Georges. Six mois plus tard, le
cardinal Hugolin, qui avait été son conseiller, est
élu pape sous le nom de Grégoire IX. Témoin de la sainteté
de François, il entend le proclamer à la face de l'Eglise.
La Procédure de canonisation, entamée sans tarder, aboutit,
le 16 juillet 1228, à la cérémonie où, dans l'église
Saint-Georges, le pape inscrit François au catalogue
des saints. Après quoi, Grégoire IX voulut élever à
la mémoire de son ami un double monument. Un monument
littéraire: il ordonne à Thomas de Celano d'écrire la
vie de François, c'est la Vita I, achevée en 1228. Un
monument architectural: c'est la Basilique Saint-François.
La
Basilique Saint François
Si
elle est née sur l'ordre du pape, c'est à frère Elie,
qui en fut le véritable maître d'oeuvre, que la basilique
doit d'avoir été réalisée. On décida de l'implanter
hors des murs d'Assise, en un lieu qui portait le nom
de Collis inferni, colline de l'enfer (ou plus prosaïquement,
colline inférieure), et qu'on ne tarderait pas à rebaptiser
colline du paradis lorsque le corps de François y serait
transféré.
Les
travaux furent menés avec efficacité, et la construction
de l'église inférieure était presque terminée en juillet
1230, lorsqu'on procéda à la Translation du corps de
saint François. En 1236, l'église supérieure était couverte.
En 1239, le clocher, terminé, recevait ses premières
cloches. En 1246, la Commune d'Assise fixait les limites
de la place supérieure, où aucune construction ne serait
autorisée, de manière à en préserver la perspective.
Enfin, en 1253, le pape lui-même vint consacrer les
deux églises.
La
configuration du terrain, en forte déclivité, inspira
certainement le parti architectural des deux églises
superposées, et entraîna obligatoirement un certain
nombre de conséquences. D'abord, l'orientation du choeur
des églises vers l'ouest, contrairement à la tradition;
ensuite, la nécessité de construire le couvent encore
plus à l'ouest, puisque vers l'est on voulait préserver
la perspective de la Place supérieure; enfin, l'aspect
de forteresse que prendrait ce couvent dès que l'on
chercherait à l'agrandir, ce qui arriva lorsque les
papes, dont il était Ia propriété, voulurent pouvoir
y résider sans être une gêne pour la Communauté.
La
Basilique Saint François, tant par son architecture
que par sa décoration, est un des sommets de l'art,
et mérite une visite approfondie.
Les
fresques dans la Basilique Saint François
Les
Ministres Généraux, frère Elie (1232 à 1239) et saint
Bonaventure (1257 à 1274), firent appel aux meilleurs
artistes de leur époque pour décorer la basilique. Giotto
reçut commande du Ministre Général Giovanni di Muro
en 1296.
Différentes
écoles sont représentées: Pise, Rome, Florence et Sienne.
Saint Bonaventure joue un rôle indirect très important;
c'est en effet la Legenda Major, approuvée par le chapitre
général de Paris en 1266, qui inspira les peintres.
L'école de Pise est représentée par Giunta Pisano, le
musée de la Portioncule détient l'un de ses crucifix.
Les maîtres romains, peintres et mosaïstes, encore sous
l'influence byzantine, Pietro Cavallini, frère Torriti,
frère Jacques Rusuti, travaillent à Assise de 1280 à
1290. Certaines de leurs fresques sur la création subsistent
dans la partie supérieure et les voûtes de l'église
haute. Florence et les peintres toscans jouent un rôle
important. Cimabue (élève de Cavallini à Rome) travaille
vers 1280, beaucoup de ses fresques ont disparu. Giotto
di Bondone (12661337), formé par Cimabue et Cavallini
à Rome, rompt avec l'art byzantin. Il connaissait l'art
des Song, diffusé en occident par Venise et Odoric de
Pordenone, missionnaire en Chine, mort en 1330. Simone
Martini, les frères Lorenzetti qui travaillent de 1328
à 1340, sont des artistes éminents de l'école siennoise.
*
* *
Monter
à la basilique par la Via frate Elia qui débouche sur
la Piazza inferiore S. Francesco: les arcades dont elle
est bordée sur le pourtour furent édifiées au XVe siècle
pour offrir un abri aux pèlerins; on y a une bonne vue
d'ensemble de la basilique.
*
* *
LA
BASILIQUE INFÉRIEURE

SAINT-FRANÇOIS
(Basilique inférieure) - A : Vers la crypte, le tombeau
de saint François. - B : Chapelle Saint Martin. - C:
Fresques du Maître de saint François. - D : Chapelle
de Saint Antoine de Padoue. - E. Chapelle de Sainte
Madeleine. - F : La Madonne aux Anges de Cimabue. -
G : Fresques de Giotto 1) Crucifixion, aux voûtes 2)
nativité, 3) Retour à Nazareth. - H : Porte et escalier
vers la Chapelle des reliques. -- I : Escalier vers
la Basilique supérieure, saint François et le squelette.
- J : Fresques, le triomphe de saint François, allégories
franciscaines : a) le triomphe de saint François, b)
la chasteté, c) la pauvreté, d) l'obéissance. - K :
Escalier vers la Basilique supérieure, la pendaison
de Judas. - Fresques des frères Lorenzetti a) La grande
crucifixion, b) la Vierge à l'Enfant. M : Le Saint Sacrement.
Entrer
dans l'église inférieure par le portail gothique
à double arcade (fin XIIIe) et portes en bois sculptées
(XVIe),
On
pénètre dans le transept oriental qui fut ajouté
à l'église inférieure au XIVe siècle.
A
droite, dans la nef, un escalier descend à la crypte
où l'on peut vénérer la tombe de saint François. C'est
le lieu le plus émouvant d'Assise, et l'on souhaiterait
qu'il soit le plus recueilli.
En
1230 le sarcophage de saint François fut déposé sous
le maître-autel de la basilique inférieure. Il ne fut
plus visible ni accessible. Au XIXè siècle, on désira
retrouver la précieuse relique. Le pape Pie VII fit
faire la reconnaissance des restes retrouvés enfin le
12 décembre 1818. Une chapelle de style néo-classique
fut alors construite; elle fut remaniée, telle que nous
la voyons entre 1925 et 1932, par Ugo Tarchi. On l'appelle
désormais la crypte de saint François ou crypte du tombeau.
Austère et dépouillée, elle est digne du Petit Pauvre:
ni châsse ni dorures.La tombe de François, dans une
sorte de puits, au dessus de l'autel, comporte le sarcophage
de pierre dans lequel frère Elle avait placé le corps;
il est toujours recouvert par la grille de fer de l'époque.
Avec l'autorisation du pape Paul VI, la reconnaissance
est faite de nouveau en janvier 1978: le squelette est
examiné par des experts, et remis comme on l'avait trouvé.
Un document officiel est publié.
Autour
du petit transept, dans des niches derrière des grilles,
les restes de quatre des premiers compagnons: frères
Rufin, Angelo, Masséo, Léon.On remarque près de la grille
d'entrée la lampe votive offerte et alimentée à tour
de rôle par les communes d'Italie.
On
ne peut quitter cette crypte sans émotion ni le désir
d'y revenir; il est vrai que frère François se rencontre
aussi sur les fresques des basiliques, dans les rues,
la campagne et l'ambiance d'Assise. Emotion encore que
de voir, près de l'escalier d'accès à cette crypte,
l'urne funéraire qui contient les restes de Jacopa de
Settesoli, "frère Jacqueline", cette noble
dame romaine qui assistait et vénérait tant saint François.
Ne serait-elle pas pour tout pèlerin un signe de fidélité,
comme un appel à la conversion marquée par un effort
d'amitié et de fraternité ?
De
retour dans la basilique inférieure, se placer dans
la seconde travée de la nef pour examiner l'ensemble
de l'architecture de style gothique italien primitif,
avec encore quelques parties romanes. On notera l'épaisseur
des doubleaux et des ogives qu'aucune mouluration ne
vient alléger, et qui transmettent la poussée des voûtes
à des piliers massifs. Les bras du transept occidental
sont voûtés en plein cintre.
Entrer
à gauche dans la chapelle Saint-Martin, décorée
par Simone Martini entre 1312 et 1315. Comme saint Martin,
François partagea souvent avec les pauvres (B).
"Il
rencontra un jour un chevalier pauvre et quasi nu; lui
était vêtu avec goût et raffinement; ému de compassion,
il donna généreusement ses habits pour l'amour du Christ.
... (2 Celano 50)
S'attarder
sur les plus anciennes fresques de la main du Maître
de Saint François (fin du XIIIe siècle). Ces fresques
admirables, mutilées lors de l'ouverture des chapelles
latérales, se répondent deux à deux en partant de l'entrée.
Elles soulignent la correspondance (conformité) de la
vie du Christ et de saint François: le Christ dépouillé
de ses vêtements en face saint François dépouillé de
ses vêtements, les dernières paroles (le Jésus et la
vision du pape Innocent III, la descente de croix et
le prêche aux oiseaux, la mise au tombeau, la Stigmatisation,
le repas d'Emmaüs et la mort de saint François.
Dans
la chapelle Saint-Antoine (D), les vitraux sont
de Giovanni di Bonino, antérieurs à 1317 et les fresques
de Cesare de Sermei (1581-1668)
Dans
la chapelle Sainte-Madeleine (E), les
fresques de Giotto.
Dans
le transept droit, consacré à l'enfance de Jésus,
on s'arrêtera devant les fresques de Giotto et de son
école, on notera particulièrement le retour à Nazareth,
surtout remarquable par le fantastique panorama de Jérusalem.
D'autres scènes évoquent les miracles de saint François
en faveur d'enfants. Enfin la Crucifixion peinte par
Giotto lui-même. Sur le côté une fresque de Simone Martini
représente François et quatre saints franciscains dont
Louis de Provence, Elisabeth de Hongrie. L'Annonciation
est du maître de Saint Nicolas. On s'installera commodément
pour contempler la Madone aux anges de Cimabue (F).
A droite du tableau, l'artiste a représenté saint François
en s'inspirant manifestement du portrait qu'en avait
fait Thomas de Celano.
"Il
était de taille moyenne, plutôt petit que grand....
(1 Celano 83)
Comment
ne pas rêver d'un véritable portrait de saint François.
Nous disposons : à Assise du portrait de Cimabue, au
musée de la Portioncule de celui de Giunta Pisano, à
Greccio d'une copie faite au XIVe siècle d'un portrait
de François, commandé, dit la tradition, par dame Jacqueline
de Settesoli,un an avant sa mort (auteur inconnu), à
Spolète dans la crypte de San Giovanni e Paolo, celui
qui figure sur une fresque du Monastère de Subiaco et
qui aurait été peint en 1224 du vivant du saint.
Toujours
dans le transept droit, un escalier (I) conduit
à la basilique supérieure; en dessous, une porte permet
d'accéder à la chapelle des reliques précieuses de saint
François, notamment le parchemin de la bénédiction de
saint François à frère Léon, des habits portés par saint
François.
Remarquer
les fresques des voûtes de la croisée du transept. Elles
représentent le triomphe de saint François grâce aux
trois vertus, la pauvreté (c), l'obéissance (d), la
chasteté (b). Ces chefs d'oeuvre ont été exécutés par
des disciples de Giotto de 1312 à 1315.
L'autel
se trouve au-dessus de la tombe de saint François.
Passer
dans le transept gauche pour voir les chefs d'ceuvre
entièrement décorés par Ambrogio et Pietro Lorenzett
:
a)
sur la Passion du Seigneur et sa résurrection. La grande
crucifixion (a), la déposition de Croix, la mise au
tombeau. Dans la grande fresque de la Crucifixion, abimée
à la suite de l'installation d'un autel, remarquer l'expression
des anges. Aux voûtes les événements de la Semaine Sainte.
En face la Stigmatisation de saint François, modèle
du genre pour représenter cet épisode.
b)
l'admirable Vierge à l'enfant (b) entre saint Jean et
saint François est plus connue sous le nom de Vierge
des soleils couchants, sa beauté est émouvante. On
se demande comment interpréter le geste de la main de
chacun des quatre personnages.
Deux
escaliers (I et K) conduisent dans le grand cloître
à deux étages dont la construction fut ordonnée par
le pape franciscain Sixte IV (1474). Remarquer d'un
côté le squelette couronné, de l'autre la pendaison
de Judas. Est-ce une invitation à méditer sur la fragilité
des pouvoirs humains ?
*
* *
LA
BASILIQUE SUPERIEURE

SAINT-FRANÇOIS
(basilique supérieure). - 1 à 28 : Cycle de fresques
de Giotto et ses élèves. - A : Crucifixion de Cimabue.
Dès
l'entrée, le contraste entre l'architecture des deux
églises pourtant contemporaines, est frappant. Ici,
le style est le gothique français: chaque doubleau,
chaque ogive, chaque formeret retombe sur une colonnette
isolée surmontée de son propre chapiteau; une galerie
court, au premier étage, tout le long de l'église, et
se transforme en triforium dans le transept et dans
l'abside. Pourtant, ce gothique français reste, somme
toute, assez maladroit, et même anachronique (la nef
d'Amiens est exactement contemporaine). Aucune mouluration
ne vient alléger le dessin des arcs; les gros contreforts,
dont la belle pierre rose scande harmonieusement la
blancheur du mur extérieur, réussissent mal à contenir
la poussée des voûtes: il faudra, au XIVe siècle, leur
adjoindre des arcs-boutants. Ces détails, et quelques
autres, excluent la présence d'un architecte français
sur le chantier, et suggèrent celle d'un italien, peut-être
un frère mineur, qui a connu en France les réalisations
du gothique, alors à l'apogée de sa perfection.
Avant
de décrire en détail les fresques de Giotto dans la
nef, il faut donner quelques indications d'ensemble
sur la décoration. Tout d'abord, les vitraux datent
de la seconde moitié du XIlle siècle, mais ont été plusieurs
fois restaurés par la suite. Les vitraux du choeur et
du transept présentent un parallélisme entre l'Ancien
et le Nouveau Testament. A chaque scène de la vie du
Christ correspond une scène ancienne. Le chef d'oeuvre
est le vitrail de la Genèse (le Sacrifice d'Abraham
préfigurant la Montée au Calvaire), qu'Alexandre Masseron
décrit comme étant d'une élégance et d'une harmonie
raffinées. Quant aux vitraux de la nef (qui ont subi
beaucoup de restaurations), ils sont consacrés à saint
François, aux apôtres, aux prophètes et à différents
saints. Tous les murs de l'église supérieure sont, eux
aussi, couverts d'une décoration peinte.
Dans
la nef, le registre inférieur des murs est entièrement
occupé par le célèbre cycle de fresques que Giotto,
en 1295-1300, consacra à saint François. C'est la Legenda
major de saint Bonaventure qui constituait le programme
imposé à l'artiste: il en tira vingt-huit scènes qui
résument la vie de saint François.
Voici
ces 28 scènes et les textes qui les ont inspirées.
On s'arrêtera au moins devant les n° 4, 5, 6, 7, 13 et
19. Giotto se sépare nettement du hiératisme et des
stéréotypes de la tradition byzantine encore fréquents
chez ses prédécesseurs, les.portraits qu'il peint sont
parfaitement individualisés, mais ce souci naissant
de réalisme ne s'étend guère au décor qui est traité
avec une grande liberté, comme on peut le voir dans
les n° 1, 4, 8, 13 et 23.
On
pense de plus en plus que ces fresques de Giotto, encore
une fois, indiquent une correspondance et une continuité
entre la vie de saint François (illustrée par Giotto)
et la vie des patriarches, des prophètes et des apôtres.
-
1 - Un homme simple étend son manteau sous les pieds
de François.
"...De
fait, un homme d'Assise, un simple d'esprit, dit on,
mais un homme éclairé par Dieu, ne manquait pas, quand
par hasard il rencontrait François en ville, d'ôter
son manteau et de l'étendre sous les pieds du jeune
homme...." (Legenda major 1, 1)
-
2 - François donne son manteau à un chevalier pauvre.
"...
un jour, il rencontra un chevalier, noble de naissance,
mais pauvre et mal vêtu; n'écoutant que son bon coeur,
il se dépouilla aussitôt pour le vêtir, épargnant ainsi
- double charité - à un chevalier la honte et à un pauvre
la misère". (Legenda major 1, 2)
-
3 - Le songe des armes.
"La
nuit suivante, tandis qu'il dormait, la divine Bonté
offrit à sa vue un vaste et merveilleux palais aux panoplies
d'armes marquées du signe de la Croix:... (Legenda major
1, 3)
-
4 - François entend la voix du crucifix de Saint-Damien.
"...
il entendit de ses oreilles de chair une voix tombant
du crucifix lui dire par trois fois: François, va et
répare ma maison qui, tu le vois, tombe en ruines !
" (Legenda major 2, 1)
-
5 - François renonce à l'héritage paternel.
"...
Tout à son admirable ferveur, emporté par son ivresse
spirituelle, il quitte jusqu'à ses chausses et, complètement
nu devant toute l'assistance, déclare à son père: Jusqu'ici
je t'ai appelé père sur la terre; désormais je puis
dire avec assurance: Notre Père qui es aux cieux, puisque
c'est à Lui que j'ai confié mon trésor et donné ma foi....."
(Legenda major 2, 4)
-
6 - Le pape Innocent III voit en songe François soutenir
le Latran.
"...
Il avait vu la basilique du Latran prête à s'écrouler;
mais un pauvre homme, petit et d'aspect misérable, la
soutenait de l'épaule pour empêcher l'effondrement.
Voilà vraiment, dit-il, celui qui, par son action et
son enseignement, soutiendra l'Eglise du Christ ! "
(Legenda major 3, 10)
-
7 - Le pape approuve la Règle franciscaine.
"Et
sa dévotion l'emportant, le Pape acquiesça sans réserve,
vouant au serviteur du Christ un amour tout spécial
qui ne se démentit jamais. ...." (Legenda major
3, 10)
-
8 - Apparition de saint François sur un char de feu.
"...un
char de feu d'une merveilleuse splendeur, surmonté d'un
globe resplendissant, semblable au soleil, qui illuminait
la nuit, entra par la porte de leur chaumière, et en
fit trois fois le tour. Ceux qui veillaient furent transis
de stupeur, et ceux qui dormaient s'éveillèrent, terrifiés;...."
(Légenda Major 4, 4)
-
9 - Un ange montre à frère Pacifique le trône préparé
pour saint François.
"...Une
voix du ciel lui dit: C'était le trône d'un ange déchu;
il est maintenant réservé à l'humble François."
(Legenda major 6, 6)
-
10 - Saint François chasse les démons d'Arezzo.
"Passant
un jour par Arezzo, François trouva la ville toute bouleversée
par une émeute et à deux doigts de la ruine. ...Va te
poster face aux portes de la ville, lui dit-il, et en
vertu de l'obéissance, commande aux démons de la part
du Dieu tout-puissant de décamper en vitesse. ...n."
(Legenda major 6, 9)
-
11 - Saint François devant le Sultan.
"Le
prince leur demanda qui les envoyait, pourquoi et à
quel titre, et comment ils avaient fait pour venir;
avec sa belle assurance, le serviteur du Christ, François,
répondit qu'il avait été envoyé au-delà des mers, non
par un homme, mais par le Dieu très-haut pour lui indiquer,
à lui et à son peuple, la voie du salut et leur annoncer
l'Evangile qui est la vérité. ...." (Legenda major
9, 8)
-
12 - Une extase de saint François.
"Une
nuit on l'aperçut en prière, les bras en croix, soulevé
de terre et environné d'une nuée lumineuse, clarté rayonnant
de son corps, et témoignant bien de l'admirable lumière
qui habitait son âme." (Legenda major 10, 4)
-
13 - La nuit de Noël à Greccio.
"...Il
fit préparer une mangeoire, apporter du foin, amener
un boeuf et un âne. ... La messe fut célébrée sur
la mangeoire comme autel, et François qui était diacre
chanta le saint Evangile, puis prêcha au peuple rassemblé
la naissance du pauvre Roi qu'il nommait avec tendresse
et amour l'Enfant de Bethléem....." (Legenda major
10, 7)
-
14 - Le miracle de la source.
"...On
était alors en été, et son guide, qui gravissait à pied
la montagne à la suite du serviteur du Christ, n'en
pouvait plus de fatigue et de soif en ce chemin long
et accidenté,... l'homme de Dieu descend de son âne,
se met à genoux, lève les mains vers le ciel et ne s'arrête
de prier que lorsqu'il se sent exaucé; il s'adresse
alors à l'homme: Cours à ce rocher: tu y trouveras une
source que le Christ, dans sa bonté, vient de faire
jaillir de la pierre pour que tu puisses boire. ...."
(Legenda major 7, 12)
-
15 - Le sermon aux oiseaux.
"François
arriva en vue de Bevagna; il aperçut un bosquet où des
oiseaux de toute espèce s'étaient rassemblés par bandes
entières. Il y courut aussitôt et les salua comme s'ils
avaient été doués de raison..... Il s'avança jusqu'au
milieu d'eux, leur enjoignit doucement d'écouter la
parole de Dieu ...." (Legenda Major 12, 3)
-
16 - François prédit la mort du chevalier de Celano.
"...L'homme
obéit aussitôt à ces paroles du saint, confessa tous
ses péchés au frère qui l'accompagnait, et après avoir
mis de l'ordre dans sa maison, il fut au mieux préparé
à recevoir la mort. Enfin, on passa à table, et les
convives commençaient à manger quand, tout à coup, le
chevalier rendit l'âme, emporté par une mort soudaine,
comme l'avait prédit l'homme de Dieu. ..." (Legenda
major 11, 4)
-
17 - Le sermon devant le pape.
"...On
s'en aperçut bien un jour où, devant prêcher en présence
du pape et de ses cardinaux, à la demande du cardinal
d'Ostie, il avait appris par coeur un sermon soigneusement
composé; mais une fois debout au milieu de l'assemblée
pour prononcer son discours, il l'oublia entièrement
sans en pouvoir retrouver un seul mot. Il avoua le fait
humblement, se recueillit pour invoquer la grâce de
l'Esprit-Saint, et trouva aussitôt une éloquence si
persuasive, si puissante sur l'âme de ses illustres
auditeurs, que cette évidence éclatait à tous les yeux:
ce n'était pas lui qui parlait, mais l'Esprit du Seigneur."
(Legenda major 12, 7)
-
18 - L'apparition au chapitre d'Arles.
"Un
jour, au Chapitre d'Arles, notre célèbre prédicateur
Antoine, associé maintenant à la gloire des confesseurs
du Christ, faisait aux frères un sermon sur le titre
de la Croix: Jésus de Nazareth roi des Juifs, et voilà
qu'un frère nommé Monaldo, dont la vertu nous est garantie,
tourna vers la porte ses regards, dirigés certainement
par Dieu: il vit alors, de ses yeux de chair, le bienheureux
François soulevé dans les airs, les bras étendus en
forme de croix et bénissant les frères." '(Legenda
major 4, 10)
-19
- Saint François reçoit les stigmates.
"...
Cette apparition plongea François dans un profond étonnement,
tandis qu'en son coeur se mêlaient la tristesse et la
joie. Il se réjouissait du bienveillant regard dont
il se voyait considéré par le Christ sous l'aspect d'un
séraphin, mais ce crucifiement transperçait son âme
de douleur et de compassion comme d'un glaive. Une apparition
si mystérieuse le plongeait dans la plus grande stupeur,
car il savait que les souffrances de la Passion ne peuvent
en aucune manière atteindre un séraphin, qui est un
esprit immortel. Il comprit enfin, grâce aux lumières
du ciel, pourquoi la divine Providence lui avait envoyé
cette vision: ce n'était pas le martyre de son corps,
mais l'amour incendiant son âme qui devrait le transformer
à la ressemblance du Christ crucifié. Puis la vision
disparut, lui laissant au coeur une ardeur merveilleuse,
mais non sans lui avoir imprimé en pleine chair des
marques tout aussi merveilleuses: ...." (Legenda
major 13, 3)
-
20 - Mort et funérailles de saint François.
"...Un
de ses frères et disciples vit son âme montant tout
droit vers le ciel sous la forme d'une étoile splendide
portée par une blanche nuée au-dessus d'une immense
étendue d'eau, âme rayonnante des splendeurs de sa sublime
sainteté et débordante des richesses de la grâce et
de la sagesse du ciel, qui valurent au saint le séjour
de lumière et de paix où il jouit maintenant avec le
Christ d'un repos sans fin." (Legenda major 14,
6)
-
21 - Visions du frère Augustin et de l'évêque d'Assise.
"Dans
la terre de Labour, frère Augustin, homme saint et juste
qui était alors ministre des frères, touchait à sa fin
lui aussi, et avait même déjà perdu la parole depuis
assez longtemps; à la stupeur de ceux qui l'entouraient,
il se mit à crier soudain: Attends-moi, Père, attends-
moi ! j'arrive, je viens avec toi ! ...L'évêque
d'Assise se rendait alors en pèlerinage au sanctuaire
de saint Michel au mont Gargan; le bienheureux François
lui apparut dans la nuit qui suivit son trépas ..."
(Legenda major 14, 6)
-
22 - Le chevalier Jérôme s'assure de la réalité des
Stigmates.
"Un
chevalier nommé Jérôme, belle intelligence, homme célèbre
et apprécié, ne pouvait croire à ces stigmates: il doutait
comme l'apôtre saint Thomas. ...." (Legenda major
15, 4)
-
23 Le deuil des clarisses.
"...Passant
par l'église de Saint- Damien, où habitait alors, cachée
avec ses sœurs, Claire, la vierge sainte, maintenant
glorifiée au ciel, on fit halte un moment pour présenter
à leurs regards et offrir à leurs baisers le corps vénérable
orné de pierres précieuses serties par le ciel."
(Legenda major 15, 5)
-
24 - La canonisation de saint François.
"Le
pasteur de l'Eglise, qui n'avait aucun doute sur son
admirable sainteté, après tous les miracles qu'on lui
relatait depuis la mort, et tous ceux dont il avait
été le témoin durant la vie, ayant vu de ses yeux et
touché de ses mains, qui, étant donné tout cela, ne
doutait pas davantage de la gloire que le Seigneur lui
avait conférée dans le ciel, décida, pour régler sa
conduite sur celle du Christ dont il était le Vicaire,
de le glorifier aussi sur terre en le proposant à la
vénération de tous. ..." (Legenda Major 15, 7)
-
25 - Saint François apparaît à Grégoire IX.
"...Une
nuit, ainsi que le pape lui-même le racontait, François,
montrant un visage sévère, lui apparut en songe. ...Dès
lors, le pape commença de ressentir une telle dévotion
et de brûler d'un tel zèle envers ce miracle, qu'en
aucune manière il ne pouvait souffrir que quelqu'un
essaye de ternir l'éclat d'un tel prodige, sans aussitôt
l'admonester sévèrement." (Legenda major, Miracles,
1, 2)
-
26 - Saint François guérit un homme qui le vénère.
"A
Ilerda, un certain Jean, qui avait de la dévotion pour
le bienheureux François, avait reçu un soir des coups
et des blessures si atroces que l'on croyait bien qu'il
n'irait pas jusqu'au matin. ..." (Legenda minor
6, 7)
-
27 - Saint François ressuscite une femme.
"A
Monte Marano, près de Bénévent, une dame de noble origine,
plus noble encore par ses vertus, avait une dévotion
particulière à saint François, et lui rendait un culte
fidèle et déférent. Elle tomba malade, dépérit jusqu'à
se trouver à toute extrémité, et finalement suivit le
chemin que prend toute chair. ... Et tout à coup,
sous les yeux de toute cette foule, la dame se dresse
sur son lit, interpelle l'un des prêtres présents, qui
était aussi son parrain, et lui dit: Je veux me confesser,
Père, écoute l'aveu de ma faute. ...." (Thomas
de Celano, Traité des miracles 40)
-
28 Saint François délivre de la prison Pierre d'Alife.
"Sous
le règne du seigneur pape Grégoire IX, il devint nécessaire
d'entreprendre en divers pays la croisade contre les
hérétiques. Un certain Pierre d'Alife, suspect d'hérésie,
fut capturé à Rome en compagnie d'affiliés à une secte.
... Le saint revint vers l'heure de midi.
Il lui réitéra l'ordre de se lever, et le prisonnier
vit par terre, en morceaux, les chaînes qui lui entravaient
les pieds; ...On amena les débris des chaînes sous les
yeux du seigneur Pape et des cardinaux; tous, à ce spectacle
s'émerveillèrent et bénirent Dieu." (Thomas de
Celano, Traité des miracles 93)
Après
avoir vu le cycle des fresques, on sortira de l'église
supérieure par le portail principal pour voir la façade
et admirer la belle rosace.
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delhommeb
at wanadoo.fr - 01/03/2020
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