Via
Alta : étapes Montgenèvre - Torino - Vercelli

http://www.via-alta.com/fr/resource/statictrack/category/-alta-verso-roma/
Montgenèvre-Torino-Vercelli (V.Alta)
cartes 1 (Montgenèvre-Torino)
Montgenèvre-Torino-Vercelli
(V.Alta) cartes 2 (Torino-Vercelli)
Montgenèvre-Torino-Vercelli
(V.Alta) cartes 3 (variantes)
-
VA01 - De Clavière à Oulx
-
VA01 - Variante du Mont-Cenis à Susa
-
VA02 - De Oulx à Susa
-
VA03 - De Susa à Sacra di San Michele
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VA03 - Variante gauche de la Dora Riparia
-
VA04 - De Sacra di San Michele à Rivoli
-
VA04 - Variante gauche de la Dora Riparia
-
VA05 - De Rivoli à Torino
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VA06 - De Torino à Chivasso
-
VA07 - De Chivasso à Castell'Apertole
-
VA08 - De Castell'Apertole à Vercelli
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VA01
- De Clavière à Oulx
- Clavière - Cesana Torinese - Mollieres - Solomiac - Oulx
-
VA01 - Variante du Mont-Cenis à Susa
-
col du Mont-Cenis - Moncenisio - Novalesa - Abbaye
de Novalesa - Venaus - San Giuseppe - Mompantero
- Susa
VA02
- De Oulx à Susa
- Oulx - Gad - Salbertrand
- Sapè - Exilles - Ramats - Chiomonte - Giaglione - Susa
VA03
- De Susa à Sacra di San Michele
- Susa - San
Giuliano - Chiodo - Foresto - Bussoleno - San
Giorio di Susa - Villar Focchiardo - Comba - Sant' Antonino di Susa - Vaie
- Chiusa San
Michele - Sacra di San Michele
VA03
- Variante gauche de la Dora Riparia
-
Bussoleno - Grangia - Chianocco - Bruzolo
- San Didero - Borgone Susa - San Valeriano - Molere
-
Condove
- Caprie - Novaretto - Torre del Colle de Villar
Dora - Almese
VA04
- De Sacra di San Michele à Rivoli
- Sacra di San Michele -
San Pietro - Sant' Ambrogio di Torino - Avigliana - Ferriera
- San Antonio di Ranverso
- Rosta - Rivoli
VA04
- Variante gauche de la Dora Riparia
-
Milanere - Caselette - Vieux Pont d’Alpignano -
Alpignano - Pianezza - Torino
VA05
- De Rivoli à Torino
- Rivoli - Collegno
- Torino
VA06
- De Torino à Chivasso
- Torino - San Mauro Torinese - Castiglione
Torinese - Gassino Torinese - Piana
di San Raffaele - San Raffaele Cimena - Chivasso
VA07
- De Chivasso à Castell'Apertole
- Chivasso - Castelrosso
- Torraza Piemonte - Saluggia - Lamporo - Colombara
- Castell' Apertole
VA08
- De Castell'Apertole à Vercelli
- Castell' Apertole - Leri,
- Castelmerlino - Darola - abbaye de Lucedio (h.
ch.) - Ronsecco - Lignana - Casalrosso - Larizzate
- Vercelli
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VA01
- Clavière - Oulx + carte Google
http://www.via-alta.com/fr/resource/statictrack/va01-dal-colle-del-monginevro-oulx/
C’est
par le col du Montgenèvre, mons Matronae
dans l’antiquité romaine, qu’au cours de l’histoire
on est toujours passés de France en Italie : après
avoir quitté Montgenèvre, à la borne indiquant 2010
km pour Saint-Jacques-de-Compostelle et 914 km pour
Roma, on entre dans le Valle di Susa en traversant
Clavière, localité touristique et station de sports
d’hiver du domaine Vialattea, que surplombe l’imposant
mont Chaberton.
Le
sentier balisé se déroule dans le spectacle envoûtant
des Gorges de San Gervasio (que l’on peut traverser
également sur le spectaculaire Pont Himalayen),
en suivant le lit du torrent jusqu’à la route goudronnée,
légèrement en amont de Cesana Torinese. On
traverse le centre du bourg alpin jusqu’à l’Eglise
San Giovanni Battista qui domine l’agglomération,
caractérisée par un campanile majestueux de style
roman dauphinois et, à l’intérieur, par un plafond
en bois en caissons richement décoré, qui remonte
à 1678.
L’itinéraire
continue sur une route non goudronnée en amont de
la route nationale et qui court parallèlement à
celle-ci, avant d’atteindre les hameaux caractéristiques
Mollieres et Solomiac.
Après
une brève partie sur la route nationale, à partir
du croisement pour Fenils, on peut s’engager sur
une autre route non goudronnée, qui porte au carrefour
de Amazas. De là, en évitant de croiser l’autoroute,
on monte vers la localité San Marco, et on descend
jusqu’à l’église Santa Maria Assunta qui, avec la
Tour Dauphinoise (XVe), domine l’agglomération de
Oulx.
Autrefois
siège de la Prévôté de San Lorenzo (XIe), ce bourg
devint un des principaux sièges des Escartons, une
forme administrative autonome du territoire, rappelée
encore aujourd’hui par la Fiera Franca (Foire Franche),
la plus ancienne du Valle di Susa, concédée en 1494
par le roi de France en dédommagement du passage
des armées.
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VA01
- Variante Mont-Cenis - Susa + carte Google
http://www.via-alta.com/fr/resource/statictrack/va01-variante-dal-moncenisio-susa/
Franchi
le col du Mont-Cenis et après avoir laissé
derrière soi le lac, les lacets de la Gran Scala
et la Plaine de San Nicolao, après les vestiges
du tunnel du chemin de fer Fell, au ricovero 4 on
prend la séculaire Route Royale, un chemin muletier
qui conduit au caractéristique bourg alpin de Moncenisio.
Connu dans le passé comme Ferrera, le bourg se développa
grâce à son rôle stratégique d’étape obligée le
long de la voie : le parcours de l’écomusée et l’Eglise
San Giorgio permettent d’approfondir son histoire
au service du col.
Légèrement
plus en aval on reprend la Route Royale qui descend
jusqu’à Novalesa : çà et là le paysage boisé
du Val Cenischia s’ouvre sur les splendides gorges
et les cascades du torrent du même nom. En parcourant
la Via Maestra, au pavage caractéristique, on observe
les témoignages de son passé historique de lieu
de halte et de transit vers le Col du Mont-Cenis
: l’architecture intérieure et les fresques des
emblèmes héraldiques des vieilles auberges ; l’Eglise
Santo Stefano, avec sa riche collection de tableaux
donnés par Napoléon et le chef d’oeuvre d’orfèvrerie
de l’Urne de Sant’Eldrado ; le Musée d’Art Religieux
Alpin et le Musée Ethnographique de Vie Montagnarde.
Passée
l’agglomération, on doit prendre obligatoirement
la déviation qui va à l’Abbaye de Novalesa,
dédiée aux saints Pierre et André, une des plus
anciennes fondations monastiques bénédictines de
l’arc alpin (726 ap. J.-C.) : dans son parc on trouve
quelques chapelles champêtres d’une rare beauté,
comme Sant’Eldrado (XIIe). Une partie du complexe
abbatial abrite le Musée Archéologique.
De
Novalesa, l’itinéraire continue sur la route carrossable
jusqu’à Venaus, avec son église San Biagio.
Le bourg est connu pour la traditionnelle Danse
des Epées et des Spadonari (porte -glaive), une
tradition pré-chrétienne qui a lieu en février :
le couvre-chef orné de fleurs multicolores et la
gestuelle sont liés aux rites hivernaux pour favoriser
l’arrivée du printemps.
Une
jolie route secondaire délimitée par des murets
de pierre sèche va jusqu’au hameau San Giuseppe
de Mompantero, au pied du mont Rocciamelone,
en traversant des prés et des vignobles. L’agglomération
de Mompantero est dominée par le moderne
Sanctuaire de la Madonna del Rocciamelone, érigé
près de l’ancien chemin muletier conduisant à la
cime sacrée par excellence du Valle di Susa (3538
m), vénérée dès l’époque celtique : en 1358 Bonifacio
Roero d’Asti s’y rendit et y plaça le précieux Triptyque
du Rocciamelone, et en 1899 une statue en bronze
de la Vierge fut hissée sur le sommet.
De
San Giuseppe, une route secondaire carrossable conduit
au lieu-dit Passeggeri, légèrement en amont de Susa,
et converge sur celle qui vient du Montgenèvre,
débouchant sur l’historique Piazza Savoia. La ville,
riche de témoignages romains et médiévaux, fut fondée
à la confluence des deux axes routiers qui conduisaient
d’un côté aux cols les plus importants vers la France,
de l’autre vers Torino : une position stratégique
qui en fit dès l’antiquité un point de référence
pour toute la vallée. L’histoire millénaire de Susa
se lit dans d’importants vestiges comme l’Arc d’Auguste,
l’arène romaine, les murs d’enceinte, la Porta Savoia,
les fouilles archéologiques
et le Château, résidence de la comtesse Adelaïde
de Torino, épouse d’Odon de Savoie-Maurienne. Un
complexe architectural stratifié dans le temps nous
a légué la cathédrale San Giusto et l’imposant beffroi
à la flèche octogonale élancée : à partir de 1029
- année de fondation de l’abbaye bénédictine – des
campagnes de décoration se sont succédé jusqu’aux
interventions gothiques et néogothiques entre le
XIIIe et le XIXe. L’extérieur révèle L’entrée du
Christ à Jérusalem (XVe, attribué aux Serra de Pinerolo)
et les Médaillons des Saints et prophètes ; des
toiles précieuses, de riches autels et le choeur
en bois du XIVe embellissent l’intérieur. Non loin
de là se dressait le Prieuré de Santa Maria.
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VA02
- Oulx - Susa + carte Google
http://www.via-alta.com/fr/resource/statictrack/va02-da-oulx-susa/
L’itinéraire
continue sur la route goudronnée et dépasse le hameau
Gad, puis on suit les indications pour le
Sentier des Francs (itinéraire de randonnée de montagne
qui mène à la Sacra di San Michele) jusqu’à l’embranchement
pour Salbertrand : ce village est le siège
du Parc Naturel Gran Bosco, un des plus vastes bois
de sapins blancs d’Europe, et de l’Ecomusée Colombano
Romean, qui prévoit dans ses parcours la visite
des splendides fresques du XVIe de l’église San
Giovanni Battista et de la chapelle San Cristoforo
dans le hameau Oulme.
En
continuant sur le Sentier des Francs, on arrive
au hameau Sapè, d’où l’on dévie pour descendre
à Exilles, un bourg caractérisé par son architecture
en pierre et en bois parfaitement préservée, sous
l’imposant Fort (XIIe). Sur la place centrale se
dressent le beffroi roman et l’église San Pietro
Apostolo, avec un riche maître-autel de 1681 ; il
faut mentionner également l’intéressante petite
chapelle San Rocco à la sortie du bourg, peut-être
le fruit du remaniement d’un édifice préexistant.
Le
chemin continue sur la route parallèle à la route
principale en direction du hameau de Cels et rejoint
l’entrée du hameau le Ramats, au sein de
la chapelle de Saint André.
De
là commence un parcours fascinant à travers les
vignobles en terrasses de Avanà et des cépages du
terroir, ce qui mène à Chiomonte,
autrefois la résidence d’été de
l’évêque de Pinerolo. Le centre historique est un
extraordinaire joyau de cours, d’arcades, de ruelles et de
bâtiments anciens appartenant à la noblesse, comme la
maison Ronsil et le palais Levis, siège de la
pinacothèque municipale, la chapelle de Sainte Catherine qui fut
un temps consacrée à Jean Baptiste, c’est à
dire tout ce qu’il reste de l’hôpital de
Jérusalem. Elle est décorée à
l’intérieur d’un style baroque et de fragments de
fresques du XIVème siècle, tandis que l'extérieur
présente des ornements aux arcs suspendus et un portail du
XIIème siècle à plusieurs lobes. L'église
paroissiale de Sainte Marie Assunta, flanquée d'un majestueux
clocher de style roman dauphin, dispose d'un mobilier en bois
précieux typique du baroque alpin, comme le choeur et le
siège des oeuvres pastorales de Jacques Jesse d’Embrun, la
porte principale d’Eymon Lord, et le retable en colonnes à
spirales de l'autel de Rosario (1682) de Cheffrey Faure.
Depuis
la localité de Saint-Joseph, on continue le long
de la rue Avanà, près de la déviation vers le musée
et le site archéologique de La Maddalena ; on descend
ainsi vers le pont de l'autoroute et on prend le
chemin de terre plat du parcours GTa jusqu’aux hameaux
de Giaglione.
Située
à hauteur d’un point de vue panoramique, la paroisse
de Saint Vincent (XIème siècle) présente un style
mobilier baroque attribuable à d’intéressants groupes
de sculpteurs d’outre-alpes. Ici, comme à Venaus,
lors de la fête patronale avec la célèbre danse
des Epées, les Spadonari accompagnent la procession
des mères avec du blé, une branche ornée de dentelle,
des fleurs et des rubans de couleur, une tradition
que l’on peut associer aux rites agricoles traditionnels
en l’honneur de la fertilité des champs. Le chemin
passe au coeur du village du même nom, où se dresse
la chapelle de Saint Stéphane, décorée par un célèbre
cycle de fresques du XIVème siècle représentant
la Cavalcade des Vices et des Vertus; on descend
ensuite le long de la route principale jusqu'à la
jonction avec la route nationale « SS25», juste
en aval de la localité de Passeggeri et au croisement
avec l’artère principale de Moncenisio.
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VA03
- Susa - Sacra di San Michele + carte Google
http://www.via-alta.com/fr/resource/statictrack/va03-da-susa-alla-sacra-di-san-michele/
Après
avoir laissé derrière soi les vestiges romains et
médiévaux de Susa, en partant de la gare
de chemin de fer on va en direction de Urbiano,
hameau de Mompantero : ancien établissement attesté
par ce qui reste d’un aqueduc romain, il est connu
pour le rite folklorique du 31 janvier dit Fora
l’ours !, durant lequel on célèbre l’imminente sortie
de l’hiver avec la capture de l’ours qui s’est réveillé
de la léthargie.
L’itinéraire
continue en direction de San Giuliano et
Chiodo, hameaux de Susa, en passant par des
fermes et des prés cultivés. Arrivés aux premières
maisons de Foresto (Commune de Bussoleno) on visitera
la chapelle Madonna delle Grazie avec son cycle
de fresques sur la vie de la Vierge, attribué au
toulousain Anthoyne de Lhonye, actif dans le Valle
di Susa vers 1462. Une brève déviation conduit à
la Réserve Naturelle du Orrido di Foresto, une gorge
suggestive creusée dans les millénaires par le passage
de l’eau : à proximité on trouve encore les ruines
d’un moulin et d’un lazaret.
Ayant
laissé sur la droite le siège du Parc Orsiera Rocciavrè,
l’Ancienne Route de Foresto conduit à Bussoleno.
Passée la gare ferroviaire – près de laquelle on
peut visiter le FERALP- Musée du Transport Ferroviaire
à travers les Alpes – on continue jusqu’au pont
sur la Dora Riparia, qui mène dans le bourg médiéval,
où les restes des murs d’enceinte sont bien visibles,
ainsi que la porte d’entrée et, le long de la rue
principale, quelques habitations qui inspirèrent
D’Andrade pour le Borgo Medievale de Torino : Palais
Allais, Maison Amprimo, dite aussi Locanda della
Croce Bianca, et Maison Aschieri. L’église Santa
Maria Assunta (XIIe), jouxtée du campanile roman,
présente à l’intérieur des décorations en bois baroques
et d’intéressants tableaux de Morgari et de Gentileschi,
témoignages de sa reconstruction au XVIIIe par l’architecte
lorrain De Willencourt.
Sortis
de Bussoleno et après avoir traversé la nationale
SS24, un parcours sur chemin de terre entre les
champs et les vignobles conduit à San Giorio
di Susa, reconnaissable par son château médiéval
sur la colline. Les traces de son rôle de voie de
transit sont très nombreuses : la chapelle San Sebastiano,
la Garitta, ancien édifice avec une fenêtre géminée
et un grand arc, l’église San Giorgio Martire avec
son campanile roman, la maison forte ; parmi les
fresques qui décorent la chapelle San Lorenzo, fondée
en 1328 et dite aussi du Comte, on distingue les
symboles du pèlerinage : la visite des rois Mages
et Saint Christophe. Dans ce bourg également reste
vivante la tradition des Spadonari (porteglaive)
et de la Danse des Epées, qui se déroule au printemps
à l’occasion de la fête patronale de la Saint-Georges
martyr.
En
laissant derrière soi l’agglomération, on verra,
parallèle à la SS24, une route champêtre délimitée
par des murets qui croise la vieille route communale.
Le chemin de terre à sa gauche continue entre les
champs de maïs, les potagers et les vignes pour
arriver à la zone du Malpasso, que la tradition
populaire évoque comme lieu habité par les brigands
qui attaquaient les voyageurs : le parcours évite
la route nationale jusqu’au croisement avec la route
de la bourgade Pianverso. Une brève déviation conduit
en aval aux fermes Roland et Giaconera, lieux historiques
de halte et stations de poste où l’on changeait
de monture, en amont des Chartreuses de Banda et
de Montebendetto, deux des plus anciens établissements
chartreux du Piemonte.
En
continuant, on traverse cette fois le centre de
Villar Focchiardo avec l’église Santa Maria
Assunta, exemple de baroque XVIIIe typique de la
cour des Savoie, qui témoigne son lien étroit avec
la famille commanditaire des Carroccio. Le bourg
est un des plus importants sites de production de
châtaignes de qualité dans le Valle di Susa et au
Piemonte, et il est connu pour l’historique Fête
du Marron.
Arrivés
au hameau Comba, on suit l’Ancienne Route
de France jusqu’à Sant’Antonino di Susa.
La place principale est dominée par l’imposante
façade de l’église Sant’Antonino Martire, une des
plus anciennes églises de la vallée, siège des chanoines
hospitaliers de Sant’Antonino de la Vallée Nobilense
: la structure architecturale présente des éléments
typiques du XIe, comme le beffroi, et est enrichie
de cycles picturaux du XIVe.
En
continuant dans cette même direction, le chemin
conduit à Vaie, où plane la fragrance du
biscuit typique canestrello, cuit sur un outil en
fer spécial en forme de tenailles. Un intéressant
itinéraire archéologique naturel touche le Sanctuaire
de San Pancrazio (XIe) et se termine au Musée d’Archéologie
expérimentale.
L’Ancienne
Route de France porte en outre à Chiusa San Michele
: ce nom est lié au reste des Cluses Lombardes
qui ont été le théâtre des affrontements entre Charlemagne
et Didier de Lombardie, et dépendant de la Sacra
di San Michele, qui domine le bourg du mont Pirchiriano.
A
droite de l’église San Pietro Apostolo (XVIIIe),
par le vieux chemin muletier parfois délimité de
murets en pierres sèches qui serpente entre les
champs cultivés et les bois, on rejoint en 2 heures
environ l’abbaye de Chiusa. L’imposante Sacra
di San Michele (983-987 ap.J.-C), monument symbole
du Piemonte, est une des architectures romanes les
plus importantes d’Europe, centre de culture monastique
et destination depuis des siècles d’un pèlerinage
international. La Loggia des Virets, l’Escalier
des Morts, le Portail du Zodiac, la fresque de l’Assomption
de la Vierge, les planches du triptyque de Defendente
Ferrari (XVIe), les retables du peintre de Cremona
Antonio Maria Viani sont quelques-uns des éléments
qui distinguent l’édifice sacré. Les travaux et
campagnes de décoration ont continué au cours des
siècles jusqu’à la grande restauration de Alfredo
D’Andrade en 1889.
De
la Sacra di San Michele une intéressante variante
de l’itinéraire prévoit la descente dans le
Val Sangone en franchissant le Colle Braida : passé
Valgioie, situé dans une position panoramique
et immergé dans le magnifique contexte paysager
du groupe montagneux Orsiera-Rocciavrè, on arrive
à Giaveno. Aujourd’hui c’est une petite ville
résidentielle ; dans le passé elle dépendait de
la Sacra, qui y avait un château abbatial : la partie
ancienne de la ville se rassemble autour de la Collégiale
San Lorenzo martire(XVIIe), à l’église des Batù
(XVIe) et à la Tour de l’Horloge.
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VA03
- Variante Gauche de la Dora Riparia + carte Google
http://www.via-alta.com/fr/resource/statictrack/va03-variante-sinistra-della-dora-riparia/
Sur
la rive gauche de la Dora Riparia, la Via Francigena
part de Bussoleno et longe la ligne ferroviaire,
jusqu’à arriver au hameau Grangia de Chianocco.
L’itinéraire se poursuit sur une route goudronnée
et passe devant l’ancienne maison forte (XIIe),
un exemple intéressant architecture civile romane.
Situé à l’entrée de la Réserve Naturelle du Orrido
di Chianocco, le bourg est composé de nombreux petits
hameaux, mais son noyau le plus ancien, au lieu
dit Campoasciutto, est caractérisé par le majestueux
complexe fortifié du Château (XIIIe) ; devant, l’Eglise
San Pietro Apostolo, érigée après l’inondation qui
détruisit l’église romane, dont il ne reste que
le beffroi. On remarquera aussi la chapelle du cimetière
de Sant’Ippolito (XIe), décorée de belles fresques
datables du XVe.
La
route descend vers la bourgade Vindrolere et, traversant
une zone riche de potagers, terrains cultivés, bois
et vignobles, elle touche les premières maisons
de Bruzolo : on passe à côté d’une vieille
forge actionnée par un système hydraulique, une
des architectures proto-industrielles les plus complexes
du Valle di Susa. Parmi les édifices dignes d’être
mentionnés, l’église San Giovanni Evangelista et
le château (XIIIe), transformé avec le temps
en demeure des familles nobles fidèles à la cour
des Savoie et siège de la signature des Traités
de Bruzolo (1610) entre le duc de Savoie et le roi
de France.
Après
avoir traversé l’agglomération, la route continue
en descente, en prenant à gauche la carrossable
qui côtoie les pentes de la montagne, sur lesquelles
se développe la commune de San Didero : ancienne
possession féodale de familles liées aux Savoie,
la partie la plus ancienne se dresse autour des
murs crénelés de la tour massive de la maison forte,
peut-être le donjon d’un château aujourd’hui disparu
; dans une position panoramique, l’église San Desiderio,
qui dépendait de la prévôté d’Oulx.
Passée
la maison forte, on continue en direction de Borgone
Susa. Peu après l’agglomération, une intéressante
déviation porte au Maometto, un lieu suggestif aux
racines antiques : près d’une clairière s’offre
au regard une roche sculptée représentant un personnage
les bras ouverts, qui pour la tradition populaire
était le prophète arabe, mais il s’agit plus probablement
du dieu agreste latin Sylvain. L’itinéraire longe
la ligne de chemin de fer et arrive à la place principale
du bourg, avec le Palais Montabone (XVIIe), siège
de la mairie ; il passe l’église San Nicola di Bari
et, avec une déviation sous la passerelle qui enjambe
la voie ferrée, il mène au Pont de Sant’Antonino
– possible liaison entre les Vie Francigene – et
au hameau San Valeriano : là se trouve la
chapelle romane du même nom (XIIe-XIIe) avec la
décoration absidale du Christ Pantocrator.
Une
brève section de piste cyclable parallèle à la route
nationale SS24 conduit au lieudit Molere,
où un chemin de terre s’enfonce au milieu des prés
: l’embranchement de gauche permet de côtoyer la
montagne sur une route en plaine jusqu’aux hameaux
Grangetta et Poisatto et à la zone pique-nique sur
le torrent Gravio. Sur un large trottoir le long
de la route nationale on atteint les portes de Condove,
un des bourgs les plus grands de la vallée, composé
de 74 bourgades de montagne : quelques-unes de celles-ci
présentent de riches témoignages artistiques, comme
la chapelle San Bernardo au Laietto (1430), l’église
San Saturnino à Mocchie et la chapelle romane San
Rocco, connue anciennement sous le nom de Santa
Maria del Prato ; au pied de la dorsale rocheuse
on peut admirer le château du Comte Vert, cité à
partir du XIIIe comme dépendance du monastère de
Saint-Just de Susa : le château était une résidence,
mais il avait aussi un rôle défensif.
La
route carrossable arrive ensuite jusqu’à l’agglomération
de Caprie, dont le nom tire son origine du
mont Caprasio qui la surplombe : on y arrive par
un itinéraire de randonnée en partant du hameau
Celle, un lieu suggestif du fait de la présence
de la grotte érémitique de Saint-Jean-Vincent, fondateur
de la Sacra di San Michele, et de l’église Santa
Maria Assunta, qui présente une crypte avec des
fresques du Xe.
Le
parcours principal se poursuit sur la piste cyclable
à côté de la longue ligne droite qui va jusqu’au
hameau Novaretto : l’église SS. Rocco et
Sebastiano (XIXe) offre une intéressante bichromie
donnée par l’alternance de bandes noires et blanches,
tandis qu’à l’intérieur se distingue la riche structure
en caissons de la nef centrale.
Passées
les dernières maisons de Novaretto, la route, qui
n’est plus goudronnée, côtoie la Colline de la Seja.
Pour éviter la grande circulation de la route nationale
SS24, un sentier facile monte au hameau Torre
del Colle de Villar Dora, construit en 1289
à l’initiative d’Amédée V de Savoie dans le but
de défendre la traversée de la Dora Riparia : sur
cette dorsale, dans une zone boisée apparaît la
chapelle San Pancrazio, décorée de fresques avec
un cycle pictural de la fin du XVe. Puis l’itinéraire
descend et croise une route secondaire qui conduit
au centre historique du bourg, dominé par le majestueux
château Provana : résultant de l’union de trois
maisons fortes plus anciennes, à partir du XIIIe
il fut intéressé par des agrandissements et revisité
dans un style néogothique ; non loin de là se trouve
aussi l’église SS. Vincenzo et Anastasio, en partie
reconstruite au XVIIe, avec des éléments de décoration
et des toiles qui sont attribuables à la famille
des commanditaires, les Provana. Signalons enfin
le Musée de la Préhistoire de la Dora Riparia.
En
continuant sur la route principale, on entre dans
Almese : cet établissement d’époque romaine
est attesté par une villa qui a été découverte au
lieu-ditRivera, une des plus importantes constructions
résidentielles latines au Piemonte. D’un grand intérêt
historique sur l’itinéraire est le Ricetto di San
Mauro, une bastide qui remonte au XIVe. Né dans
le but de défendre l’édifice monastique préexistant,
il en a englobé une partie des structures : le campanile
a été transformé en tour, tandis que le corps principal
est devenu le donjon du nouveau château, entouré
de murs d’enceinte et exploité comme bastide.
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VA04
- Sacra di San Michele - Rivoli + carte Google
http://www.via-alta.com/fr/resource/statictrack/va04-dalla-sacra-di-san-michele-rivoli/
En
partant du complexe monastique, un chemin muletier
traverse le hameau San Pietro. Puis il descend
en larges tournants, étapes du Chemin de Croix,
jusqu’à Sant’Ambrogio di Torino, dont le
bourg médiévale est bien visible à l’intérieur de
l’enceinte fortifiée intacte, avec les tours de
guet (XIIIe) et le château abbatial (XIIe), en position
dominante sur le bourg. L’église San Giovanni Vincenzo,
l’ermite fondateur de la Sacra, a une valeur artistique
et architecturale considérable : le plan de l’intérieur,
la coupole et la façade sont du XVIIIe, d’après
un projet de Vittone, tandis que le campanile, construit
peut-être sur un édifice militaire précédent, présente
le style sobre de l’original roman. L’itinéraire
continue en traversant la rue principale de Sant’Ambrogio
jusqu’au Musée de la Fabrique de Dynamite Nobel
: un exemple intéressant d’architecture industrielle
du début du XXe qui de 1872 à 1965 a été la fabrique
d’explosifs la plus importante d’Europe.
On
peut également rejoindre l’agglomération depuis
Chiusa San Michele en suivant l’Ancienne Route
de France, qui longe la base du mont Pirchiriano
: de là la ferrata Carlo Giorda monte vers la Sacra
di San Michele.
Passée
la fabrique de dynamite, la route conduit au centre
historique d’Avigliana. Le coeur médiéval
de la ville est Piazza Conte Rosso, caractérisé
par l’ancien puits, les édifices en terre cuite
et leurs arcades monumentales. En haut, le château
d’Ardouin (Xe) le surveille : la dot de la comtesse
Adelaïde de Susa aux Savoie, qui devint un avant-poste
des ambitions de la dynastie sur la région turinoise,
et qui fut démantelé par les Français en 1690. L’église
San Giovanni (XIIIe) conserve des oeuvres précieuses
comme la chaire en bois (XVIe) et les toiles de
Defendente Ferrari ; près de l’église on peut en
outre observer la Tour de l’horloge, sur laquelle
fut placée en 1330 la première horloge publique
du Piemonte. Parmi les édifices sacrés d’Avigliana,
on signale le sanctuaire de la Madonna dei Laghi
(XVIIe), construit sur les lieux où se dressait
une colonne votive qui était but de pèlerinage déjà
au XIVe ; l’église San Pietro (XIIe) avec la fascinante
stratification de fresques datables du XIe au XVe
; l’église Santa Maria Maggiore, de plan roman avec
des modifications dans un esprit gothique au XIVe.
L’itinéraire
se poursuit entre les ruelles moyenâgeuses de la
cité près du Palais du Bienheureux Humbert, construit
suite à un legs de 1347 et siège de l’ancien Hôpital,
où étaient accueillis les pèlerins qui transitaient
sur la Via Francigena.
Après
avoir atteint Piazza del Popolo et traversé Corso
Laghi, l’Ancienne Route de France continue en plaine
entre les champs jusqu’au hameau Ferriera
de Buttigliera Alta : la route franchit le
chemin de fer sur le passage supérieur et arrive
à la Commanderie de Sant’Antonio di Ranverso.
Buttigliera, né tout près de la colline morainique,
fut un bourg dépendant de Avigliana jusqu’en 1619,
mais son histoire est étroitement liée à la présence
de cette commanderie : le complexe hospitalier commença
son activité à partir de 1188 sur une
initiative
de l’ordre de Saint-Antoine de Vienne, qui s’était
consacré à l’assistance des pèlerins sur la Via
Francigena et à soigner les malades d’ergotisme
(le "feu de Saint-Antoine") ; aidée dans
les siècles par les Savoie, sa gestion passa ensuite
à l’Ordre de Saint-Maurice, auquel il appartient
encore aujourd’hui. Le style gothique, les éléments
en terre cuite aux fenêtres et aux clés de voûte
et la célèbre façade à gables en font un des monuments
qui ont le plus de caractère au Piemonte ; à l’intérieur,
en dehors du polyptyque de Defendente Ferrari, parmi
les campagnes de décoration datables du XIIe au
XVe, se distingue l’oeuvre picturale de Giacomo
Jaquerio : la Vierge en trône, les Histoires de
Saint Blaise, le cycle de la Passion.
L’itinéraire
se poursuit en direction de Rosta : il côtoie
la gare ferroviaire jusqu’à l’embranchement pour
Rivoli. Edifié à l’époque romaine sur la Via ad
Galliam de Torino au Montgenèvre, au Moyen Age le
bourg devint une partie de Rivoli et en partie assujetti
à la Commanderie de Sant’Antonio di Ranverso, jusqu’à
ce qu’il acquière son autonomie au XVIIe.
De
là la route passe près d’une zone de champs cultivés,
de bois et de zones résidentielles sur les pentes
de la moraine sur laquelle se dresse le noyau le
plus ancien de Rivoli : ses origines romaines
sont attestées par des pièces archéologiques significatives
le long de la Via ad Galliam vers Rosta. Le centre
médiéval fut construit sur les pentes de la colline
dominée par le château du XIe, aujourd’hui un imposant
édifice baroque construit au XVIIIe sur les plans
de Filippo Juvarra mais resté inachevé : après sa
restauration par l’architecte Andrea Bruno, qui
s’est terminée en 1984, cette résidence des Savoie
est devenue le plus important musée italien dédié
à l’art contemporain, qui renferme une collection
permanente prestigieuse, et qui programme des événements
et des expositions de rayonnement international.
Les rues pavées de la ville historique sont encore
bordées par beaucoup de témoignages de son riche
passé : la Maison du Comte Vert, demeure d’Amedée
VI de Savoie, un joyau du XIVe à la façade décorée
de motifs anthropomorphes et floraux en terre cuite
; l’église Santa Croce (XVIIIe), avec des traces
d’une ancienne confrérie médiévale active comme
institution hospitalière ; Palais Piozzo Rosignano,
érigé en 1788 comme résidence du chancelier du Grand
Prieuré de l’Ordre de Malte ; la Tour de la filature,
une des plus importantes illustrations de l’architecture
médiévale de Rivoli.
La
Via Francigena continue alors en direction de Collegno,
arrivant aux portes de Torino.
Une
nouvelle variante dans un cadre paysager part
du hameau Bertassi entre Sant’Ambrogio di
Torino et Avigliana, où un parcours balisé traverse
la Palude dei Mareschi, une zone humide qui annonce
le Lago Grande et un espace protégé du Parc Naturel
des Lacs d’Avigliana. Une route non goudronnée près
d’une aire de repos tourne en direction de la colline,
sur le sentier du mont Capretto : on le quitte à
un croisement avec une édicule votive, en continuant
à la base de la colline sur laquelle se dresse le
cvhâteau d’Ardouin, et en une brève montée on atteint
Piazza Conte Rosso à Avigliana.
Une
bretelle qui relie les Vie Francigene du Valle
di Susa part de la Commanderie de Sant’Antonio di
Ranverso, suit la Vieille Route d’Alpignano et dépasse
la nationale SS25 : la route non goudronnée pénètre
dans une zone de bois et de prés cultivés et longe
la Dora Riparia dans son dernier tronçon, jusqu’au
Vieux Pont d’Alpignano.
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VA04
- Variante Gauche de la Dora Riparia + carte Google
http://www.via-alta.com/fr/resource/statictrack/va04-variante-sinistra-della-dora-riparia/
En
suivant la piste cyclable qui traverse le hameau
Milanere on continue sur une route carrossable
peu fréquentée, en côtoyant les pentes du mont Musinè
jusqu’à l’entrée de Caselette : à droite,
sur un éperon rocheux, s’élance le complexe du château
de Camerletto, dépendant de l’Abbaye de Novalesa
et construit entre le XIe et le XIIe avec une fonction
de grange fortifiée. Sur les pentes du Musinè, le
szanctuaire de Sant’Abaco témoigne un culte local
de racines antiques lié au martyr et qui s’est développé
autour des Ve-VIe après l’oeuvre d’évangélisation
des populations du Valle di Susa, jusqu’alors liées
à des rites païens. La présence d’un axe routier
d’époque romaine est attestée, comme à Almese, par
une villa rustica d’époque impériale (Ier–IVe),
située au lieu-dit Pian entre les fermes Malpensataet
Forchetto ; sur le promontoire sur lequel s’est
développé Caselette se détache en outre le château
Cays, peut-être du XIVe, plusieurs fois intéressé
par des agrandissements entre le XVIIe et le XIXe.
Parmi les édifices religieux, signalons l'église
baroque San Giorgio Martire, qui conserve des toiles
des XVIIe-XVIIIe et des statues en bois du XVIIIe,
de très belle facture.
La
Via Francigena continue vers Torino. En aval du
château de Camerletto, près de la nationale SS24,
un chemin de terre s’enfonce dans les champs et
les terrains cultivés plats de la zone le long de
la Dora Riparia : signalé également comme cycloroute,
une promenade agréable qui finit au Vieux Pont
d’Alpignano, en s’unissant au parcours provenant
de Sant’Antonio di Ranverso.
Alpignano
: dans l’Eglise San Martino di Tours est conservé
un magnifique crucifix en bois du sculpteur du XVIIIe
Carlo Giuseppe Plura. La ville était une colonie
romaine et elle est citée au Moyen Age pour la présence
d’une importante domus hospitali sur la Route de
France, jadis sous la dépendance de l’Abbaye de
Novalesa ; aujourd’hui elle est connue également
pour l’Ecomusée Sogno di luce consacré à l’inventeur
de l’ampoule à incandescence, Alessandro Cruto.
En
continuant sur la véloroute on rejoint Pianezza
: sur la route principale se dresse la paroissiale
San Pietro (XIIe siècle) à l’architecture romane
caractéristique mais décorée à l’intérieur de fresques
du XVe siècle par Jacquerio et son atelier. L’église
Santa Maria della Stella, avec ses belles fresques
du XVe siècle, est étroitement liée elle aussi au
parcours de la Via Francigena. Le noyau primitif
de la bastide fortifiée, profondément transformé
ou englobé dans la cité, est visible seulement en
partie mais on distingue encore la tour moyenâgeuse
de la Bastide, aujourd’hui tour municipale.
L’itinéraire,
aujourd’hui comme alors, se poursuit sur la droite
de la Dora Riparia et suit la piste cyclable jusqu’à
ce qu’il se jette sur Corso Marche, là où commence
le vaste parc de la Pellerina de Torino,
où passait le parcours originaire de la Strata pellerina,
et légèrement en amont de Piazza Massaua il rejoint
en Corso Francia la Via Francigena.
L’actuelle
Piazza Statuto correspond à la zone de l’antique
Porta Secusina, soutenue à l’époque médiévale par
un système imposant de domus hospitali pour l’accueil
surtout près des murs et en dehors, comme l’Hôpital
Santa Maria, San Benedetto e San Solutore maggiore.
Au coeur de la ville, entre Piazza Statuto, les
rues Garibaldi, Barbaroux, Sant’Agostino, Santa
Chiara et Milano, Largo IV Marzo et Piazza San Giovanni,
des traces d’édifices du Moyen Age permettent de
reconstruire l’itinéraire de la Via Francigena turinoise,
de même que les églises anciennes de Santo Spirito,
San Domenico, Sant’Agostino, San Rocco, San Francesco
d’Assisi, des SS. Martiri et du Corpus Domini, même
si quelques-unes ont été fortement remaniées en
style baroque. Les hôtels et auberges pour marchands
et pèlerins étaient situés au centre et le long
de la Dora Riparia, près des portes de la ville.
Par
la petite place rehaussée par le Palais Royal des
Savoie et dominée par la coupole construite entre
1668 et 1694 par Guarino Guarini (où est conservé
le Saint Suaire, le linge qui enveloppa le corps
de Jésus Christ), on accède à la cathédrale San
Giovanni, unique monument religieux Renaissance
de Torino, coeur de la dévotion, pas seulement de
la ville. De la Piazzetta Reale on passe à Piazza
Castello et à Palazzo Madama, aujourd’hui un musée
important, qui cache derrière sa façade baroque
la Porta Decumana et une partie des murs qui entouraient
la colonie romaine : de là le parcours actuel de
la Via Francigena suit Via Po pour rejoindre la
Gran Madre di Dio, une des églises les plus importantes
et mystérieuses de la ville.
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VA05
- Rivoli - Torino + carte Google
http://www.via-alta.com/fr/resource/statictrack/va05-da-rivoli-torino/
Rivoli
est la romaine mansio ad octavum, retrouvée
près de la Ferme Bastone, où se trouvait autrefois
l’église Santa Maria de Strata. Les fouilles archéologiques
d’une mansio et d’une nécropole attestent le tracé
de la via ad Galliam, avec la colline morainique
en toile de fond.
Toutefois,
la Rivoli antique se recueille autour de la hauteur
dominée par une forteresse du XIe siècle. Après
tous les remaniements et agrandissements qu’a subi
le château avec le temps, notamment à l’époque des
Savoie avec le grandiose projet de l’architecte
de cour Filippo Juvarra de résidence royale restée
inachevée, il abrite depuis 1984 le Musée d’Art
Contemporain, lieu prestigieux d’expositions et
d’événements internationaux. La ville recèle encore
beaucoup de bâtiments qui rappellent la période
faste des Savoie comme la Maison du Comte Vert,
demeure d’Amédée VI de Savoie, et la Route de France,
une artère importante conduisant à la capitale Torino.
Rivoli était aussi un lieu de perception des péages
pour monter aux cols transalpins.
Le
parcours originel vers Torino est aujourd’hui très
infrastructuré. Une longue route droite à grande
circulation, Corso Francia, traverse la zone de
Collegno : la mansio ad quintum sur la Route
des Gaules devint une agglomération d’une très grande
importance à l’époque lombarde autour de San Massimo,
la plus ancienne église des évêques de Torino, voulue
comme avant-poste stratégique le long de la Via
Francigena. Le fortin érigé sur un escarpement tourné
vers la Dora Riparia et constitué autrefois de cinq
tours de défense est aujourd’hui connu comme château
Provana, du nom de la famille Provana de Carignano
qui l’a agrandi et en partie reconstruit entre 1600
et 1644.
La
Chartreuse, bâtie à l’initiative de la régente Marie-Christine,
date quant à elle de 1641, et le portail d’accès
grandiose fut construit en 1737 par l’architecte
Juvarra sur commission de Charles-Emmanuel III de
Savoie : la gestion des pères chartreux dura jusqu’en
1853, date à laquelle elle fut destinée à l’Hôpital
Psychiatrique Royal.
Dans
le passé récent, Collegno a vu naître les premières
industries de filière, en particulier des manufactures
avec l’usine Leumann : resté intact, le Village
Leumann, un bourg ouvrier organisé, est aujourd’hui
le siège d’un écomusée qui en raconte les origines
et les développements.
L’itinéraire
suit la ligne droite de Corso Francia et, légèrement
en amont de Piazza Massaua, il s’embranche à la
hauteur de Corso Marche sur celui qui vient d’Alpignano
: de là il continue jusqu’à Piazza Statuto à Torino.
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VA06
- Torino - Chivasso + carte Google
http://www.via-alta.com/fr/resource/statictrack/va06-da-torino-chivasso/
Passé
le Po à la hauteur de la Gran Madre di Dio, on marche
le long de la rive droite du fleuve, à travers le
Parc Michelotti et la Réserve Naturelle du Meisino,
et on continue jusqu’à San Mauro Torinese,
déjà connu à l’époque romaine comme Pulchra Rada
pour sa position favorable sur une section navigable
du Po. En 991 Anselmo di Monferrato fit construire
l’abbaye bénédictine de San Mauro di Pulcherada,
détruite précédemment par les Sarrasins : érigée
sur un habitat romain préexistant, autour d’elle
se développa l’agglomération ; l’église abbatiale,
aujourd’hui dédiée à Santa Maria di Pulcherada et
remaniée au fil des siècles, conserve son clocher
proto-gothique du XIIe siècle et une intéressante
abside carolingienne avec des pilastres et des niches
du Xe siècle. Au XVe siècle, enfin, l’agglomération
fut rebaptisée San Mauro en l’honneur du moine bénédictin
qui s’y arrêta lors de son retour en France au VIe
siècle.
Le
long du parcours on peut noter quelques chapelles
champêtres intéressantes comme Sant’Anna (XVIe)
et San Rocco (XVIIIe) ; on transite en outre au
pied du château de Sambuy, documenté dès 991 et
lié au séjour de Saint Maur ; dans ces lieux, enfin,
était située la localité évocatrice Pedaggio Vecchio,
aux confins entre le Marquisat de Monferrato et
le Duché des Savoie.
De
San Mauro le parcours continue le long du canal
hydroélectrique de Cimena, en se rapprochant de
la colline et du bourg de Castiglione Torinese
jusqu’au point où il croise la route pour Chieri,
près de l’église San Claudio e San Dalmazzo (1951).
Le nom de la commune vient de la présence d’une
fortification du XIe siècle détruite au XVIIe par
Charles-Emanuel I de Savoie et reconstruite peu
après par les frères Turinetti, auxquels Christine
de France, Madame Royale, l’avait donnée en fief.
Signalons l’église San Rocco (1720), petit joyau
baroque construit sur un projet de l’architecte
Falletti di Barolo, à l’intérieur de laquelle se
trouvent de nombreuses fresques d’auteurs inconnus
et sur la coupole de laquelle est représentée l’Assomption
corporelle de Marie qui monte au ciel portée par
les anges.
L’ancienne
église San Martino aussi est intéressante, dédiée
à l’évêque de Tours : dans le chevet semi-circulaire
ont été trouvées de nombreuses sépultures parmi
lesquelles celle attribuée à un personnage masculin
avec un mobilier funéraire de facture lombarde.
Le
parcours jusqu’à Gassino Torinese est entièrement
en milieu urbain. Quelques fouilles archéologiques
font remonter le premier noyau habité à l’époque
du développement florissant de la ville romaine
de Industria : cette dernière et Augusta Taurinorum,
en effet, étaient reliées par une route le long
de laquelle pourrait avoir été érigé un castrum.
Compris dans le territoire du Marquisat du Monferrato,
dès 1003 Gassino fut doté de murs d’enceinte et
d’un profil urbain typiquement médiéval, que l’on
reconnaît encore dans les arcades du centre historique
dominé par l’église de la Confraternita dello Spirito
Santo, de plan circulaire : édifiée au XVIIIe siècle,
elle présente une belle façade baroque surmontée
d’une coupole très haute, dite Cucurin, qui rappelle
celle de Superga, de la même époque. L’église paroissiale
la plus ancienne remonte par contre au XIe siècle
: appelée aujourd’hui église SS. Pietro e Paolo,
elle a été en partie reconstruite et restaurée au
XVIIIe en s’inspirant du style de Guarini ; signalons
à l’intérieur la splendide toile de La Vierge et
les Saints titulaires de Claudio
Francesco
Beaumont et, dans la chapelle latérale, celle de
la Visitation, datée du XVIIe siècle.
L’tinéraire
continue avec un tracé tortueux encore le long du
canal, en direction de la Piana di San Raffaele,
rejoint la rive droite du Po et en suit le cours
jusqu’à dépasser le promontoire collinaire de Cimena.
La
naissance de San Raffaele Cimena, aujourd’hui
union de deux localités, est liée à l’axe routier
romain qui reliait Chivasso-Clavasium à Torino-Augusta
Taurinorum : autour d’une petite chapelle votive
dédiée à Saint Raphaël, construite selon la tradition
par les troupes de Justinien, vit le jour au VIe
siècle le premier habitat comme garnison byzantine
sur la plaine située en contre-bas. Dans le Haut
Moyen Age une grande partie du village se déplace
vers la colline à cause des incursions des brigands
et peut-être des Sarrasins, et cela donne lieu à
la construction d’une enceinte et de fossés : le
bourg, qui s’est développé autour d’une forteresse,
fut appelé San Raffaele, mais le long de la route
pour Chivasso il resta quelques ouvrages de défense
habités qui fournissaient des services aux pèlerins
et aux marchands. La fondation de Cimena pourrait
même être antérieure à l’époque romaine et en 1596
elle figure comme commune autonome d’une certaine
importance car sise sur une voie de communication
fréquentée et dans une région agricole très favorable.
L’église du Sacro Cuore di Gesù fut édifiée dans
les années 30 du XXe siècle en style néogothique
sur des plans de l’architecte Bartolomeo Gallo et
elle a été agrandie à la fin des années 1960.
Passée
l’agglomération en direction de Chivasso et après
avoir traversé le Bois du Vaj, protégé par le Parc
Naturel de la Colline Turinoise, on arrive à l’église
San Genesio, reconstruite en style roman
à partir de la chapelle du même nom attestée en
1156 : le plan actuel est un remaniement du début
du XXe siècle, mais il reste de la bâtisse originaire
l’abside centrale, celle de gauche et le splendide
clocher en maçonnerie avec des mots n’offre que
des fenêtres à baie unique, à double et à triple
baie décorées d’arcatures.
A
partir du croisement avec l’indication pour Castagneto
Po on arrive enfin au rond-point où l’on prend la
route droite qui franchit le pont sur le Po et mène
au centre de Chivasso, l’antique Clavasium,
depuis toujours marché important et place commerciale
stratégique à cause de sa position sur l’axe du
Monferrato : l’entrée en ville est dominée par la
cathédrale Santa Maria Assunta (XVe siècle), un
des plus importants exemples d’art gothique piémontais,
à la façade richement décorée de frises et de sculptures
en terre cuite, qui conserve à l’intérieur un retable
de Defendente Ferrari ; du château des Aleramici
du Marquisat de Monferrato il ne reste que la Tour
Orthogonale, entre Piazza della Repubblica et Via
Po. La façade de l’actuel Palais de l’Economie et
du Travail « Luigi Einaudi » (né probablement au
XVIIe comme lieu de halte pour les soldats de passage)
a reçu une Horloge du temps nouveau en souvenir
de la Révolution Française : la journée est subdivisée
en 10 heures, chaque heure en 100 minutes, chaque
minute en 100 secondes et les aiguilles effectuent
un seul tour par jour. Sur la Piazza d’Armi se découpe
le Lapis Longus, monument funéraire en pierre des
VIIe-VIe siècles av. J.-C. de 4 m environ de haut,
qui fut transformé en 1649 en pilori pour punir
les débiteurs insolvable.
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VA07
- Chivasso - Castell'Apertole + carte Google
http://www.via-alta.com/fr/resource/statictrack/va07-da-chivasso-castellapertole/
De
Chivasso commence en outre le Canal Cavour,
réalisé entre 1863 et 1866, un des plus hauts exemples
de génie hydraulique de l’époque qui, à travers
un réseau de canaux étendus, a permis le développement
des territoires canavais et verceillais : l'édifice
monumental à l’entrée, en pierre et en brique, a
40 m de longueur et 21 arches constituées de 3 rangées
de vannes.
En
longeant le canal on arrive au hameau Castelrosso,
dont l’église SS. Giovanni Battista e Rocco fut
érigée en 1758 d’après les plans de l’architecte
Paolo Lorenzo Garrone : à l’intérieur se distinguent
un autel baroque en marbre noir et quelques fresques
de qualité du XIXe.
On
arrive ensuite à Torrazza Piemonte, sur la
droite de la Dora Baltea : en plein centre se dresse
l’église San Giacomo, érigée en 1746, restaurée
et agrandie en 1843, tandis que le Palais Communal
se distingue par le grand porche à trois arcades
et le massif donjon quadrangulaire.
Après
avoir traversé le pont sur la Dora Baltea, un chemin
de terre conduit à Saluggia. Etablissement
romain qui au Moyen Age bénéficia du droit de pêche
et du paiement pour les passeurs, il est aujourd’hui
connu surtout pour un produit d’excellence : le
"haricot de Saluggia", très recherché
pour la typique "panissa", risotto aux
haricots et à la saucisse, un plat traditionnel
à goûter absolument. A la Renaissance s’y imposa
la famille noble Mazzetti, dont le château du XVIe
siècle a laissé une trace dans l’actuel Palais Communal.
L’église San Grato, édifiée au XVIe siècle et plusieurs
fois modifiée, conserve la statue du Christ Mort,
peut-être provenant de l’ancienne paroissiale du
Vieux Cimetière, détruite par une inondation au
XVe siècle.
Après
Saluggia on arrive à Lamporo, dont le toponyme
dérive du canal d’irrigation Amporium qui encore
aujourd’hui - caractéristique unique et immuable
par la volonté des résidents - traverse longitudinalement
toute l’agglomération, aux extrémités de laquelle
il est chevauché par deux petites églises : des
légendes locales racontent que l’une d’entre elles,
la Madonna di Loreto (XVIIe siècle), les nuits sans
lune, est la demeure de la
sorcière
Giunghiglia qui, assise sur le toit et fumant une
énorme pipe, effraye les passants. L’église San
Bernardo da Mentone, érigée en 1566 et qui subira
plusieurs phases de remaniements, conserve un reliquaire
du XVIIIe siècle du saint, de manufacture turinoise.
Au XIVe siècle Lamporo fut le fief de la famille
gibeline des Tizzoni et, vers la fin du XVIIe, des
nobles Pastoris.
En
poursuivant en direction de Vercelli on rencontre
Colombara, exploitation agricole exemplaire
correspondant à l’ancienne structure de la "cour
fermée" : quelques locaux conservés en
documentent les caractéristiques habitatives et
fonctionnelles entre le XIXe et le XXe siècle, et
abritent le Musée La Risaia, consacré aux repiqueuses
de riz et à leur dur travail. L’église du XVIe siècle
est dédiée à San Giovanni Battista : aujourd’hui
elle n’a plus la dignité paroissiale mais elle en
conserve la structure, quoique privée d’un porche
qui l’entourait de la façade au côté droit.
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VA08
- Castell'Apertole - Vercelli + carte Google
http://www.via-alta.com/fr/resource/statictrack/va08-da-castellapertole-vercelli/
L’étape
suivante est Leri, dans la campagne verceillaise,
une des grange liées à l’abbaye de Lucedio : les
grange étaient des organisations agricoles nées
au XIIe siècle grâce aux moines bénédictins cisterciens
en collaboration avec des frères convers et des
paysans. En 1807, avec l’annexion du Piemonte à
la France, Napoléon laissa l’ensemble des propriétés
au prince Camillo Borghese, qui à son tour les céda
à une société ; lorsque celle-ci fut dissoute, une
partie de la grangia fut achetée par Camillo Benso
di Cavour, qui la transforma en entreprise modèle
avec l’emploi de techniques agricoles d’avant-garde.
On ne doit pas négliger l’église de la Natività
di Maria Santissima, sur laquelle intervint également
l’architecte Francesco Gallo, celui qui construisit
l’imposante et audacieuse coupole du sanctuaire
de Vicoforte à Mondovì.
On
arrive ensuite à Castelmerlino, une autre
grangia qui, quoique dans sa modestie, est dotée
d’une petite église en maçonnerie de parement, dédiée
à San Pietro, originale par son plan orthogonal
et construite par l’architecte Carlo Antonio Castelli
en un an seulement entre 1724 et 1725 : son plan
est à rapprocher de celui du sanctuaire voisin de
la Madonna delle Vigne, aujourd’hui délabré.
Darola,
enfin, est la grangia avec la plus grande surface
cultivée en riz et a une planimétrie en cour fermée
de grandes dimensions. Le donjon à l’entrée est
bien conservé avec la porte cochère et la poterne
qui, à l’origine, étaient dotées de pont-levis et
de la passerelle "journalière", toujours
baissée pour le passage piéton. L’église San Giacomo
du XVIIIe, réalisée elle aussi par Castelli, conserve
une ancienne icône de la Vierge et une Nativité
très gracieuse du dominicain Luigi Francesco Savoia,
peintre de la deuxième moitié du siècle dernier
qui a laissé beaucoup de ses oeuvres dans l’église
San Domenico à Torino.
En
quittant l’itinéraire principal un petit détour
mène à l’abbaye de Lucedio : en 1123, sur
une terre inculte, s’établirent quelque moines cisterciens
venant de la ville française de La Ferté et on pense
que le toponyme est dérivé de lucus dei, c’est-à-dire
"bois sacré". Les moines rendirent fertile
et productif le territoire, en déboisant, défrichant,
et exploitant la richesse en eau qui permit la culture
du riz.. De cette grangia abbatiale huit autres
sont issues : Darola, Castelmerlino, Leri, Montarucco,
Montarolo, Ramezzana, Pobietto et Montonero. Le
complexe abbatial du XIIe siècle est encore reconnaissable
dans divers édifices, mais les plus significatifs
sont la salle du chapitre et le beffroi, à base
quadrangulaire, duquel émergent quatre sections
orthogonales délimitées par des corniches d’étage
avec quelques petites arcatures. L’abbaye originaire,
dédiée à Santa Maria di Lucedio, fut reconstruite
en 1766 et à partir de 1787 elle eut le titre de
Santissima Vergine Assunta ; l’église del Popolo
telle qu’on l’appelle (1741), à la disposition des
laïcs et des paysans, est encore aujourd’hui en
attente de réhabilitation.
Le
chemin mène alors à Ronsecco. L’établissement
primitif fut créé près du sanctuaire du Viri Veri,
fut abandonné au XIIe siècle et reconstruit dans
le site actuel vers 1660 sous l’épiscopat de l’évêque
de Vercelli Uguccione. La localité, dont le toponyme
remonte à Roncho sicho ou Ronchum sicum avec le
sens de lieu inculte et aride, est aujourd’hui immergé
dans le paysage de rizières entre les canaux d’irrigation,
les sources et les fermes. L’église San Lorenzo,
édifiée au XVe siècle, a subi une restauration radicale
en 1857 ; la dénomination du sanctuaire déjà cité
du Viri Veri, érigé à la fin du XVIe siècle, dérive
vraisemblablement de villa vetus : le lieu est lié
à la libération de village de l’épidémie de choléra
de 1867 et la statue de Notre-Dame de l’Assomption
fait l’objet d’une grande vénération ; un château
dû aux Guelfes de Vercelli de la famille Bondonni
datable de la fin du XIVe, est actuellement en restauration.
Nous
arrivons à Lignana, dont la première attestation
remonte à 1034, tandis qu’il est fait mention d’une
ecclesia à partir de 1156, déjà avec le nom de San
Germano. Au XIVe siècle le site est donné en fief
à la famille des Corradi, qui en restèrent les seigneurs
reconnus jusqu’à la moitié du XVIIe ;il reste le
château à en témoigner le prestige, aujourd’hui
affecté à l’exploitation agricole : la partie la
mieux conservée, de formes Moyen Age finissant,
est sûrement la façade caractérisée par une tour-porte
massive, de grands mâchicoulis et de meurtrières
qui servaient à la manoeuvre de deux ponts-levis
pour la porte cochère et la poterne. L’église San
Germano, réhabilitée à plusieurs reprises mais avec
encore des corniches d’étage romanes, conserve à
l’intérieur, dans les médaillons de saints de la
voûte, le portrait du Bienheureux Ardizio dei Corradi
di Lignana, un des premiers disciples de San Francesco
d’Assisi.
Casalrosso
est un hameau de Lignana. Non loin de là l’Ecclesia
de Casali Rubeo est signalée déjà à partir de 1348
; elle est aujourd’hui église Santissimo Salvatore,
après avoir subi plusieurs remaniements jusqu’en
1815, quand elle prit son aspect actuel : elle conserve
encore une chaire intéressante du XVIIe.
Voici
enfin Larizzate, jadis grangia et lieu de
défense comme avant-poste des remparts de Vercelli
: les tours cylindriques et des parties d’un château
sont bien visibles encore aujourd’hui ; l’église
est dédiée à la Santissima Vergine Assunta. De là
provient un document, daté 27 août 1493, qui, pour
la première fois, signale la culture du riz dans
le territoire de Vercelli.
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V.Alta

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